SRINAGAR: Un nouveau cinéma a été inauguré mardi à Srinagar, dans le Cachemire administré par l'Inde, pour la première fois depuis des décennies, les salles de cinéma ayant été fermées par les rebelles séparatistes contestant le pouvoir de New Delhi à la fin des années 1980.
L'ouverture de ce cinéma est un symbole de la volonté du gouvernement "d'établir la paix" dans la région, a affirmé le chef de l'administration indienne dans l'Etat du Jammu-et-Cachemire Manoj Sinha, lors de la cérémonie d'inauguration en présence de représentants du gouvernement et des services de sécurité.
"L'ouverture de ce cinéma reflète l'image du Cachemire qui est en train de changer", a-t-il ajouté.
Le nouveau cinéma ouvrira au public la semaine prochaine. L'administration de M. Sinha a promis d'ouvrir dix autres cinémas dans ce territoire à majorité musulmane que le gouvernement nationaliste du Premier ministre Narendra Modi a placé sous son contrôle direct après des décennies d'affrontements entre les forces indiennes et les insurgés séparatistes.
La plupart des cinémas avaient été fermés par les organisations séparatistes en 1989, l'année du début d'une insurrection contre la domination de l'Inde. Les insurgés estimaient que les projections de grands succès populaires de Bollywood constituaient une intrusion de l'impérialisme culturel indien dans le Cachemire.
Les salles de spectacle ont été par la suite occupées par les forces de sécurité qui les ont utilisées comme centres de détention et d'interrogatoires. Certaines sont encore utilisées par des soldats en tant que garnison.
Des tentatives de rouvrir les salles de cinéma au Cachemire dans les années 1990 et plus tard ont échoué, la présence massive des forces de sécurité décourageant le public.
Au moins un demi-million de soldats indiens sont stationnés de manière permanente au Cachemire.
L'Inde accuse systématiquement le Pakistan de soutenir la rébellion séparatiste, des allégations rejetées par Islamabad.
En 2019, le gouvernement de M. Modi a révoqué l'autonomie partielle de ce territoire à majorité musulmane qu'il a placé sous son contrôle direct et soumis à une dure répression. Des milliers de personnes avaient été arrêtées pour éviter des manifestations de protestation contre cette mesure tandis qu'Internet a été coupé pendant des mois.
Les journalistes étrangers se sont vu interdire l'accès à ce territoire et les journalistes locaux sont régulièrement harcelés par la police et les forces de sécurité.