Interview: «Consensus très fort» en faveur de la continuité de la trêve au Yémen

L'envoyé spécial des États-Unis, M. Lenderking, est arrivé à Riyad samedi, pour discuter de solutions pacifiques à la guerre et du pétrolier FSO Safer (Photo AN par Huda Bashatah).
L'envoyé spécial des États-Unis, M. Lenderking, est arrivé à Riyad samedi, pour discuter de solutions pacifiques à la guerre et du pétrolier FSO Safer (Photo AN par Huda Bashatah).
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Publié le Mardi 13 septembre 2022

Interview: «Consensus très fort» en faveur de la continuité de la trêve au Yémen

  • Selon le porte-parole de Washington pour le Yémen, les Houthis risquent d'être complètement isolés s'ils optent poursuivent la voie militaire
  • Il a exprimé l'espoir que l'Iran, qui soutient les Houthis, joigne le geste à la parole en faveur d'une trêve prolongée

RIYAD: Il y a un très fort consensus interne et international en faveur de la continuité de la trêve au Yémen, la plupart des pays de la région soutenant une résolution pacifique, a déclaré Timothy Lenderking, l'envoyé spécial américain pour le Yémen, à Arab News.

Si les Houthis optent poursuivent la voie militaire, ils seront complètement isolés, a-t-il affirmé lors d'un entretien accordé à Arab News à Riyad, où il est arrivé samedi dans le cadre d'un effort diplomatique visant à transformer la trêve au Yémen, négociée par l'ONU, en un accord permanent.

M. Lenderking devrait également continuer à rallier le soutien aux efforts de l'ONU pour sensibiliser le public à la menace que représente le pétrolier Safer, en détresse en mer Rouge, et au financement nécessaire pour faire face à cette bombe à retardement environnementale.

Après plus de sept ans de guerre et de crise humanitaire, la trêve entre les Houthis, qui contrôlent la majeure partie du nord du Yémen, et le gouvernement reconnu par l'ONU a été prolongée de deux à six mois et a tenu en grande partie.

M. Lenderking considère que cette prolongation est l'occasion pour les Houthis, soutenus par l'Iran, de faire preuve de bonne foi et de bonne volonté, et de répondre au désir de paix du peuple yéménite.

«D'après ce que nous savons, après avoir parlé aux Yéménites à l'intérieur du Yémen et dans le monde, personne ne souhaite un retour à la guerre. Nul ne peut souhaiter que cela se produise», a-t-il déclaré.

L'envoyé spécial américain M. Lenderking interviewé par Aisha Fareed pour Arab News à Riyad (Photo, AN).

M. Lenderking, membre de carrière du service diplomatique supérieur qui a été choisi pour le poste d'envoyé spécial par le président américain Joe Biden le 4 février 2021, a déclaré que les États-Unis reconnaissent le rôle joué par le gouvernement yéménite en termes de flexibilité pour faciliter l'entrée des navires de dérivés du pétrole dans le port de Hodeidah.

Il a déploré la crise du carburant qui a résulté de la «modification des procédures opérationnelles standard» par les Houthis pour l'acheminement du pétrole au Yémen. «Cela a créé un problème, et a immédiatement produit de longues files d'attente pour le gaz à Sanaa, telles que nous les avions vues avant la trêve», a-t-il affirmé.

Washington ne soutient aucune procédure bureaucratique qui entrave la circulation du pétrole, a précisé M. Lenderking, ajoutant que la libre circulation du pétrole sans aucune entrave au Yémen est, pour les États-Unis, une position fondamentale et de longue date.

Reconnaissant que le rôle du gouvernement pour faciliter l'entrée des pétroliers dans le port de Hodeidah est une partie essentielle de la trêve (qui est entrée en vigueur le 2 avril de cette année), il a déclaré que la circulation du pétrole a un impact immédiat et positif sur les Yéménites.

«Il réduit les lignes de carburant, alimente les moulins à nourriture et approvisionne en carburant les hôpitaux et les écoles, voire l'ensemble du réseau de transport. C'est l'une des pierres angulaires de ce que nous estimons être une trêve très réussie», a-t-il déclaré.

Pour illustrer son propos, M. Lenderking a indiqué que 21 000 passagers ont décollé de l'aéroport de Sanaa sur des lignes aériennes commerciales pour la première fois depuis 2016, et que d'autres destinations seront prochainement disponibles.

