NATIONS UNIES: La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, s'est inquiétée mardi devant le Conseil de sécurité de possibles nouvelles violences en Libye, où "aucun progrès" n'a été fait vers la tenue d'élections.
"Malgré nos efforts continus, aucun progrès n'a été fait pour forger un consensus vers un cadre constitutionnel pour des élections", a-t-elle déclaré.
Cette "impasse" représente "une menace grandissante pour la sécurité dans et autour de Tripoli, et potentiellement pour tous les Libyens", a-t-elle ajouté, menace qui s'est "matérialisée" il y a quelques jours.
La semaine dernière, des tirs nourris et des bombardements ont retenti sans répit dans plusieurs quartiers de la capitale. Les deux Premiers ministres rivaux -- Abdelhamid Dbeibah et Fathi Bachagha -- se sont rejetés la responsabilité de ces combats qui ont fait 32 morts.
"Il semble que ce soit une nouvelle tentative des forces pro-Bachagha d'entrer dans la capitale par l'Est", tentative "bloquée" par les pro-Dbeibah, a commenté Rosemary DiCarlo.
Depuis, "la situation reste tendue et fluide", un "calme fragile règne à Tripoli, il est difficile de dire combien de temps ça durera", a-t-elle ajouté, craignant que les "représailles" des deux côtés et des arrestations annoncées ne provoquent de nouveaux "affrontements armés".
Dans ce contexte, plusieurs membres du Conseil de sécurité ont appelé à la nomination rapide d'un nouveau chef de la mission de l'ONU en Libye.
Depuis la démission abrupte en novembre du Slovaque Jan Kubis, "émissaire" de l'ONU dont la nomination nécessite l'aval du Conseil de sécurité, plusieurs propositions du secrétaire général ont échoué.
Selon plusieurs sources diplomatiques, le Conseil est désormais d'accord pour la nomination du Sénégalais Abdoulaye Bitali, mais le gouvernement de Tripoli a indiqué ses "réserves" sur ce nom. Et aucune annonce officielle n'a été faite jusqu'à présent par Antonio Guterres.
En raison de la vacance du poste, la mission de l'ONU n'est renouvelée que pour des périodes de quelques mois, la Russie réclamant un nouvel émissaire avant un renouvellement plus long.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir dans le pays pétrolier plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011: l'un est basé à Tripoli (ouest) et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis début 2021, et un autre conduit depuis mars dernier par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est.