Le monde arabe fait ses adieux à la reine Elizabeth II, une amie indéfectible

Le monde arabe pleure le décès de la reine Elizabeth II, alliée indéfectible de la région tout au long de son règne de soixante-dix ans. (Photo, AFP)
Le monde arabe pleure le décès de la reine Elizabeth II, alliée indéfectible de la région tout au long de son règne de soixante-dix ans. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Le monde arabe fait ses adieux à la reine Elizabeth II, une amie indéfectible

  • Pour la région, la mort ne marque pas seulement le décès d'une reine, mais aussi d'une alliée de longue date
  • Au cours de son règne de soixante-dix ans, les monarques saoudiens ont effectué pas moins de quatre visites d'État en Grande-Bretagne

LONDRES: Le monde arabe pleure le décès de la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne, amie indéfectible de la région et de ses habitants pendant les sept décennies de son règne.

Il y a seulement trois mois, Sa Majesté a célébré son jubilé de platine, marquant le 70e anniversaire de son accession au trône.

En juin, le roi Salmane et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, lui ont souhaité «de sincères félicitations et les meilleurs santé et bonheur», alors qu'ils se joignaient à d'autres chefs d'État de la région pour envoyer des messages de félicitations à l'occasion de son jubilé.

Ils ont maintenant la triste tâche d'envoyer leurs plus sincères condoléances à la famille royale britannique et au peuple du Royaume-Uni.

Pour de nombreuses familles régnantes du Moyen-Orient, la mort de la reine ne marque pas seulement le décès d'une reine, mais aussi d'une amie, et la triste fin d'une histoire d'amitié qui remonte aux premiers jours de son règne.

Ce règne a commencé le 6 février 1952, le jour où son père, le roi George VI, est décédé à Sandringham House, dans le Norfolk, alors qu'Elizabeth, âgée de 25 ans, et son mari, Philip, le duc d'Édimbourg, se trouvaient au Kenya lors d'une tournée en Afrique.

Ayant quitté l'Angleterre en tant que princesse, la fille du roi rentre au pays en deuil sous le nom de reine Elizabeth II. Son couronnement a lieu à l'abbaye de Westminster le 2 juin de l'année suivante, en 1953.

Parmi les invités à la cérémonie figuraient les membres de quatre familles royales du Golfe: Les dirigeants, ou leurs représentants, de ce qui était alors les protectorats britanniques de Bahreïn, du Koweït et du Qatar, ainsi que le prince Fahd ben Abdelaziz al-Saoud, représentant le roi Abdelaziz, 78 ans, fondateur et premier roi d'Arabie saoudite, qui n'avait plus que cinq mois à vivre.

Les liens entre les monarchies britannique et saoudienne ne peuvent être mesurés par la seule fréquence des occasions officielles, bien qu'une analyse de l'histoire des visites d'État organisées par le palais de Buckingham révèle une distinction éclairante.

Le roi Abdallah avec la reine et le duc d'Édimbourg lors de la visite du roi saoudien. (Photo, AFP/Archives)

Au cours de son règne, pas moins de quatre visites officielles de chefs d'État saoudiens ont été effectuées en Grande-Bretagne, un nombre égal à celui de seulement quatre autres pays dans le monde, dont les proches voisins du Royaume-Uni, la France et l'Allemagne.

 

graphique

Le premier monarque saoudien à se rendre à Londres fut le roi Faisal, accueilli en grande pompe par l'État britannique au début de sa visite de huit jours en mai 1967.

Accueilli par Sa Majesté, d'autres membres de la famille royale britannique et des personnalités politiques de premier plan, dont le Premier ministre Harold Wilson, le roi s'est rendu au palais de Buckingham avec la reine et le duc d'Édimbourg dans une calèche tirée par des chevaux, qui a traversé les rues de Londres sous les acclamations de la foule.

Malgré un emploi du temps chargé, le roi a trouvé le temps de visiter et de prier au centre culturel islamique de Londres. Son fils, le prince Bandar, qui a obtenu cette année-là son diplôme du Royal Air Force College de Cranwell, dans le Lincolnshire, a remplacé son père lors d'une visite d'inspection des avions de combat English Electric Lightning, prêts à être envoyés en Arabie saoudite.

La reine rencontre le roi Salmane et le prince héritier, Mohammed ben Salmane. (Photo, AFP/Archives)

Le prince pilotera plus tard ces avions de chasse Lightning en tant que pilote de l'armée de l'air royale saoudienne.