Lenderking a déploré la crise du carburant qui a résulté de la «modification des procédures opérationnelles standard» par les Houthis pour l'acheminement du pétrole au Yémen (Photo fournie).

Toujours du fait de la trêve, a-t-il ajouté, il y a 60 % de moins de victimes civiles au Yémen – encore un autre développement qui, selon lui, démontre ce que l'accord peut apporter en termes de bénéfices tangibles pour le peuple yéménite.

Les Houthis se sont publiquement engagés à respecter les conditions de la trêve lorsqu'elle a été prolongée le 2 août et, selon M. Lenderking, les États-Unis comptent sur eux pour continuer à soutenir l'accord en octobre sous une forme élargie.

«Nous voyons tous (ces piliers de la trêve y compris les navires de carburant et les vols commerciaux) se multiplier après octobre, apportant des avantages supplémentaires aux Yéménites et changeant vraiment leur vie de manière très positive», a-t-il souligné.

M. Lenderking a déclaré qu’un consensus international existe parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment la Chine, les États-Unis et les Russes, qui considèrent tous ce conflit de la même manière, à savoir que les questions urgentes doivent être résolues dans un contexte politique par la négociation.

Il a ajouté que même l'Iran a salué la trêve à chacune de ses itérations et que l'attention internationale se concentre actuellement sur le Yémen, en particulier à l'approche du mois d'octobre.

Détaillant le rôle de l'Iran dans le conflit, M. Lenderking a déclaré que la relation entre les Houthis et l'Iran a été principalement «mortelle», car les Iraniens ont parfois encouragé les Houthis à lancer des attaques.

«Ils ont aidé les Houthis à renforcer leur capacité militaire, leur capacité en matière de drones. Ce qui a été très négatif», a-t-il déclaré. «Cela alimente le conflit au lieu de le tempérer.»

Toutefois, M. Lenderking a exprimé l'espoir que Téhéran joigne le geste à la parole – saluer la trêve et soutenir un cessez-le-feu prolongé – en appuyant la trajectoire positive actuelle.

Les Houthis ont grandement contribué à la destruction du Yémen (Photo, AFP).

Il a exhorté le Yémen et ses dirigeants à embrasser la possibilité de la paix – par la trêve, un cessez-le-feu durable et des négociations politiques – sans délai.

«Les enjeux sont considérables», a-t-il déclaré. «Lorsque nous parlons du conflit au Yémen, vous avez non seulement la question des moyens de subsistance et la terrible situation humanitaire au Yémen, mais vous avez aussi les vies américaines en Arabie saoudite et autour du Golfe qui sont mises en danger par les attaques contre ces pays.»

«Nous avons vu des infrastructures pétrolières et autres dans ces pays attaquées par les Houthis.»

Biographie

Nom: Timothy A. Lenderking

Titre: Secrétaire d'État adjoint chargé des affaires du golfe arabique au Bureau du Proche-Orient du Département d'État.

Postes précédents: Chef de mission adjoint, Conseiller principal pour la démocratie auprès de l'ambassade des États-Unis à Riyad, ambassade des États-Unis à Bagdad.

Formation: Maîtrise en histoire et relations internationales, Université de Washington (1989)

Selon M. Lenderking, le moment est venu pour le Yémen et ses dirigeants d'embrasser la possibilité de la paix – par le biais de la trêve, d'un cessez-le-feu durable et de négociations politiques.

Outre la guerre, une autre question liée au Yémen qui préoccupe de plus en plus la communauté internationale est le sort du navire abandonné FSO Safer. Ces derniers mois, les Nations unies, avec le soutien des États-Unis et des Pays-Bas, ont réuni 70 millions de dollars de contributions pour le transfert en toute sécurité du pétrole stocké dans le Safer.

Le Safer, qui se décompose au large du port de Ras Isa, au nord d'Hodeidah, contiendrait 1,1 million de barils de pétrole, soit quatre fois la quantité qui s'est écoulée dans le Prince William Sound, en Alaska, à la suite de la catastrophe de l'Exxon Valdez en 1989.

Des drones de fabrication iranienne détruits lors de combats avec les forces de la coalition (Photo, AFP).

La structure du navire a été laissée exposée à l'humidité et à la corrosion avec peu ou pas d'entretien depuis le début de la guerre en 2015.

