Les groupes palestiniens de défense des droits de l’homme défient les menaces israéliennes

Shawan Jabarin, directeur du groupe de défense des droits de l'homme Al-Haq, dans les locaux de l'organisation à Ramallah, en Cisjordanie. (AP)
Shawan Jabarin, directeur du groupe de défense des droits de l'homme Al-Haq, dans les locaux de l'organisation à Ramallah, en Cisjordanie. (AP)
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Publié le Samedi 27 août 2022

Les groupes palestiniens de défense des droits de l’homme défient les menaces israéliennes

  • L'UE continuera à financer les groupes palestiniens de défense des droits de l’homme, à moins qu'Israël ne fournisse des preuves crédibles de liens avec le terrorisme
  • La décision de fermer les institutions est intervenue après les remarques du président palestinien Mahmoud Abbas à Berlin

RAMALLAH: Les directeurs de sept institutions palestiniennes de défense des droits civils, fermées par une décision de l'armée israélienne le 18 août, ont décidé de rouvrir leurs établissements et de reprendre leurs activités habituelles.

Arab News s'est entretenu avec Shawan Jabarin, directeur d'Al-Haq – l'organisation palestinienne de défense des droits de l'homme la plus importante, que l'armée israélienne a fermée en raison de prétendues accusations de financement de projets terroristes.

«Nous poursuivons notre travail depuis nos bureaux, non pas pour prétendre à l'héroïsme, mais parce que nous défendons les droits de l'homme. Nous ne répondrons pas aux décisions de l'agresseur et à l'arrogance de l'occupation qui dicte ses lois contre nous à sa guise», a dit Jabarin à Arab News.

Al-Haq compte 45 employés.

Selon Jabarin, Israël légifère en fonction de ses propres intérêts et mesures de sécurité.

Il a appelé l'Autorité palestinienne à prendre des mesures politiques contre la décision militaire israélienne qui a considérablement affaibli son prestige.

en bref

Al-Haq et les autres groupes palestiniens de défense des droits de l’homme ont été entièrement soutenus par l'UE qui a déclaré qu'elle continuerait à les financer à moins qu'Israël ne fournisse des preuves crédibles de liens avec le terrorisme.

Jabarin a salué la solidarité mondiale envers les institutions fermées. Ce soutien a toutefois été insuffisant pour renverser la décision israélienne, a-t-il précisé.

Quelques jours après que les forces armées israéliennes ont fermé les sept organisations de défense des droits de l'homme, un officier du Shin Bet a convoqué Jabarin pour un interrogatoire au bureau des forces armées israéliennes près de Ramallah.

Jabarin ayant refusé de s'y rendre, le Shin Bet l'a menacé de lui faire payer cher s'il relançait les activités d'Al-Haq.

«Nos institutions fonctionnent parce que nous sommes conscients que le fait de travailler dans le domaine des droits de l'homme représente un grand défi», a affirmé Jabarin. «Nous continuerons à coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI) et à documenter les crimes commis par les criminels de guerre israéliens.»

«Nous demandons à l'Union européenne de faire preuve de fermeté et d'imposer des sanctions économiques, politiques et diplomatiques à l'encontre d'Israël.»

Jabarin a réclamé des mesures concrètes contre Israël, tout en ajoutant que les discours et les dénonciations n'étaient plus de mise.

La décision de fermer les institutions est intervenue après les remarques du président palestinien Mahmoud Abbas à Berlin, a-t-il poursuivi.

Abbas a effectivement fait allusion aux massacres commis par Israël contre les Palestiniens depuis 1947 à ce jour, et les a comparés à l'Holocauste. Cela a provoqué une colère sans précédent à son encontre en Israël.

Jabarin estime qu'Israël a choisi le moment où l'UE aurait honte de défendre ces institutions palestiniennes, après la déclaration du président.

Les efforts que ces institutions déploient pour mettre l'accent sur le massacre d'enfants palestiniens à Gaza par l'armée israélienne ont suscité une grande colère au sein de l'establishment militaire et politique israélien, à l'approche des élections israéliennes, a-t-il souligné.

