PARIS: Durant la pandémie de Covid-19, les transactions commerciales et les achats en ligne des particuliers ont fortement augmenté. L’essor de l’e-commerce a permis aux consommateurs algériens d’accéder à une large gamme de produits et de services et les entreprises ont poursuivi leurs activités. Le télétravail et l’enseignement à distance ont stimulé la vente des équipements domestiques ainsi que celle du matériel informatique et bureautique. «La pandémie a servi d’accélérateur au développement de l’e-commerce», explique Sofiane Maghlaoui, directeur marketing de Jumia Algérie, le leader de l’e-commerce en Algérie et en Afrique.
Selon les chiffres officiels, au 1er trimestre 2022, les transactions commerciales en ligne ont enregistré 2 876 milliards de dinars algériens (ou DA; 1 euro = 141 DA). Parmi les secteurs qui appliquent ces dispositifs, on trouve les télécommunications, les transports, les assurances, l’électricité, le gaz, l’eau ainsi que les différents services administratifs et la vente de marchandises. «L’e-paiement facilite les transactions commerciales et réduit la circulation de la monnaie, assurant ainsi aux institutions financières davantage de liquidités, tout en offrant des garanties aux consommateurs», assure Mohammedi Redouane, directeur de contrôle des pratiques commerciales et anticoncurrentielles au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.
Professionnaliser les activités
Selon le rapport annuel de la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) de février 2021, l’Algérie a progressé de vingt-neuf places au niveau mondial dans le domaine de l’e-commerce, passant du 109e au 80e rang. Malgré cette évolution, les spécialistes du secteur considèrent que le pays est loin d’atteindre son objectif. Selon eux, avec plus de 26 millions d’internautes, soit 56,6% de la population globale, l’e-commerce devrait poursuivre son évolution dans les prochaines années.
Dans le cadre de la stratégie nationale de la transformation numérique, menée sous l’égide du gouvernement, de nombreuses mesures ont été mises en place pour professionnaliser et réguler les activités liées au commerce électronique. Pour l’expert financier Mohamed Haïchour, l’État encourage la généralisation de l’utilisation de l’e-paiement par les opérateurs économiques et par les particuliers. «Le commerce électronique représente un relais de croissance, de productivité́ et de compétitivité́; son caractère transversal a un réel impact sur l’ensemble des secteurs de l’économie», explique-t-il à Arab News en français. Les technologies de l’information et de la communication connaissent une grande mutation en Algérie. Grâce à elles, à Internet, aux solutions de paiement dématérialisées, aux nouveaux outils de communication et de commerce, un réel changement a eu lieu dans la plupart des secteurs, le commerce ou l’industrie par exemple.»
Cadre juridique
En 2018, les autorités publiques algériennes ont adopté un cadre juridique en matière de commerce électronique. La loi 18-05 définit l’e-commerce comme l’activité par laquelle un e-fournisseur propose ou assure à un e-consommateur, à distance, la fourniture de biens et de services. Un fichier national des e-fournisseurs est mis à la disposition des e-consommateurs avec une inscription aux registres du commerce ou de l’artisanat et des métiers.
«La loi impose à l'ensemble des professionnels de l’e-commerce d'obtenir un nom de domaine, doté d'une extension “.dz” pour conférer une légitimité à leurs activités et apporter de plus grandes garanties aux consommateurs», confirme Mohammedi Redouane.
De leur côté, les spécialistes du numérique rappellent que d’autres défis restent à relever dans le domaine de l’e-commerce, comme la sécurisation des données en ligne ou la mise en place d’un cadre organisationnel destiné à éviter les fraudes en ligne.