Les forces yéménites libèrent de nouvelles régions d'Abyane et de Shabwa de l'emprise d'Al-Qaïda

Dimanche, des centaines de soldats ont été déployés à Lawder, à Ahwar et dans d'autres régions de la province d'Abyane; l'objectif est de déjouer toute tentative de contre-attaque que les terroristes d'Al-Qaïda pourraient mener. (Shutterstock)
Dimanche, des centaines de soldats ont été déployés à Lawder, à Ahwar et dans d'autres régions de la province d'Abyane; l'objectif est de déjouer toute tentative de contre-attaque que les terroristes d'Al-Qaïda pourraient mener. (Shutterstock)
Short Url
Publié le Lundi 12 septembre 2022

Les forces yéménites libèrent de nouvelles régions d'Abyane et de Shabwa de l'emprise d'Al-Qaïda

  • Les combats se déroulent actuellement dans la vallée de Mouthab, une zone étendue et accidentée
  • «Les militants d'Al-Qaïda étaient moins nombreux que les forces yéménites; ils n'ont pas réussi à les empêcher d'avancer»

AL-MUKALLA: L'armée et les forces de sécurité yéménites ont pris le contrôle de vastes étendues de vallées et de régions montagneuses situées dans les provinces d'Abyane et de Shabwa, dans le sud du pays. Ces dernières constituent depuis plusieurs années des lieux de refuge pour les militants d'Al-Qaïda.

Selon les médias et les responsables du pays, la zone aride et montagneuse de Khaber al-Marakesha a été prise d'assaut par les troupes qui appartiennent à l'armée et aux forces de sécurité commandées par le Conseil de transition du Sud, favorable à l'indépendance du pays. Cela fait près de dix ans que cette partie d'Abyane sert de refuge aux membres d'Al-Qaïda et qu’elle abrite un grand nombre de militants, dont Jalal Baliedi, un haut responsable d'Al-Qaïda abattu en 2016 lors d'une attaque de drone américaine qui visait cette région.

D'autres unités militaires, dont la Brigade des géants et les Forces de défense de Shabwa, s'apprêtent à chasser intégralement les militants d'Al-Qaïda de la région d'Al-Musainah. Les combats se déroulent actuellement dans la vallée de Mouthab, une zone étendue et accidentée.

Selon des témoignages recueillis par Arab News auprès des habitants, les forces militaires se sont heurtées à une résistance acharnée de la part des militants d'Al-Qaïda, qui ont posé des mines terrestres ainsi que des pièges pour entraver la progression des troupes dans ces zones accidentées.
 
«Les militants d'Al-Qaïda étaient moins nombreux que les forces yéménites; ils n'ont pas réussi à les empêcher d'avancer», raconte un journaliste local qui s'est exprimé sous couvert de l'anonymat. Selon lui, les militants ont fui vers une chaîne de montagnes accidentées situées entre les régions d'Abyane, de Shabwa et d'Al-Bayda.

Le porte-parole des troupes du Sud, favorables à l'indépendance, Mohammed al-Nakib, a affirmé à Arab News que leurs forces avaient en effet pris le contrôle de trois vallées situées à Abyane, qui abritent trois centres d'entraînement militaire utilisés par Al-Qaïda.

«Nous avons chassé les membres d'Al-Qaïda d'Al-Naseel, de Moujan et d’Al-Sari. Al-Qaïda possède encore un camp militaire important à Al-Sari», explique-t-il.

«Les terroristes se sont réfugiés dans les montagnes et l'opération militaire bat son plein.»
 
Des centaines de soldats ont été déployés dimanche à Lawder, à Ahwar et dans d'autres régions de la province d'Abyane. Le but de ce déploiement est de contrecarrer toute contre-attaque que les militants d'Al-Qaïda pourraient mener.
 
La semaine dernière, vingt soldats et six militants ont été abattus lors d'une attaque perpétrée par Al-Qaïda contre un avant-poste militaire qui appartient aux forces du Sud à Ahwar, dans la province d'Abyane. Il s’agissait de l'attaque la plus meurtrière que les militants d'Al-Qaïda aient menée depuis des mois.

De nombreuses interventions militaires qui visaient à repousser les terroristes de ces endroits ont échoué par le passé. En effet, les militants profitent de leur connaissance de la géologie des lieux pour mener des contre-attaques virulentes.
 
Selon les analystes militaires, les membres de l'armée et des forces de sécurité qui combattent les terroristes d'Al-Qaïda sont des combattants locaux familiers des zones ciblées. Ils sont ainsi capables de chasser les extrémistes des bastions qu'ils détiennent depuis de longues années et qui se trouvent dans les provinces du sud.

D'importantes villes ont déjà été libérées en 2016 grâce à l'intervention de troupes similaires; ces dernières ont été formées et armées par la Coalition afin de restaurer la légitimité au Yémen. Elles ont notamment chassé les militants de grandes villes comme Abyane, Shabwa et Lahj, mais aussi de la capitale de la province du Hadramout (dans le Sud-Est), Al-Mukalla, qui avait été envahie par les militants en avril 2015.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

Short Url
  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Short Url
  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
Short Url
  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.