Passé le choc des résultats, il est venu le temps de prendre la mesure de ce divorce politique à l’algérienne. Il faut surtout passer à l’acte qu’exige pareille situation. En boycottant massivement le référendum constitutionnel, les Algériens ont envoyé un message qui ne souffre aucune ambiguïté. À travers cette abstention inégalable, ils réaffirment leur vigoureux attachement au changement concret du mode de gouvernance. Ils renouvellent avec le même esprit civique qui avait caractérisé l’insurrection citoyenne du 22 Février leur puissant désir de rompre avec un système politique qui a abîmé le pays à tout point de vue. L’erreur à ne pas commettre est de faire comme si de rien n’était et de poursuivre sur le même chemin et avec le même tempo. La désaffection enregistrée lors de cette consultation référendaire dit combien le Hirak est loin d’être fini. C’est tout le contraire. Il vient de signer dans le silence sa deuxième vague.
Finalement, la présidentielle de décembre 2019 n’a pas pu neutraliser un mouvement citoyen porté par une lame de fond durable. Se draper derrière la légalité institutionnelle pour valider ce qui va devenir la nouvelle Constitution, c’est faire dans le déni politique au risque de foncer droit dans le mur.
La transparence du scrutin brandie comme une “avancée considérable” dans les mœurs électorales, c’est remettre au centre l’accessoire pour évacuer du débat l’essentiel qui réside dans le message politique envoyé par les Algériens. L’affaire est très grave.
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