Les successeurs du roi Faisal lui ont emboîté le pas en effectuant leurs propres visites d'État au Royaume-Uni: Le roi Khaled en 1981, le roi Fahd en 1987 et le roi Abdallah en 2007.

D'autres monarques de la région ont également rendu des visites officielles à la reine au fil des ans. Le premier fut le roi Faisal II, le dernier roi d'Irak, qui s'est rendu en Grande-Bretagne en juillet 1956. Deux ans plus tard, lui, son épouse et d'autres membres de la famille royale ont été assassinés lors du coup d'État qui a fait de l'Irak une république.

En 1966, Sa Majesté a accueilli le roi Hossein de Jordanie et son épouse d'origine britannique, Toni Avril Gardiner, qui, lors de son mariage, a changé son nom en princesse Mouna al-Hossein.

La reine Elizabeth II de Grande-Bretagne en compagnie du prince héritier d'Abu Dhabi de l'époque, Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan, et du vice-président des Émirats arabes unis et dirigeant de Dubaï, Cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum. (Photo, AFP/Archives)

D'autres visites d'État ont été effectuées par les chefs d'État d'Oman, de Bahreïn, du Qatar, des Émirats arabes unis, d'Égypte et du Koweït.

La reine, quant à elle, a visité le Moyen-Orient à plusieurs reprises. En février 1979, elle s'est rendue dans la région à bord du jet supersonique Concorde et a visité Riyad et Dhahran au cours d'une tournée du Golfe qui l'a également conduite au Koweït, à Bahreïn, au Qatar, aux Émirats arabes unis et à Oman.

En Arabie saoudite, elle a été accueillie par le roi Khaled et a participé à une série d'événements, dont un pique-nique dans le désert et un dîner d'État au palais Maathar à Riyad. En retour, la reine et le prince Philip ont organisé un dîner pour la famille royale saoudienne à bord du yacht de Sa Majesté, le Britannia.

Fait poignant, le Britannia ne retournera dans le Golfe qu'une seule fois, en janvier 1997, lors de sa dernière tournée avant qu’il ne soit mis hors service en décembre de la même année.

En 2010, la reine est retournée dans la région et a rencontré le Sultan Qabous d'Oman. (Photo, AFP)

En 2010, la reine est retournée dans la région pour rencontrer le Cheikh Khalifa, dirigeant des EAU, et le Sultan Qabous d'Oman.

Toutefois, les relations entre la famille royale britannique et ses homologues du Golfe ne se sont pas limitées aux grandes occasions officielles. L'analyse de la circulaire régulière de la Cour publiée par Buckingham Palace révèle que des membres de la famille royale ont rencontré des monarques du Golfe ou des membres de leur famille plus de 200 fois entre 2011 et 2021 seulement. Quarante de ces réunions informelles ont eu lieu avec des membres de la Maison des Saoud.

La fréquence de ces rencontres avec les chefs d'État du Moyen-Orient, soit près d'une tous les quinze jours, témoigne des liens d'amitié solides qui existent entre Sa Majesté et la région.

Une de ces rencontres a eu lieu en mars 2018, lorsque le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a eu une audience privée et un déjeuner avec la reine au palais de Buckingham. Plus tard, il a dîné avec le prince de Galles et le duc de Cambridge à Clarence House, lors d'une visite au Royaume-Uni qui comprenait des rencontres avec la Première ministre britannique de l'époque, Theresa May, et son ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson.

Des questions sérieuses, telles que les accords commerciaux et de défense, sont souvent les sujets de discussion de ces réunions. Mais les rencontres privées entre les familles royales ont toujours été marquées par la bonne humeur et non par une formalité rigide, comme le rappellera plus tard Sir Sherard Cowper-Coles, ambassadeur britannique en Arabie saoudite de 2003 à 2006.

En 2003, par exemple, le prince héritier Abdallah, futur roi d'Arabie saoudite, était l'invité de la reine au château de Balmoral, sa propriété en Écosse. C'était la première visite du prince à Balmoral et, acceptant avec joie une invitation à visiter le vaste domaine, il s'est installé sur le siège passager d'un Land Rover, pour découvrir que son chauffeur et guide n'était autre que la reine elle-même.

Sa Majesté, qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale en tant que chauffeur de l'armée, a toujours conduit elle-même à Balmoral, où les habitants ont l'habitude de la voir se déplacer au volant de l'une de ses Land Rover préférées. Elle était également connue pour s'amuser, aux dépens de ses invités, en s'élançant sur les petites routes de campagne et sur le terrain accidenté du domaine.

Dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir de la gauche: La reine Elizabeth avec l'émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah; avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani; avec le roi Abdallah II et la reine Rania de Jordanie. (Photo, AFP/Archives)

Selon le récit de Sir Sherard, le prince Abdallah a bien supporté ce tour de montagnes russes improvisé, même si à un moment donné, «par l'intermédiaire de son interprète», le prince héritier s'est senti obligé d'«implorer la reine de ralentir et de se concentrer sur la route».

Outre leur statut royal, la reine et les monarques du Golfe se sont liés par leur amour mutuel des chevaux, un intérêt commun qui remonte au moins à 1937, lorsqu'Elizabeth était une princesse de onze ans.

À l'occasion du couronnement de son père cette année-là, le roi Abdelaziz d'Arabie saoudite a offert au roi George VI une jument arabe. Une statue de bronze grandeur nature du cheval, Turfa, a été dévoilée en 2020 au Musée du cheval arabe de Diriyah. À l'époque, Richard Oppenheim, alors ambassadeur adjoint du Royaume-Uni en Arabie saoudite, a raconté comment les deux familles royales ont toujours partagé cet intérêt commun.

«La reine possède de nombreux chevaux, et le roi Salmane et la famille royale saoudienne ont également un amour de longue date pour les chevaux», a indiqué Sherard.

La reine a également partagé cette appréciation des chevaux avec le Cheikh Mohammed al-Maktoum, souverain de Dubaï et vice-président des Émirats arabes unis, qui possède les écuries et le haras de Godolphin, de renommée internationale, à Newmarket, le berceau des courses hippiques britanniques.

La reine Elizabeth - 1926-2022. (Photo fournie/Famille royale)

Ils ont souvent été vus ensemble lors des grands événements du calendrier hippique, comme la réunion annuelle de cinq jours de Royal Ascot, considérée comme le joyau de la saison sociale britannique. L'équipe Godolphin a eu plusieurs gagnants à Royal Ascot, et les chevaux de la reine y ont remporté plus de 70 courses depuis son couronnement.

Cette année, 10 des chevaux de la reine ont couru à Ascot. Cependant, souffrant de plus en plus de problèmes de mobilité, elle n'a pas assisté à l'événement. C'était la première fois qu'elle le manquait en soixante-dix ans de règne.

Pas moins de 16 Premiers ministres britanniques ont servi sous le règne de la reine. Lorsqu'elle est montée sur le trône en 1952, Winston Churchill, le leader vénéré de la guerre, était Premier ministre. Son successeur, Anthony Eden, nommé par la reine en 1955, a été le premier des 15 qui recevront sa bénédiction officielle au palais de Buckingham.

La reine n'a rompu avec cette tradition qu'une seule fois, et seulement à la toute fin de son règne. De plus en plus fragile, ses médecins lui ont conseillé de ne pas quitter sa résidence écossaise de Balmoral pour se rendre à Londres. C'est donc là, mardi de cette semaine, qu'elle a rencontré Liz Truss, la nouvelle chef du parti conservateur, et lui a demandé de former un gouvernement.

Pendant le week-end du jubilé, en juin, des drapeaux ont flotté dans les maisons et les bâtiments publics du Royaume-Uni et du Commonwealth, qui compte 150 millions de personnes, des milliers de fêtes de rue ont été organisées, des phares ont été allumés dans tout le pays et des voix britanniques ont entonné partout l'hymne national.

Aujourd'hui, alors que les drapeaux sont en berne et que le bâton royal est transmis au fils aîné de la reine, Charles, le peuple britannique, après avoir chanté pendant soixante-dix ans les mots «God Save The Queen» (Que Dieu protège la reine), doit maintenant apprendre à chanter à nouveau «God Save The King» (Que Dieu protège le roi).

Le jour de son 21e anniversaire, dans un discours diffusé à la radio depuis Le Cap, alors qu'elle n'était encore que la princesse Elizabeth, la future reine a pris un engagement solennel.

«Je déclare devant vous tous, affirme-elle, que ma vie entière, qu'elle soit longue ou courte, sera consacrée à votre service.»

Heureusement, sa vie a été longue et sa dévotion à son devoir était totale.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
Short Url
  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

Short Url
  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
Short Url
  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.