Dans l'Oregon, des électeurs veulent changer les frontières pour fuir les démocrates

Un petit groupe de manifestants pour la justice raciale brûlent le drapeau américain, le 4 novembre 2020 à Portland, dans l'Oregon (Photo, AFP)
Un petit groupe de manifestants pour la justice raciale brûlent le drapeau américain, le 4 novembre 2020 à Portland, dans l'Oregon (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 05 novembre 2020

Dans l'Oregon, des électeurs veulent changer les frontières pour fuir les démocrates

  • « Aux Etats-Unis, les différences entre libéraux et conservateurs, ça génère de la haine »
  • « Il y a sans arrêt des frictions autour des valeurs entre les urbains et les ruraux »

PORTLAND : Comme si l'élection présidentielle ne suffisait pas à mettre en lumière les divisions de l'Amérique, des électeurs d'une zone rurale de l'Oregon ont voté pour une option radicale: quitter cet Etat démocrate pour intégrer l'Idaho voisin, bien plus conservateur.

Deux comtés de l'Oregon farouchement républicains ont adopté mardi, via un référendum local qui accompagne traditionnellement le scrutin présidentiel, une mesure proposant de "bouger les frontières de l'Oregon" et de rejoindre l'Idaho.

« Aux Etats-Unis, les différences entre libéraux et conservateurs, ça génère de la haine », affirme Mike McCarter, le promoteur de cette mesure à laquelle se sont ralliés les comtés d'Union et de Jefferson. 

« Les zones urbaines contrôlent la masse des gens », déclare cet ancien gérant d'un club de tir, âgé de 73 ans.

L'Oregon, qui s'étend entre la côte du Pacifique relativement riche et urbanisée, à l'ouest, et les montagnes et déserts de l'est, où l'exploitation forestière, l'élevage et l'industrie minière prédominent, est un Etat très hétérogène.

Emmené par sa grande ville, Portland, il a voté mardi pour le candidat démocrate Joe Biden et n'a pas élu un président républicain depuis 1984. A l'inverse, la dernière fois que l'Idaho, très agricole, a voté pour un président démocrate, c'était Lyndon Johnson, en 1964.

Pour être mené à son terme, le rattachement des deux comtés à l'Idaho devrait d'abord être validé par l'Etat de l'Oregon et le Congrès fédéral, ce qui est peu probable. La seule conséquence du vote est de contraindre les autorités des deux comtés à examiner le projet, qui a été rejeté par deux autres comtés.

Un « Grand Idaho »

Cela n'empêche pas l'idée de trouver un écho auprès de nombreux conservateurs, en Oregon ou ailleurs dans le pays, assure M. McCarter.

« Il y a un réel affrontement entre les bleus (démocrates) et les rouges (républicains). L'Indiana et l'Illinois ont le même problème, car Chicago contrôle tout l'Illinois. Dans l'Etat de New York, la ville de New York contrôle tout », dit-il.

« Il y a sans arrêt des frictions autour des valeurs entre les urbains et les ruraux », insiste le septuagénaire, alors que les grandes métropoles américaines, comme Philadelphie, Las Vegas et Detroit, pèseront sans doute lourd dans le choix du futur président américain.

M. McCarter fait quant à lui campagne pour l'intégration des comtés ruraux d'Oregon, du nord de la Californie et même du Nevada dans un « Grand Idaho » qui représenterait selon lui les intérêts et les valeurs conservatrices.

Ce projet s'inspire d'une tentative avortée dans les années 1940 de constituer un « Etat Jefferson » réunissant le sud de l'Oregon et le nord de la Californie.

Même si le dernier référendum paraît fantaisiste, « il trouve un écho dans la division politique régnant dans des endroits comme l'Oregon, qui devrait être prise au sérieux », estime Steven Beda, professeur d'histoire à l'université d'Oregon.

« Cela parle à l'histoire de beaucoup de gens dans l'Oregon rural, qui ont le sentiment que leur identité, ainsi que leurs idées politiques et leur économie, ne sont pas en phase avec les grandes villes », explique l'historien.

Pour M. McCarter, la démarche est on ne peut plus pragmatique et répond à un désir de « plus de liberté, moins de législation »: l'Idaho a des impôts et un coût de la vie plus faibles, et les autorités y sont davantage favorables aux armes à feu, selon lui.

« C'est très emblématique de nos divisions. C'est l'histoire même de la politique américaine », dit Steven Beda.


