Le ministre yéménite de l'Information appelle à la restriction des activités «subversives» de l'Iran

Dans un article publié par l'Atlantic Council, Moammar al-Eryani a indiqué que l'Iran était en train de créer un modèle de Hezbollah yéménite (Photo, Reuters).
Dans un article publié par l'Atlantic Council, Moammar al-Eryani a indiqué que l'Iran était en train de créer un modèle de Hezbollah yéménite (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 11 septembre 2022

Le ministre yéménite de l'Information appelle à la restriction des activités «subversives» de l'Iran

  • Al-Eryani a fait part de son inquiétude face à un éventuel accord entre les puissances mondiales et l'Iran sur son programme nucléaire
  • Permettre aux Houthis de posséder des armes de pointe serait désastreux pour le monde entier, dit le ministre

AL-MOUKALLA : Le ministre yéménite de l'Information a sollicité une action internationale plus vigoureuse pour contenir les activités destructrices de l'Iran et bien précisé que l'Iran armait les Houthis pour affaiblir le pays et prendre le contrôle des activités commerciales et énergétiques internationales à travers la mer Rouge.

Dans un article publié par l'Atlantic Council, Moammar al-Eryani a indiqué que l'Iran était en train de créer un modèle de Hezbollah yéménite en équipant et en finançant la milice houthie, dans le but de s'emparer du Yémen et de s'en servir comme tremplin pour des attaques contre les pays voisins et les activités maritimes internationales en passant par Bab al-Mandab et la mer Rouge. 

« La communauté internationale semble indifférente aux risques que représentent le comportement hostile et l'intrusion de l'Iran à travers le soutien qu'il apporte à la milice houthie et les efforts qu'il déploie pour cloner un autre Hezbollah libanais au Yémen », a déclaré le ministre yéménite. 

« L'intérêt du régime iranien pour le Yémen va au-delà du conflit interne du pays. Il cherche en effet à imposer son influence dans le sud de la péninsule arabique et à renforcer son contrôle sur la bande côtière de 2 500 kms de long qui longe la mer Rouge, la mer d'Oman, le détroit stratégique de Bab al-Mandab et l'océan Indien. »

Cela fait plus de dix ans que les responsables du gouvernement yéménite accusent les Houthis de bénéficier du savoir-faire militaire, des fonds et du soutien politique du régime iranien, ce qui leur a permis de défier le gouvernement et de prendre militairement le pouvoir au Yémen en 2014.

Al-Eryani a fait part de son inquiétude face à un éventuel accord entre les puissances mondiales et l'Iran sur son programme nucléaire, qui entraînerait le déblocage de milliards de dollars d'actifs gelés que l'Iran utiliserait pour alimenter la guerre au Yémen en faisant pression sur les Houthis pour qu'ils rejettent les initiatives de paix et renforcent leurs capacités militaires. 

« Au fil des années, les Houthis ont profité des ressources et du soutien de l'Iran pour passer d'une milice de l'extrême nord du Yémen à un bras armé de la République islamique qui mène des guerres par procuration dans la région », a-t-il poursuivi.

Il a également signalé que le fait de permettre aux Houthis – qui refusent d'adhérer à la trêve négociée par l'ONU et aux autres efforts de paix visant à mettre fin à la guerre – de posséder des armes de pointe serait désastreux pour le monde entier. 

« Cette menace affecte le mouvement commercial mondial dans la mer Rouge et le détroit de Bab al-Mandab, la sécurité énergétique mondiale, ainsi que la paix et la sécurité régionales et internationales », a-t-il précisé.

Dans le cadre de la trêve négociée par les Nations Unies, le gouvernement yéménite a accepté, en avril, de mettre fin aux combats, d'autoriser les vols commerciaux à quitter Sanaa – ville contrôlée par les Houthis –, de faciliter l'arrivée de navires pétroliers à Hodeïda et d'engager des pourparlers directs avec les Houthis afin d'ouvrir des routes à Taïz et dans d'autres provinces.

Malgré la pression internationale croissante, les Houthis refusent de lever le siège imposé depuis sept ans à Taïz, troisième plus grande ville du Yémen. Ils organisent plutôt des parades militaires et mobilisent des forces en dehors des villes clés.

Parallèlement, les émissaires occidentaux ont félicité le gouvernement yéménite internationalement reconnu pour avoir autorisé l'entrée d'un plus grand nombre de navires pétroliers dans le port de Hodeïda, malgré les violations houthies de l'accord d'importation de carburant conclu sous l'égide des Nations Unies. 

