Le Liban cherche une solution urgente à la crise de l'électricité

Des manifestants libanais bloquent une route devant le bâtiment de l'Électricité Du Liban dans la ville de Sidon (Photo, AFP).
Des manifestants libanais bloquent une route devant le bâtiment de l'Électricité Du Liban dans la ville de Sidon (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 27 août 2022

Le Liban cherche une solution urgente à la crise de l'électricité

  • Le président et le ministre de l'Énergie se sont entretenus alors que l'inquiétude grandit
  • L’Électricité du Liban a déclaré qu'elle attendait une cargaison de gazole en provenance d'Irak qui pourrait arriver dans un délai de 20 à 30 jours

BEYROUTH: Les autorités libanaises mènent une course contre la montre pour résoudre une crise de l'électricité qui menace de plonger le pays dans l'obscurité totale, ont déclaré des responsables vendredi.

Le fournisseur d'électricité publique, Électricité du Liban (EDL), a annoncé qu'il «se battait bec et ongles» pour trouver une solution avant que les lumières ne s'éteignent à l'aéroport, au port et au palais présidentiel de Beyrouth.

Le problème s'est posé lorsque la centrale électrique d'Al-Zahrani s'est retrouvée à court de carburant et a cessé de fonctionner.

La prison centrale de Roumieh est également au bord de l'obscurité. Les familles de ses détenus ont bloqué une route à Baalbek vendredi pour protester contre la situation. Elles ont déclaré que leurs proches étaient privés de nourriture depuis que les sociétés de restauration ont cessé d'approvisionner les prisons.

Une source de l'EDL a déclaré que le fournisseur était désormais prêt à utiliser du gazole de qualité B au lieu de celui de qualité A, après l'approbation de son conseil d'administration, du Premier ministre sortant Najib Mikati et du ministre sortant de l'Énergie Walid Fayad.

Le plan prévoit également l'utilisation du diesel restant de la centrale thermique de Tyr, afin qu'EDL puisse redémarrer la centrale thermique de Zouk samedi.

Les autorités ont également convenu de réduire la production de la centrale d'Al-Zahrani d'environ 200 à 40 mégawatts pour fournir de l'électricité à l'aéroport, au port, à la prison de Roumieh, aux pompes à eau, aux égouts, à l'Université libanaise, au Parlement, au siège du gouvernement et au palais présidentiel.

EDL a déclaré qu'elle attendait la livraison d'une cargaison de gazole en provenance d'Irak qui pourrait arriver dans un délai de 20 à 30 jours.

La production d'électricité dans les centrales d'EDL dépend de l'accord libano-irakien, car les dates d'arrivée de l'électricité de Jordanie et du début de l'extraction du gaz naturel d'Égypte sont encore inconnues.

Le financement des deux projets doit encore être assuré par les autorités compétentes.

Après avoir rencontré le président Michel Aoun vendredi pour discuter de la crise, M. Fayad a indiqué que la résolution du problème nécessiterait l'utilisation du gazole des centrales électriques de Jiyeh et de Zouk.

La réunion a porté sur la possibilité de renouveler l'accord irakien, permettant au Liban de recevoir 1 million de tonnes supplémentaires de carburant après l'épuisement de la première réserve, a-t-il précisé.

Une telle quantité permettrait de garantir environ trois heures de courant, a-t-il ajouté.

M. Fayad a déclaré que les autorités dépendaient auparavant de la Banque mondiale, du gaz égyptien et de l'électricité provenant de Jordanie. En ajoutant cependant que la Banque mondiale a imposé de nouvelles conditions, notamment l'augmentation du tarif, l'élaboration d'un plan pour couvrir les coûts et l'exécution des procédures pour la création d'un organisme de réglementation.

Le conseil d'administration d'EDL a pris la décision d'augmenter le tarif parallèlement à l'augmentation des heures de courant.

La question devait être approuvée par le ministre des Finances et le gouvernement, a expliqué M. Fayad, ajoutant que le feu vert pourrait être donné dans des circonstances exceptionnelles par le président et le Premier ministre sortant.

Le ministre de l’Énergie a déclaré que l'Irak fournirait environ 40 000 tonnes mais que le Liban aurait encore besoin d'environ 110 000 tonnes et qu'un accord distinct devait être conclu avec un autre pays.

L'Algérie a exprimé sa volonté d'aider à cet égard, a-t-il ajouté.

Des inquiétudes ont également été soulevées quant à une éventuelle interruption du secteur des télécommunications, qui dispose pourtant de ses propres générateurs. Le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a confirmé vendredi que le secteur ne dépendait pas d'EDL pour fonctionner.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".