Le vaisseau de SpaceX amarré à l'ISS pour secourir des astronautes

La fusée Falcon 9 de SpaceX transportant les astronautes de Roscosmos Aleksandr Gorbunov (à gauche) (spécialiste de mission) et l'astronaute de la NASA Nick Hague (commandant de mission) de l'équipage 9 décolle du complexe de lancement spatial 40 en direction de la Station spatiale internationale (ISS), le 28 septembre 2024 à Cap Canaveral, en Floride. (AFP)
La fusée Falcon 9 de SpaceX transportant les astronautes de Roscosmos Aleksandr Gorbunov (à gauche) (spécialiste de mission) et l'astronaute de la NASA Nick Hague (commandant de mission) de l'équipage 9 décolle du complexe de lancement spatial 40 en direction de la Station spatiale internationale (ISS), le 28 septembre 2024 à Cap Canaveral, en Floride. (AFP)
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  • La fusée Falcon 9 a décollé samedi à 13H17 locales (17H17 GMT) depuis Cap Canaveral, en Floride, transportant un vaisseau Dragon qui s'est finalement ancré à la station dimanche à 17H30 (21H30 GMT)
  • Les deux passagers de la mission nommée Crew-9, l'astronaute de la Nasa, Nick Hague, et le cosmonaute russe Alexandre Gorbounov, sont entrés dans l'ISS peu après 19H00 (23H00 GMT) et ont enlacé leurs collègues qui flottaient dans l'ISS

WASHINGTON: Le vaisseau de SpaceX, chargé de ramener à son retour sur Terre les deux astronautes bloqués dans la Station spatiale internationale (ISS), s'y est amarré dimanche, selon les images de la retransmission en direct de la mission.

La fusée Falcon 9 a décollé samedi à 13H17 locales (17H17 GMT) depuis Cap Canaveral, en Floride, transportant un vaisseau Dragon qui s'est finalement ancré à la station dimanche à 17H30 (21H30 GMT).

Les deux passagers de la mission nommée Crew-9, l'astronaute de la Nasa, Nick Hague, et le cosmonaute russe Alexandre Gorbounov, sont entrés dans l'ISS peu après 19H00 (23H00 GMT) et ont enlacé leurs collègues qui flottaient dans l'ISS.

"Je veux juste souhaiter la bienvenue à nos nouveaux camarades de Dragon Freedom", a déclaré la commandante de la station, Suni Williams, bloquée à bord de l'ISS avec l'astronaute Butch Wilmore.

"Alex, bienvenue à la Station spatiale internationale, et Nick, bienvenue à la maison", a-t-elle ajouté. Nick Hague a déjà passé six mois à bord de l'ISS en 2019.

A leur retour, prévu en février, Nick Hague et Alexandre Gorbounov doivent embarquer avec eux Suni Williams et Butch Wilmore. Ceux-ci avaient décollé début juin à bord d'un nouveau vaisseau développé par Boeing, Starliner, dont c'était le premier vol test avec équipage vers la station.

Starliner devait initialement les ramener sur Terre huit jours plus tard, mais des problèmes détectés sur son système de propulsion ont conduit la Nasa à remettre en question sa fiabilité.

Après de longues semaines de tests, l'agence spatiale a finalement fait revenir la capsule de Boeing à vide, et décidé de ramener les deux naufragés avec la mission Crew-9.

L'entreprise du milliardaire Elon Musk assure régulièrement des missions de rotation de l'équipage de l'ISS.

Le décollage de Crew-9 avait été retardé de mi-août à fin septembre afin de laisser davantage de temps aux équipes de la Nasa pour prendre une décision concernant le vaisseau de Boeing. Le lancement a ensuite dû être à nouveau repoussé de quelques jours à cause de l'ouragan Hélène qui a touché la Floride cette semaine.

Au total, Nick Hague et Alexandre Gorbounov vont passer environ cinq mois dans l'ISS. Butch Wilmore et Suni Williams, eux, auront passé environ huit mois.

Quelque 200 expériences scientifiques sont prévues durant le séjour de Crew-9 à bord du laboratoire volant.


Grèce: deux morts dans un incendie de forêt près de Corinthe

Frappée par la sécheresse et des canicules précoces, la Grèce a de nouveau été la proie des incendies cet été. Mi-août, l'un d'eux avait fait un mort et provoqué des milliers d'évacuations près de Marathon, à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Athènes. (AFP)
Frappée par la sécheresse et des canicules précoces, la Grèce a de nouveau été la proie des incendies cet été. Mi-août, l'un d'eux avait fait un mort et provoqué des milliers d'évacuations près de Marathon, à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Athènes. (AFP)
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  • Les corps carbonisés des deux hommes, qui aidaient les pompiers, ont été retrouvés près du village d'Ellinikon, selon des médias
  • Deux pompiers ont été légèrement blessés, a par ailleurs indiqué lundi à l'AFP le bureau de presse des pompiers

ATHENES: Deux hommes sont morts dans un incendie de forêt qui a nécessité l'évacuation de plusieurs village et qui continue de sévir lundi près de Corinthe, à 140 km à l'ouest d'Athènes, ont annoncé les autorités grecques.

