PARIS: Emmanuel Macron a "salué" jeudi le discours prononcé lundi par le chancelier allemand Olaf Scholz sur l'avenir de l'Union européenne, qui "s'inscrit dans le droit fil" de sa stratégie sur la souveraineté européenne.
"Je salue le discours prononcé" par Olaf Scholz à Prague, "qui s'inscrit complètement dans le droit fil" de la stratégie promue par la France pour rendre l'UE "plus forte" et "plus puissante", a déclaré le président au début de son discours aux ambassadeurs français rassemblés à l'Elysée.
Dressant le bilan du premier quinquennat, Emmanuel Macron a affirmé avoir réussi à faire "du renforcement de la souveraineté européenne une réalité tangible", après avoir présenté sa stratégie dans un discours en septembre 2017 à la Sorbonne. "Nous avons posé le cadre et j'ai plaisir à constater que ce cadre s'est généralisé. Il a été progressivement adopté par l'Europe entière et il est maintenant assumé par l'Allemagne", a-t-il ajouté.
Dans son discours en République Tchèque, qui préside actuellement l'UE, Olaf Scholz a livré un plaidoyer en faveur d'un élargissement de l'UE jusqu'à "30 ou 36 membres", et la fin d'un droit de veto rimant avec risque de paralysie des institutions.
Le dirigeant social-démocrate, à la tête d'une coalition pro-européenne formée avec écologistes et libéraux, veut aussi s'attaquer au "rétrécissement non coordonné des forces armées européennes et des budgets de défense", mis à nu par l'invasion russe de l'Ukraine.
Il a en outre réitéré son soutien à la proposition d'Emmanuel Macron d'une "Communauté politique européenne".
Macron «assume» de poursuivre le dialogue avec la Russie
Emmanuel Macron a prôné la poursuite du dialogue avec la Russie, estimant qu'"il faut "assumer de pouvoir toujours continuer à parler à tout le monde", "surtout ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord".
"Qui a envie que la Turquie soit la seule puissance du monde qui continue à parler à la Russie ?", a lancé le président devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée.
"Il ne faut céder à aucune forme de fausse morale qui nous +impuissanterait+", a poursuivi M. Macron, répétant que "le métier de diplomate c'est bien de parler à tout le monde et surtout aux gens avec qui nous ne sommes pas d'accord".
"Et donc nous continuerons de le faire", "en cohérence avec nos alliés", a-t-il ajouté, rappelant que "la division de l'Europe" était "un des buts de guerre de la Russie".
Le président français est l'un des rares dirigeants européens à s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, une stratégie qui a été critiquée.
L’Élysée a toujours affirmé avoir agi avec l'accord du président Volodymyr Zelensky, et les contacts se sont raréfiés après la révélation des crimes de guerre imputés à la Russie, notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev.
Le dernier contact téléphonique entre le président français et son homologue russe remonte au 19 août, et concernait la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia et l'organisation d'une mission de l'Agence internationale de l’Énergie atomique.
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a endossé le rôle de "facilitateur" entre Moscou et Kiev depuis le début de la guerre, et l'accord sur la sortie des navires de céréales depuis les ports de la mer Noire a été conclu en juillet à Istanbul.
«La division de l'Europe est un des buts de guerre de la Russie»
"La division de l'Europe est un des buts de guerre de la Russie" en Ukraine, a affirmé jeudi le président français Emmanuel Macron, en estimant que "l'unité des Européens" était "clé" sur ce dossier.
"On ne doit pas laisser l'Europe se diviser" et "c'est un défi de chaque jour", a ajouté le chef de l'Etat au cours d'un discours devant les ambassadeurs français à l'Elysée.