« L'UE salue le geste du président Rachad al-Alimi destiné à faciliter l'entrée des navires pétroliers dans le port de Hodeïda », a indiqué sur Twitter la mission de l'UE au Yémen, en référence au président du Conseil des dirigeants présidentiels du Yémen. « L'UE s'attend à ce que les Houthis suivent son exemple et fassent preuve de bonne volonté pour le bien des #Yéménites en cette période critique, en respectant la trêve, ses termes et ses mécanismes et en évitant tout acte qui la compromettrait. »

Steven H. Fagin, l'ambassadeur américain au Yémen, a décrit l'autorisation des navires pétroliers à Hodeïda comme un geste positif par rapport à la trêve négociée par l'ONU et aux efforts de paix visant à prolonger la trêve et à mettre fin au conflit. 

« La décision du président offre la possibilité de relancer les efforts de l'ONU pour prolonger la trêve, et nous appelons toutes les parties à s'engager dans ce processus avec bonne foi et avec un engagement renouvelé pour rétablir la paix et soulager le peuple yéménite», a souligné l'ambassadeur américain dans un communiqué, critiquant les Houthis pour avoir retardé le processus précédent d'importation de carburant, faisant ainsi grimper les prix de l'énergie et provoquant une crise du carburant dans les zones qu'ils contrôlent. 

« Le retard pris par les Houthis sur les navires pétroliers a eu des conséquences humanitaires défavorables : hausse des prix du pétrole et limitation de l'approvisionnement en carburant pour les services publics vitaux, notamment les hôpitaux », a-t-il observé.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Un système d’armement américain utilisé dans une frappe israélienne au Liban violerait le droit international

Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
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  • The Guardian et Human Rights Watch (HRW) ont identifié les fragments d’une bombe JDAM fabriquée par Boeing sur le site où les secouristes ont été tués
  • Les États-Unis interdisent la vente de ces systèmes à des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme

LONDRES: Une frappe aérienne israélienne au Liban, qui a fait sept morts parmi les travailleurs humanitaires en mars, pourrait avoir été lancée à l’aide d’un système d’armement fourni par les États-Unis, selon une enquête menée par le quotidien The Guardian.

Cet incident a coûté la vie à sept secouristes âgés de 18 à 25 ans, tous bénévoles, qui se trouvaient dans un centre ambulancier à Al-Habariyé, dans le sud du Liban, le 27 mars.

Il a eu lieu cinq jours avant qu’une frappe israélienne à Gaza ne tue sept travailleurs humanitaires travaillant pour l’ONG World Central Kitchen.

Les débris trouvés sur les lieux à Al-Habariyé ont été identifiés par The Guardian, un expert indépendant et Human Rights Watch (HRW) comme appartenant à une bombe israélienne MPR de 230 kg et à une bombe JDAM (Joint Direction Attack Munition) fabriquée par Boeing, un système attaché aux explosifs pour les transformer de bombes non guidées en bombes guidées par GPS.

Ramzi Kaiss, chercheur de HRW sur le Liban, a indiqué à The Guardian que «les assurances d’Israël sur son utilisation légale des armes américaines ne sont pas crédibles. Étant donné que le comportement d’Israël à Gaza et au Liban continue de violer le droit international, l’administration Biden devrait immédiatement suspendre les ventes d’armes à Israël».

En vertu de la loi Leahy de 1997, le gouvernement américain ne peut légalement ni aider ni armer des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme.

Un porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis a assuré à The Guardian: «Les États-Unis veillent constamment à ce que le matériel de défense fourni par les États-Unis soit utilisé conformément au droit national et international applicable. Si des violations sont constatées, nous prenons les mesures nécessaires.»

Quant à Josh Paul, chercheur non résident à Democracy for the Arab World Now et ancien employé du département d’État, il a précisé: «Le département d’État a approuvé plusieurs de ces transferts (d’armes) en quarante-huit heures. Il n’y a aucune préoccupation politique concernant les munitions destinées à Israël, à l’exception du phosphore blanc et des bombes à sous-munitions».

Il a ajouté que les JDAM constituent des «armes clés» régulièrement demandées par Israël depuis le début de la guerre à Gaza.

Mercredi, le secrétaire d’État Antony Blinken remettra au Congrès un rapport sur l’utilisation par Israël d’armes américaines et sur la possibilité qu’elles aient été impliquées dans des violations de cette loi ou d’autres.

