PARIS: La pérennité de la nouvelle alliance de gauche Nupes pourrait se jouer davantage sur la question de la stratégie à avoir vis-à-vis du gouvernement que sur les enjeux politiques, analyse la Fondation Jean-Jaurès dans une étude intitulée "Quel futur pour la Nupes?".
Se basant sur une étude quantitative portant sur 1.700 personnes représentatives de la population française et déclarant une proximité avec l'un des trois principaux pôles de la Nupes (La France insoumise, le Parti socialiste et Europe Écologie-Les Verts), la Fondation Jean-Jaurès constate que "la question stratégique est certainement la plus problématique pour l'avenir de la Nupes, tant à l'heure actuelle les proches du PS et d'EELV privilégient bien davantage une attitude de négociation avec le gouvernement que les proches de LFI".
Ainsi, "à 82%, les proches du PS et d'EELV souhaitent voir leurs parlementaires négocier avec le gouvernement", alors que 55% des proches de LFI "souhaitent que leurs parlementaires s'opposent au gouvernement", analyse Antoine Bristielle, directeur de l'Observatoire de l'opinion de la Fondation Jean-Jaurès.
Il constate à l'inverse que sur les enjeux économiques et sociaux, environnementaux, sociétaux et internationaux, "les positionnements sont globalement similaires et les différences qui existent sont simplement des différences de degrés dans le positionnement et non des différences de nature", en se basant sur cette enquête réalisée en juin par l'institut Kantar pour la Fondation Jean-Jaurès, le Centre Émile-Durkheim de Sciences Po Bordeaux et le Centre d'Études européennes de Sciences Po Paris.
"Il existe certes quelques points de divergences (nucléaire, mondialisation) mais ils ne nous semblent pas de nature à empêcher toute forme d'unité", poursuit M. Bristielle.
A propos de l'appartenance de la France à l'UE par exemple, seulement 58% des proches de LFI la considèrent comme une bonne chose (contre 81% pour les proches du PS et d'EELV), mais "seulement 10% des proches de LFI considèrent que l'appartenance à l'UE est une mauvaise chose, soit à peine plus que les proches du PS (3%) et d'EELV (7%)", note l'étude.
Au niveau socio-démographique, l'étude note des blocs "assez différents": les proches du PS "provenant essentiellement de générations âgées", ceux de LFI "provenant des jeunes générations et de classes populaires et intermédiaires", et ceux d'EELV "provenant de catégories sociales assez aisées".