Jabarin pense que le gouvernement actuel a intérêt à montrer sa volonté d'attaquer les Palestiniens par tous les moyens. C'est pourquoi il a pris pour cible les sept organisations de défense des droits de l'homme et les a fermées par une décision militaire.

Il a ensuite indiqué qu'il considérait cette décision comme un message adressé aux neuf pays de l'UE qui ont signé une déclaration le 12 juillet.

Dans cette déclaration, l'UE a affirmé qu'elle soutenait les organisations de la société civile palestinienne et qu'elle rejetait le discours israélien qui les accuse d'encourager le terrorisme.

Les neuf pays européens ont ainsi déclaré le 12 juillet qu'ils continueraient à «coopérer» avec six institutions de la société civile palestinienne que les autorités d'occupation israéliennes avaient qualifiées en octobre 2021 d'organisations terroristes, étant donné qu'Israël n'a pas fourni de preuves suffisantes de leur implication dans le financement du terrorisme.

Le 17 août, le commandant militaire des forces de défense israéliennes a rejeté l'objection de cinq organisations non gouvernementales palestiniennes contre leur classement comme «organisations illégales».

Le jour même, le ministre israélien de la Défense a annoncé que la désignation terroriste de trois de ces organisations, émise en octobre 2021 en vertu de la loi israélienne de lutte contre le terrorisme, était devenue permanente.

Trois autres organisations ont également contesté leur désignation terroriste.

Le 18 août, les forces israéliennes ont ordonné la fermeture des locaux de sept organisations – dont les six ONG désignées comme organisations terroristes en novembre 2021 – et ont perquisitionné leurs bureaux à Ramallah.

Des équipements ont été confisqués, parfois détruits, et des dossiers confidentiels ont été saisis.

Les autorités israéliennes ont par ailleurs convoqué les directeurs de trois de ces organisations pour les interroger.

Tor Wennesland, coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a déclaré lors de son intervention auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation au Moyen-Orient le 25 août: «Je réitère la préoccupation du Secrétaire général concernant le rétrécissement de l'espace de la société civile en Israël et dans le Territoire palestinien occupé».

Les organisations qui ont été fermées sont: l'établissement de défense des droits de l'homme Al-Haq, la Fondation Addameer pour les soins aux prisonniers et les droits de l'homme, le Centre Bisan pour la recherche et le développement, le Mouvement international pour la défense des enfants-Palestine, l'Union des comités de travail agricole, l'Union des comités de travail de santé et l'Union des comités de femmes palestiniennes.

Les mesures israéliennes visant systématiquement ces sept institutions de la société civile palestinienne ont commencé en octobre 2021.

L'armée israélienne les a classées comme «terroristes» sous prétexte qu'elles «financent le Front populaire de libération de la Palestine». L'objectif est de les réduire au silence et de les empêcher de dénoncer les violations des droits de l'homme commises contre le peuple palestinien en épuisant leurs ressources financières.

D'autre part, de grands spécialistes palestiniens des droits de l'homme estiment qu'Israël veut restreindre les activités des institutions palestiniennes de défense des droits de l'homme qui ont œuvré à la soumission de dossiers à la Cour pénale internationale et ont réussi à faire évoluer l'opinion mondiale sur les questions relatives aux droits de l'homme en Palestine.

Selon ces spécialistes, Israël s'est rendu compte que les Palestiniens étaient capables de communiquer leur point de vue au monde extérieur et de transformer le discours politique pro-Israël en un discours sur les droits de l'homme, en solidarité avec les droits des Palestiniens.

Par conséquent, Israël a jugé le mouvement palestinien des droits de l'homme compétent et a pensé qu'il devait être soumis à certaines restrictions. 

Selon les experts palestiniens des droits de l'homme, Israël a tenté d'arrêter le discours moral de ces institutions en les accusant de financer le terrorisme et d'être des institutions terroristes.

En réponse aux parties européennes qui l'ont contacté au sujet de ces organisations, le gouvernement israélien a affirmé ne pas vouloir annuler sa décision puisqu'il considère ces organisations comme étant terroristes. En même temps, il a déclaré qu'il ne prendrait aucune mesure contre les six institutions palestiniennes. Pourtant, il l'a fait, selon les experts des droits de l'homme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".