Le sénateur du Maryland, Chris Van Hollen, a déclaré à The Guardian que les conclusions de l’enquête à Al-Habariyé sont «profondément préoccupantes et doivent faire l’objet d'une enquête approfondie de la part de l’administration Biden. Les conclusions de cette enquête approfondie devraient certainement être incluses dans le rapport NSM-20 qui doit être soumis au Congrès le 8 mai».

La frappe aérienne sur le centre ambulancier d’Al-Habariyé a été lancée sans avertissement le 27 mars avant 1h du matin. Aucun combat n’avait été signalé dans la région.

Les victimes, qui travaillaient au centre la nuit, sont les frères jumeaux Hussein et Ahmad al-Chaar, âgés de 18 ans; Abderrahmane al-Chaar, 19 ans; Mohammed Hamoud, 21 ans; Mohammed al-Farouk Aatwi, 23 ans; Abdallah Aatwi, 24 ans; et Baraa Abou Kaiss, 24 ans.

Selon l’armée israélienne, la frappe, qui a détruit le bâtiment de deux étages, a tué un «terroriste de premier plan appartenant à la Jamaa Islamiya», un groupe politique libanais armé lié au Hezbollah. L’armée n’a pas désigné cette personne par son nom.

Un porte-parole de la Jamaa Islamiya a confirmé que certains des secouristes bénévoles étaient membres du groupe, mais a nié qu’ils faisaient partie de sa branche armée.

Samer Hardane, responsable du centre local de Défense civile, qui faisait partie des premiers intervenants, a affirmé à The Guardian : «Nous avons inspecté chaque centimètre à la recherche des membres et des possessions des victimes. Nous n’avons rien vu qui soit lié à l’armée. Nous connaissions personnellement les victimes. Nous avons donc pu identifier leurs corps».

Depuis le 7 octobre, 16 travailleurs médicaux ont été tués par des frappes aériennes israéliennes au Liban, et 380 autres personnes ont péri, dont 72 civils. Onze soldats israéliens et huit civils ont également été tués.

Kassem al-Chaar, père des jumeaux Ahmed et Hussein, a confié qu’il avait déconseillé à ses fils de se porter volontaires.

«Je leur ai dit qu’il était dangereux de faire ce type de travail, mais ils m’ont répondu qu’ils acceptaient le risque. Je ne sais pas ce qui a poussé Israël à agir de la sorte: il s’agissait de jeunes gens enthousiastes à l’idée d’aider les autres», a-t-il déploré.

«Mes fils voulaient faire du travail humanitaire, et voyez ce qui leur est arrivé. Israël n’oserait pas agir de la sorte si les États-Unis ne le soutenaient pas.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le Hamas dit avoir accepté une proposition de cessez-le-feu présentée par l'Egypte et le Qatar

Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi cette annonce à Rafah
  • Un responsable du Hamas a indiqué que «la balle est désormais dans le camp» d'Israël, après l'annonce

GAZA: Le Hamas a indiqué lundi avoir informé l'Egypte et le Qatar qu'il acceptait leur proposition pour un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza dévastée par sept mois de guerre.

"Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdelrahmane Al Thani et le ministre égyptien des Renseignements, Abbas Kamel, et les a informés que le Hamas avait approuvé leur proposition d'accord de cessez-le-feu", selon un communiqué publié sur le site du mouvement palestinien.

Un responsable du Hamas a indiqué à l'AFP que "la balle est désormais dans le camp" d'Israël, après l'annonce. 

Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée sur laquelle Israël projette une offensive militaire d'ampleur

 


L’Arabie saoudite met Israël en garde contre le ciblage de Rafah à Gaza

De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi
  • Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne

RIYAD: Lundi, l’Arabie saoudite a mis en garde contre les dangers d’un ciblage de la ville de Rafah par Israël dans le cadre de sa campagne «sanglante et systématique visant à envahir toutes les zones de la bande de Gaza et à déplacer ses habitants».

Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi, signalant qu’une invasion terrestre, promise depuis longtemps, pourrait être imminente.

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne, qui exacerbent la crise humanitaire dans le territoire et entravent les efforts de paix internationaux.

Le ministère a réitéré l’appel du Royaume à la communauté internationale pour qu’elle intervienne immédiatement afin d’arrêter le génocide israélien en cours dans les territoires palestiniens occupés.

Lundi, Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré que les ordres israéliens de déplacer les Palestiniens de Rafah étaient inhumains et risquaient de les exposer à davantage de dangers et de souffrances. Il a averti que de telles actions peuvent parfois constituer des crimes de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com