BEYROUTH: Les autorités libanaises mènent une course contre la montre pour résoudre une crise de l'électricité qui menace de plonger le pays dans l'obscurité totale, ont déclaré des responsables vendredi.
Le fournisseur d'électricité publique, Électricité du Liban (EDL), a annoncé qu'il «se battait bec et ongles» pour trouver une solution avant que les lumières ne s'éteignent à l'aéroport, au port et au palais présidentiel de Beyrouth.
Le problème s'est posé lorsque la centrale électrique d'Al-Zahrani s'est retrouvée à court de carburant et a cessé de fonctionner.
La prison centrale de Roumieh est également au bord de l'obscurité. Les familles de ses détenus ont bloqué une route à Baalbek vendredi pour protester contre la situation. Elles ont déclaré que leurs proches étaient privés de nourriture depuis que les sociétés de restauration ont cessé d'approvisionner les prisons.
Une source de l'EDL a déclaré que le fournisseur était désormais prêt à utiliser du gazole de qualité B au lieu de celui de qualité A, après l'approbation de son conseil d'administration, du Premier ministre sortant Najib Mikati et du ministre sortant de l'Énergie Walid Fayad.
Le plan prévoit également l'utilisation du diesel restant de la centrale thermique de Tyr, afin qu'EDL puisse redémarrer la centrale thermique de Zouk samedi.
Les autorités ont également convenu de réduire la production de la centrale d'Al-Zahrani d'environ 200 à 40 mégawatts pour fournir de l'électricité à l'aéroport, au port, à la prison de Roumieh, aux pompes à eau, aux égouts, à l'Université libanaise, au Parlement, au siège du gouvernement et au palais présidentiel.
EDL a déclaré qu'elle attendait la livraison d'une cargaison de gazole en provenance d'Irak qui pourrait arriver dans un délai de 20 à 30 jours.
La production d'électricité dans les centrales d'EDL dépend de l'accord libano-irakien, car les dates d'arrivée de l'électricité de Jordanie et du début de l'extraction du gaz naturel d'Égypte sont encore inconnues.
Le financement des deux projets doit encore être assuré par les autorités compétentes.
Après avoir rencontré le président Michel Aoun vendredi pour discuter de la crise, M. Fayad a indiqué que la résolution du problème nécessiterait l'utilisation du gazole des centrales électriques de Jiyeh et de Zouk.
La réunion a porté sur la possibilité de renouveler l'accord irakien, permettant au Liban de recevoir 1 million de tonnes supplémentaires de carburant après l'épuisement de la première réserve, a-t-il précisé.
Une telle quantité permettrait de garantir environ trois heures de courant, a-t-il ajouté.
M. Fayad a déclaré que les autorités dépendaient auparavant de la Banque mondiale, du gaz égyptien et de l'électricité provenant de Jordanie. En ajoutant cependant que la Banque mondiale a imposé de nouvelles conditions, notamment l'augmentation du tarif, l'élaboration d'un plan pour couvrir les coûts et l'exécution des procédures pour la création d'un organisme de réglementation.
Le conseil d'administration d'EDL a pris la décision d'augmenter le tarif parallèlement à l'augmentation des heures de courant.
La question devait être approuvée par le ministre des Finances et le gouvernement, a expliqué M. Fayad, ajoutant que le feu vert pourrait être donné dans des circonstances exceptionnelles par le président et le Premier ministre sortant.
Le ministre de l’Énergie a déclaré que l'Irak fournirait environ 40 000 tonnes mais que le Liban aurait encore besoin d'environ 110 000 tonnes et qu'un accord distinct devait être conclu avec un autre pays.
L'Algérie a exprimé sa volonté d'aider à cet égard, a-t-il ajouté.
Des inquiétudes ont également été soulevées quant à une éventuelle interruption du secteur des télécommunications, qui dispose pourtant de ses propres générateurs. Le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a confirmé vendredi que le secteur ne dépendait pas d'EDL pour fonctionner.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com