PARIS : Le président du Mouvement radical, Laurent Hénart, a réclamé dans une lettre adressée au Premier ministre « un dépistage plus systématique de la population » face à l'épidémie de Covid-19, notamment en déployant les tests salivaires, toujours en attente d'autorisation en France.
« Dès le début de l'épidémie, la Corée du Sud a par exemple adopté une stratégie de dépistage massif, ce qui lui a évité de confiner intégralement sa population », note le patron du parti centriste. Il considère que « cette politique se révèle efficace à terme, puisque aujourd'hui, moins de cent cas sont diagnostiqués en 24 heures, pour une population d'environ 50 millions d'âmes ».
Laurent Hénart suggère à Jean Castex d'avoir recours au test salivaire développé par le CNRS, baptisé « EasyCov », « plus rapide et moins onéreux » que le test PCR.
« Des centaines de milliers de kits sont actuellement vendus à l'étranger mais il attend toujours l'aval de la Haute autorité de Santé », déplore le président du Mouvement radical.
Le test de diagnostic salivaire EasyCov, visant à détecter la présence du virus SARS-CoV-2 dans la salive, montre de « bonnes performances » en situation réelle, selon des résultats préliminaires d'une étude clinique présentés début octobre par le CNRS.
Ce test de conception française « a été amélioré pour fournir un résultat plus rapidement, 40 minutes au lieu de 60 », notait le CNRS dans un communiqué. La technique « RT-LAMP » sur laquelle est basée ce test permet d'amplifier le matériel génétique du virus - l'ARN viral - puis de révéler ou non sa présence dans un échantillon salivaire.
D'autres tests rapides, antigéniques, c'est-à-dire qui permettent de détecter la présence éventuelle d'une protéine virale spécifique du Covid-19, ont en revanche été déployés en France depuis plusieurs jours. Le prélèvement, comme pour le PCR, se fait dans les narines à l'aide d'un écouvillon, mais le résultat est connu en quinze minutes.
Laurent Hénart propose par ailleurs « de nous inspirer de la méthode asiatique pour le traçage des personnes contaminées », en appelant à « travailler sur un traçage rétrospectif, qui permet de remonter au patient-zéro et d'identifier les sources et lieux de contamination ».