M. Lenderking, qui mène l'effort de sauvetage, est optimiste quant à la prévention de ce qu'il a décrit comme une «catastrophe imminente».

Il a souligné le soutien considérable des pays de cette région, tout comme de l'Europe et des États-Unis, qui sont l'un des principaux donateurs pour cette initiative, avec une promesse de don de 10 millions de dollars, aux côtés de l'Arabie saoudite et d'autres pays.

«Il est évident qu'une marée noire d'une ampleur quatre fois supérieure à celle de l'Exxon Valdez sera dévastatrice pour le littoral de la mer Rouge, par lequel transite une grande partie du commerce international», a affirmé M. Lenderking. «Cela ne fera qu'aggraver la situation humanitaire au Yémen si les ports de la côte ouest sont bloqués aux navires pétroliers.»

Image satellite du pétrolier FSO Safer le 19 juin 2020 au large du port de Ras Isa (Photo AFP/Maxar technologies).

Selon M. Lenderking, le secteur privé a fait du bon travail, mais il pourrait en faire davantage pour soutenir les opérations de démantèlement, qui, selon lui, bénéficieraient au commerce international, à la diversité maritime et aux échanges commerciaux, en plus d'aider le Yémen à sortir de la crise humanitaire.

La première phase prévoit de transférer le pétrole du Safer sur un navire plus sûr. Cependant, ni le financement (80 millions de dollars) de cette phase n'a été bouclé, ni un accord politique fiable n'est mis en place.

M. Lenderking estime néanmoins que l'initiative de sauvetage a été utile, notant que de nombreux progrès ont été réalisés depuis son lancement et se déclarant satisfait du leadership dont ont fait preuve l'Arabie saoudite, les États-Unis, les Pays-Bas, les Nations unies et d'autres donateurs dans ce domaine.

Lenderking, qui mène l'effort de sauvetage, est optimiste quant à la prévention de ce qu'il a décrit comme une «catastrophe imminente» (Photo fournie).

«Nous n'en sommes pas encore là et, bien sûr, l'essentiel est d'évacuer le pétrole du Safer avant que le pétrolier n'explose ou ne commence à fuir, et c'est ce qui est vraiment préoccupant, et cela peut arriver à tout moment», a-t-il déclaré. «Les experts nous mettent en garde contre ce risque depuis des années.»

M. Lenderking a souligné que c'est la première fois qu'un accord est conclu pour retirer le pétrole du Safer et le transférer sur un navire plus sûr, un objectif qui, selon lui, sera atteint cette année.

«C'est un objectif réaliste, et je pense qu'à l'Assemblée générale des Nations unies, à la fin du mois, un événement sera organisé pour marquer les progrès accomplis et appeler les donateurs à continuer de soutenir cet effort», a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Iran: deux « terroristes  » tués dans une frappe de drone

Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
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  • La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche
  • Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone

TEHERAN: Les forces iraniennes ont tué jeudi soir deux "terroristes" dans une frappe de drone dans la région du Sistan-Baloutchistan (sud-est) qui abrite une minorité ethnique, a annoncé un média officiel.

"Une attaque de drone menée par des forces de sécurité contre une voiture transportant des terroristes à proximité de Zahedan a entraîné la mort de deux terroristes", a indiqué l'agence Irna, sans fournir des détails.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran.

Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone. Formé en 2012, il est considéré comme une "organisation terroriste" par l'Iran, ainsi que par les Etats-Unis.

Le 9 avril, le groupe avait revendiqué une attaque contre un véhicule de la police, qui avait coûté la vie à cinq policiers.

Jaish al-Adl avait déjà revendiqué une double attaque le 4 avril contre une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à Rask, et un poste de police à Chabahar, dans la même région. Seize membres des forces de l'ordre et 18 assaillants avaient été tués, selon un bilan des autorités.


Tensions Israël-Hezbollah, discussions pour une trêve à Gaza

Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué
  • De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière

JERUSALEM: L'armée israélienne et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs de missiles dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'une délégation égyptienne est attendue en Israël, dans l'espoir de faire avancer les pourparlers pour une trêve et la libération d'otages à Gaza.

L'armée israélienne a fait état de "deux tirs de missiles anti-chars" ayant touché le nord d'Israël depuis le Liban dans la nuit et dit avoir ciblé les "sources de ces frappes" avec des tirs d'artillerie.

Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué.

De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, d'où le Hezbollah mène des attaques contre l'armée israélienne qui frappe, elle, des positions du mouvement chiite allié du Hamas palestinien.

Le Hamas et Israël sont engagés depuis plus de six mois dans une guerre dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, "dernier" bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire.

Détruire ou libérer 

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d'offensive, un bain de sang dans cette ville du sud de la bande de Gaza frontalière avec l'Egypte, refuge pour près d'un million et demi de Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour "vaincre" le Hamas et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé jeudi que le cabinet de guerre s'était réuni "pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas".

Mais selon des médias israéliens, le cabinet a discuté d'un nouveau projet de trêve associée à une libération d'otages, avant une visite prévue vendredi d'une délégation égyptienne, pays médiateur à l'instar du Qatar et des Etats-Unis.

D'après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas "humanitaires".

Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré à l'AFP depuis le Qatar qu'un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d'obtenir "ce qu'il veut", soit d"éliminer le Hamas ou récupérer" les otages.

Un « accord maintenant »

Jeudi, des proches d'otages ont une nouvelle fois manifesté à Tel-Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il obtienne leur libération.

Certains avaient les mains liées et teintées de rouge, la bouche couverte d'un sparadrap marqué du chiffre "202", le nombre de jours écoulés depuis le 7 octobre, ou portaient une pancarte avec les mots "Un accord sur les otages maintenant".

Le Hamas a diffusé mercredi une vidéo de l'otage Hersh Goldberg-Polin, un geste considéré par la presse locale comme visant entre autres à faire pression sur Israël dans les pourparlers.

Parlant vraisemblablement sous la contrainte, cet Israélo-américain âgé de 23 ans accuse dans cette vidéo M. Netanyahu et les membres de son gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.

Les dirigeants de 18 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé jeudi le Hamas à "la libération immédiate de tous les otages". "L'accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza", poursuit le texte.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une opération militaire à Gaza ayant fait jusqu'à présent 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

« C'est allé trop loin »

Dans la nuit de jeudi à vendredi des témoins ont fait état de bombardements à Gaza, notamment dans le secteur de Rafah où des rescapés ont tenté jeudi de récupérer des objets dans les décombres après des frappes.

"Assez de destruction, assez de guerre. Assez de sang versé d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de civils non armés (...) c'est allé trop loin (...) Laissez les gens vivre", a lancé l'un d'eux, Samir Daban, au milieu des gravats.

Alors que les 2,4 millions d'habitants du territoire assiégé sont confrontés à un désastre humanitaire, les Etats-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, qui permettra à des navires militaires ou civils de déposer leurs cargaisons d'aide.

Washington avait annoncé début mars la construction de ce port artificiel face aux difficultés d'acheminement de l'aide internationale par voie terrestre depuis l'Egypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël.

Ces développement interviennent alors qu'aux Etats-Unis, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise.

De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Soudan: Washington s'alarme d'une possible offensive «  imminente  » des paramilitaires au Darfour

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
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  • "Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué
  • "Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté

WASHINGTON: La diplomatie américaine a alerté mercredi d'une possible offensive "imminente" de paramilitaires au Soudan sur la ville d'el-Facher, au Darfour, un carrefour pour l'aide humanitaire dans ce pays ravagé par plus d'un an de guerre et au bord de la famine.

"Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué.

"Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté.

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire.

El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d'habitants du Soudan. Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusque là été relativement épargnée par les combats.

Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.

"Les Etats-Unis sont extrêmement troublés par les informations crédibles selon lesquelles les FSR et ses milices affiliées ont rasé de nombreux villages à l'ouest d'el-Facher", a relevé Matthew Miller, ajoutant qu'une offensive sur la ville "mettrait les habitants dans une situation de danger extrême".

El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour que les FSR ne contrôlent pas.

Vendredi, l'ONU avait déjà alerté sur ce "nouveau front" du conflit. Il pourrait "entraîner un conflit intercommunautaire sanglant à travers le Darfour" et freiner encore plus la distribution de l'aide humanitaire dans une région "déjà au bord de la famine", selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo.

La région a déjà été ravagée il y a plus de 20 ans par la politique de la terre brûlée menée par les Janjawids --les miliciens arabes depuis enrôlés dans les FSR-- sous le président de l'époque Omar el-Béchir.

Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.