Algérie: le président Tebboune atteint du coronavirus, dans un climat d'incertitude

Algérie, climat d'incertitude politique au lendemain d'un référendum constitutionnel (Photo, AFP)
Algérie, climat d'incertitude politique au lendemain d'un référendum constitutionnel (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 04 novembre 2020

Algérie: le président Tebboune atteint du coronavirus, dans un climat d'incertitude

  • « Le staff médical assure que Monsieur le Président réagit au traitement et que son état de santé s'améliore progressivement conformément au protocole sanitaire »
  • Les partisans du « Hirak » avaient appelé au boycott du scrutin

ALGER : Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été contaminé par le coronavirus, plongeant le pays dans un climat d'incertitude politique au lendemain d'un référendum constitutionnel qui s'est traduit par un revers cinglant pour le régime.

M. Tebboune, âgé de 74 ans et gros fumeur, « continue de recevoir un traitement dans un hôpital spécialisé allemand, après avoir été infecté par le nouveau coronavirus », a indiqué la présidence algérienne dans un bref communiqué.

« Le staff médical assure que Monsieur le Président réagit au traitement et que son état de santé s'améliore progressivement conformément au protocole sanitaire », précise la présidence.

M. Tebboune avait été transféré en urgence le 28 octobre en Allemagne --à Cologne et à bord d'un avion médicalisé français, selon des médias algériens-- après l'annonce de cas suspects de Covid-19 dans son entourage. Il s'était placé en isolement quelques jours plus tôt.

Il a été admis dans « l'un des plus grands hôpitaux spécialisés en Allemagne » pour subir des « examens médicaux approfondis », selon la présidence, qui n'avait pas communiqué sur l'état de santé de M. Tebboune depuis jeudi.

L'Algérie connaît une recrudescence de la pandémie de Covid-19. Ainsi, 1.989 décès ont été recensés depuis l'enregistrement dans le pays du premier cas le 25 février et au total 58.979 cas ont été officiellement déclarés, selon les autorités.

Pour le moment, M. Tebboune reste en fonction. Lorsque le président est victime d'une maladie grave et durable et se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, il revient au Conseil constitutionnel de constater l'état d'empêchement, qui doit être voté ensuite à la majorité des deux tiers par le Parlement.

En ce cas, c'est le président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement, qui assume la charge de chef d'Etat pour une période maximale de 45 jours. Le président par intérim du Conseil est Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d'indépendance âgé de 89 ans.

M. Tebboune pourra-t-il promulguer sa nouvelle Constitution comme il est de son devoir avant son entrée en vigueur ?

Et dans l'hypothèse où il reprendrait ses fonctions, le président, isolé, se retrouvera dans une position affaiblie, selon des analystes qui jugent sa légitimité « très bancale ».

« Victoire du Hirak »

L'annonce de sa contamination survient au lendemain du référendum sur la révision de la Constitution algérienne --projet-phare de la présidence Tebboune--, un scrutin marqué par une abstention record.

Le « oui » l'a emporté avec 66,8% des suffrages exprimés mais le taux de participation final s'est établi à 23,7%, un plus bas historique pour une élection en Algérie depuis l'indépendance en 1962. 

Seulement un Algérien sur cinq a voté en faveur de la nouvelle Constitution censée fonder une « Algérie nouvelle » et plébisciter le président Tebboune, en quête de légitimité après une élection contestée en décembre 2019.

Premier chef d'Etat à ne pas être issu des rangs des anciens combattants, M. Tebboune, un pur produit de l'appareil d'Etat, est arrivé au pouvoir à la suite d'un scrutin déjà largement boudé par la population (plus de 60% d'abstention).

La très maigre participation au référendum de dimanche, seul véritable enjeu du vote boycotté par l'opposition, constitue un « désaveu massif » pour un régime confronté depuis février 2019 à un soulèvement populaire inédit, le « Hirak », qui exige un changement du « système » en place depuis l'indépendance. 

Les partisans du « Hirak » avaient appelé au boycott du scrutin, rejetant « sur le fond et la forme » la révision constitutionnelle perçue comme un « changement de façade ».

« C'est une grande victoire du Hirak. Le pouvoir doit prendre acte de son échec et reconsidérer sa feuille de route. Le processus de transition démocratique constituant est la solution », a estimé lundi Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), après l'annonce des résultats.

Le référendum s'est déroulé dans un climat de répression « implacable » ciblant militants, opposants politiques, journalistes et internautes, selon les défenseurs des droits humains.

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui soutient les prisonniers d'opinion en Algérie, quelque 90 personnes sont actuellement derrière les barreaux, la plupart pour des publications sur Facebook.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".