GRENOBLE: La France insoumise et Europe Ecologie - Les Verts effectuent leur rentrée jeudi lors de leurs universités d'été respectives près de Valence et à Grenoble, les premiers dans une position de force à gauche, les seconds avec le congrès de décembre en ligne de mire.
Les deux autres composantes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), le Parti socialiste et le Parti communiste français, inaugureront les leurs vendredi à Blois et Strasbourg.
Les Insoumis clament tous les ans qu'ils organisent à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) "l'événement politique de la rentrée". Cette année, cette affirmation pèse davantage grâce à la première place à gauche de leur champion Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle d'avril (22%).
Leur impulsion de négociations avec le PS, EELV et le PCF, ayant abouti en mai à la création de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives, a assis leur domination et leur place centrale.
Ils entendent la conforter lors de quatre jours de conférences et de débats, avec en point d'orgue le meeting de Jean-Luc Mélenchon dimanche à 10H00, où des partenaires de la Nupes prendront la parole.
Jeudi après-midi, une conférence réunira les principaux négociateurs de ces accords, afin de refaire le film de ces jours et nuits historiques où la gauche radicale a rassemblé les autres gauches, PS y compris.
Les "Amphis" signent le retour médiatique et politique de Jean-Luc Mélenchon, qui n'est plus député et n'a donc pas pris part aux débats très suivis sur le pouvoir d'achat en juillet. M. Mélenchon voyageait alors en Amérique latine.
S'il n'est - pour l'instant - pas annoncé à la conférence de presse des dirigeants du mouvement vendredi matin, il tiendra assurément vendredi soir une conférence devant les militants: son "bilan 2022 de la stratégie de la révolution citoyenne".
Les "débats" avec des membres du gouvernement et de la droite, manière d'affirmer que LFI est la première opposition, commenceront eux aussi vendredi, avec la présence des ministres Marlène Schiappa et Clément Beaune.
«Refonder»
Les écologistes, rassemblés pour leur part dans la ville d'Eric Piolle, seront davantage accaparés par leur stratégie de moyen et long terme.
En effet, si le programme officiel fait la part belle aux 23 députés élus, puis aux partenaires de la Nupes et à l'Europe, les travées devraient bruisser des conversations sur le congrès de décembre.
Marine Tondelier, pressentie pour briguer la succession de Julien Bayou à la tête du parti, a publié ce week-end une tribune dans le JDD appelant à "refonder" EELV pour élargir l'audience des Verts, sonnés par les 4,6% seulement de leur candidat Yannick Jadot à la présidentielle.
Celui-ci, d'habitude situé à la droite du parti, a apporté sa signature à cette proposition.
La gauche du parti a aussi pris position par la voix du porte-parole Alain Coulombel, qui a exhorté les écologistes à ne pas se replier sur des débats identitaires et à cultiver l'ouverture, notamment à gauche. Une position similaire à la finaliste de la primaire Sandrine Rousseau, qui pourrait être représentée au congrès par l'une de ses proches, Mélissa Camara.
Le pôle écologiste, formé par EELV et ses alliés Générations et Génération écologie, hérite du résultat peu lisible de la primaire de 2021, qui au premier tour l'avait écartelé entre quatre grandes lignes d'un poids très proche: celles de Yannick Jadot, Sandrine Rousseau, Delphine Batho et Eric Piolle.
Le discours du secrétaire national d'EELV Julien Bayou, jeudi soir, devrait donner de premières pistes. Sceptiques face à la proposition par LFI de reconduire la Nupes pour les européennes de 2024, les Verts n'ont pas renoncé définitivement à exercer le leadership à gauche.