BAGDAD: La principale coalition de partis pro-Iran en Irak a annoncé lundi maintenir son candidat au poste de Premier ministre, qui avait provoqué une poussée de fièvre avec son puissant rival Moqtada Sadr, assurant être parvenue à des "ententes" avec d'autres forces politiques.
L'impasse politique est totale en Irak, où les barons de la politique s'affrontent depuis les législatives d'octobre 2021 sur le nom du prochain Premier ministre et son mode de désignation.
D'un côté, le Courant du leader chiite Moqtada Sadr réclame une dissolution immédiate du Parlement et des législatives anticipées. De l'autre, le Cadre de coordination, alliance regroupant des factions chiites pro-iraniennes, veut la mise en place d'un gouvernement avant tout scrutin.
Le Cadre de coordination a réitéré lundi "son attachement total à son candidat présenté au poste de Premier ministre, Mohamed Chia al-Soudani", selon un communiqué publié par l'agence de presse étatique INA.
Fin juillet, l'annonce de cette candidature avait mis le feu au poudre, poussant les partisans de Moqtada Sadr à investir le Parlement et à y installer un sit-in durant un mois.
Dans son communiqué cité par INA, le Cadre de coordination assure être parvenu à "des ententes avec les forces nationales".
Il indique également "poursuivre le dialogue avec toutes les parties (...) pour permettre aux institutions de reprendre leur travail, et former un gouvernement doté des pleins pouvoirs".
Le Cadre de coordination salue également les positions dévoilées la veille par deux autres poids lourds de la vie politique irakienne: le président du Parlement Mohamed al-Halboussi, qui a derrière lui la principale coalition politique sunnite, et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), premier parti kurde dans l'hémicycle.
Dans un communiqué partagé par les services de M. Halboussi, les deux factions ont réitéré leur soutien à des "législatives anticipées". Mais, ont-elles nuancé, ce scrutin devrait être précédé par "la formation d'un gouvernement".
Le PDK et la coalition de M. Halboussi ont également souligné que "le Parlement devait poursuivre son travail jusqu'à la tenue des élections".
La crise a culminé fin août lorsque des partisans de Moqtada Sadr ont affronté à Bagdad l'armée et des hommes du Hachd al-Chaabi, d'ex-paramilitaires pro-Iran intégrés aux troupes régulières et dont la vitrine politique fait partie du Cadre de coordination.
Au moins trente fidèles du leader chiite sont morts dans ces combats survenus après que Moqtada Sadr a annoncé son "retrait définitif" de la politique.