"Deux hommes ont été tués" en luttant contre les flammes, a déclaré Anastasios Guiolis, vice-président de la région de Corinthe, évoquant à la télévision publique Ert un "accident tragique".

Les corps carbonisés des deux hommes, qui aidaient les pompiers, ont été retrouvés près du village d'Ellinikon, selon des médias.

Deux pompiers ont été légèrement blessés, a par ailleurs indiqué lundi à l'AFP le bureau de presse des pompiers.

Le feu, qui s'est déclaré dimanche, a rapidement pris de l'ampleur sous l'effet de forts vents et "est difficile à maîtriser", a souligné cette source.

La Protection civile a envoyé des messages d'évacuation à cinq localités proches de la zone touchée par les flammes dont Pyrgos, Elliniko et Kallithea.

Quinze véhicules, sept bombardiers d'eau et trois hélicoptères ont été engagés dimanche dans la lutte contre cet incendie, selon les pompiers.

De nombreuses régions de Grèce ont été placées dimanche et lundi en alerte orange incendie en raison des vents "de 7 à 8 Beaufort", soit de 50 à 75 km/h.

Frappée par la sécheresse et des canicules précoces, la Grèce a de nouveau été la proie des incendies cet été. Mi-août, l'un d'eux avait fait un mort et provoqué des milliers d'évacuations près de Marathon, à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Athènes.


Trump menace de poursuivre Google, accusé de partialité contre lui

L'ancien président américain et candidat républicain à la présidence Donald Trump prononce un discours au Prairie du Chien Area Arts Center à Prairie du Chien, dans le Wisconsin, le 28 septembre 2024. (Photo par KAMIL KRZACZYNSKI / AFP)
L'ancien président américain et candidat républicain à la présidence Donald Trump prononce un discours au Prairie du Chien Area Arts Center à Prairie du Chien, dans le Wisconsin, le 28 septembre 2024. (Photo par KAMIL KRZACZYNSKI / AFP)
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  • Donald Trump a menacé vendredi de poursuivre Google en cas d'élection à la présidence des Etats-Unis.
  • "Nous ne manipulons absolument pas les résultats en faveur d'un candidat", a assuré Google.

NEW-YORK : Donald Trump a menacé vendredi de poursuivre Google en cas d'élection à la présidence des Etats-Unis, accusant le groupe technologique de mettre en avant des articles lui étant défavorables au bénéfice de la candidate démocrate Kamala Harris.

Le milliardaire a régulièrement reproché aux géants technologiques de pencher à gauche et de chercher à lui mettre des bâtons dans les roues.

Il s'en était notamment pris à Facebook et Twitter après que les plateformes ont suspendu ses comptes suite à l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Tous deux ont depuis levé cette suspension.

"Il a été établi que Google a utilisé illégalement un système pour ne proposer que des publications négatives pour Donald J. Trump, certaines inventées pour l'occasion", a écrit le candidat républicain sur son réseau Truth Social.

"Dans le même temps", Google "ne présente que des choses positives sur la camarade Kamala Harris", a poursuivi Donald Trump, reprenant le surnom qu'il utilise pour qualifier la vice-présidente de communiste.

Il faisait référence à une étude publiée par l'observatoire Media Research Center (MRC), proche des milieux conservateurs.

Selon elle, la requête "Donald Trump course à la présidentielle 2024" ne fait ressortir le site officiel du candidat républicain qu'en sixième position, derrière des liens vers des sites d'information que MRC classe à gauche.

Parmi eux figure le New York Times et le Washington Post.

Un observateur du MRC a affirmé que les articles sur ces sites avaient des titres "méprisants" pour Donald Trump.

L'ancien chef de l'Etat a enjoint le ministère de la Justice de se saisir de cette question, faute de quoi il a promis de le faire lui-même en cas de victoire au scrutin présidentiel du 5 novembre.

Sollicité par l'AFP, Google a affirmé que les sites officiels des deux candidats apparaissaient la plupart du temps en tête des résultats pour une recherche ordinaire sur l'élection, estimant que ce n'était pas le cas de la requête utilisée par le MRC.

"Nous ne manipulons absolument pas les résultats en faveur d'un candidat", a assuré Google.