Les réparations aux victimes des nazis au défi du conflit ukrainien

Les survivants de l'Holocauste Rose Moskowitz (à droite) et la présidente des organisations du Centre des survivants de l'Holocauste en Israël Colette Avital (à gauche) allument une torche commémorative lors du cinquième Forum mondial de l'Holocauste au musée commémoratif de l'Holocauste Yad Vashem à Jérusalem le 23 janvier 2020. (AFP)
Les survivants de l'Holocauste Rose Moskowitz (à droite) et la présidente des organisations du Centre des survivants de l'Holocauste en Israël Colette Avital (à gauche) allument une torche commémorative lors du cinquième Forum mondial de l'Holocauste au musée commémoratif de l'Holocauste Yad Vashem à Jérusalem le 23 janvier 2020. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 septembre 2022

Les réparations aux victimes des nazis au défi du conflit ukrainien

  • Plus de soixante-dix ans après la chute du Reich, la survivante de la Shoah doit affronter de nouveaux défis, avec l'invasion russe en Ukraine
  • Soixante-dix ans après ce traité où la jeune RFA avait décidé d'assumer la responsabilité pour les atrocités commises sous Hitler, Colette Avital a expliqué que son travail allait bien au delà de simples réclamations de soutiens financiers

FRANCFORT: Survivante de la Shoah, Colette Avital oeuvre depuis des décennies pour que les victimes des nazis obtiennent réparation. Plus de soixante-dix ans après la chute du Reich, elle doit affronter de nouveaux défis, avec l'invasion russe en Ukraine.

Agée de 83 ans, Colette Avital fait partie des négociateurs clés de la Claims Conference, une association d'organisations juives destinée à aider les rescapés à recevoir des compensations après l'accord conclu en septembre 1952 entre l'Allemagne de l'Ouest et Israël.

Soixante-dix ans après ce traité où la jeune RFA avait décidé d'assumer la responsabilité pour les atrocités commises sous Hitler, Colette Avital a expliqué dans un entretien à l'AFP que son travail allait bien au delà de simples réclamations de soutiens financiers.

Ainsi, avec l'arrivée des troupes russes le 24 février dernier sur le sol ukrainien, il a fallu coordonner des opérations d'évacuations de personnes âgées.

"On a dû les transporter en ambulance puis en avion dans différents endroits, dont Israël, et ensuite leur apporter les soins dont ils avaient besoin", a raconté Colette Avital, qui a quitté enfant la Roumanie pour Israël.

Lors d'une cérémonie jeudi à Berlin, marquant les 70 ans de cet accord, va être annoncé le résultat des toutes dernières négociations: le versement dès cet automne d'aides humanitaires d'urgence de 12 millions d'euros pour 8.500 survivants ukrainiens de la Shoah, ainsi qu'une augmentation à partir de janvier prochain des sommes dédiées aux soins à domicile.

Au terme de l'accord signé à Luxembourg le 10 septembre 1952, l'Allemagne de l'ouest a accepté de payer plus de trois milliards de marks de l'époque à l'Etat d'Israël et à la Claims Conference.

Par ce geste, la jeune RFA rejoignait la communauté des Nations après la Deuxième guerre mondiale, la Shoah et l'extermination de six millions de juifs.

Depuis cette date, le gouvernement allemand a déboursé plus de 90 milliards de dollars (90 milliards d'euros) pour "réparer" les souffrances et les pertes des victimes des persécutions nazies, après les négociations menées par la Claims Conference.

Parmi les survivants, ceux qui ont été incarcérés dans les camps de concentration reçoivent des paiements en continu, tandis que ceux qui ont fui le régime nazi obtiennent un dédommagement en une seule fois.

Aujourd'hui, 280.000 rescapés sont encore en vie. Moins nombreux qu'avant, "leurs besoins sont assez différents" que par le passé, constate Colette Avital, ancienne diplomate israélienne.

"Ils sont plus âgés, ils sont malades et ils sont fragiles. Les soins à domicile constituent une large partie des aides", ajoute-t-elle.

Pour le chancelier allemand Olaf Scholz, qui doit assister jeudi à la cérémonie, l'accord de 1952 est "essentiel".

"Les paiements aux survivants et le programme de soins à domicile nous tiennent à cœur", a-t-il déclaré.

Colette Avital, qui tiendra un discours pendant la cérémonie, se souvient encore de sa petite enfance déchirante en Roumanie, dirigée par le dictateur et allié d'Adolf Hitler, Ion Antonescu, pendant une grande partie de la Seconde Guerre mondiale.

Elle et sa famille devaient porter l'étoile jaune, son père était emprisonné. Elle vivait cachée avec sa mère pendant la guerre.

En 1950, quand elle avait dix ans, ils se sont enfuis en Israël, où cette membre du parti travailliste a embrassé une carrière diplomatique, occupant notamment le poste de consul général d'Israël à New York.

Selon elle, l'accord de 1952 a permis de soutenir l'économie en lambeaux du jeune Etat israélien.

"L'économie israélienne était sur le point de s'effondrer", se souvient-elle. "Il n'y avait rien, pas d'argent pour payer la nourriture ou tout type de carburant".

Cet anniversaire, selon elle, est "très important" pour montrer à quel point les liens entre Israël et l'Allemagne se sont renforcés.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.