Nucléaire iranien: les Etats-Unis répondent à Téhéran relançant l'espoir d'un accord

L'Iran dispose d'un stock d'environ 3 800 kilogrammes d'uranium enrichi (Photo, AFP).
L'Iran dispose d'un stock d'environ 3 800 kilogrammes d'uranium enrichi (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 août 2022

Nucléaire iranien: les Etats-Unis répondent à Téhéran relançant l'espoir d'un accord

  • Selon un haut responsable américain, Téhéran a notamment abandonné sa demande visant à bloquer certaines inspections de l'AIEA
  • Il a ajouté que les inspections internationales «resteraient en place pour une durée indéterminée» en cas d'accord

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont répondu mercredi à un plan européen soumis également aux Iraniens, ravivant l'espoir d'un retour à l'accord historique sur le programme nucléaire iranien de 2015 dont l'ancien président Donald Trump s'était retiré avec fracas.

"Nous avons transmis notre réponse à l'Union européenne aujourd'hui", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price. Il n'a donné aucune précision sur le contenu de la réponse américaine ni sur d'éventuelles concessions de la part des Etats-Unis.

De son côté, le ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé mercredi avoir reçu une réponse des Etats-Unis concernant les "ajustements" requis par Téhéran à la proposition d'accord soumise par l'Union européenne sur le dossier nucléaire iranien.

"L'Iran a commencé à examiner attentivement l'avis des Etats-Unis et la République islamique d'Iran va transmettre son opinion au coordinateur (de l'UE) après cet examen", a indiqué le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, en référence à Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne qui pilote le dossier.

Va-et-vient diplomatique

Ce va-et-vient diplomatique aux extraordinaires enjeux, puisqu'il vise à garantir que l'Iran ne développe pas d'arme atomique, n'est pas pour autant terminé et l'issue des négociations reste encore incertaine.

Un haut responsable américain avait indiqué mardi sous couvert de l'anonymat qu'il restait encore "des disparités" à surmonter avant de parvenir à un accord.

Selon Washington, l'Iran a toutefois fait des concessions sur des points clés notamment l'abandon de sa demande de lever la désignation des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, en tant qu'organisation terroriste.

Le président américain Joe Biden a refusé de le faire et a ordonné mardi des frappes aériennes visant des bases de milices pro-iraniennes dans l'Est de la Syrie, "affiliées" aux Gardiens de la Révolution.

Les négociations sur le nucléaire iranien, engagées depuis déjà 16 mois, mais qui avaient été suspendues puis reprises début août, ont pour but de sauver cet accord conclu avec le régime de Téhéran par les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l'Allemagne.

Les Etats-Unis s'en étaient retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump, et avaient renforcé leurs sanctions contre Téhéran.

Depuis lors, l'Iran s'est peu à peu affranchi de ses obligations.

Mais l'accord fait l'objet de farouches oppositions à commencer par celle des Israéliens, appuyés par l'opposition républicaine au président Biden.

100 milliards par an

Les puissances occidentales doivent "cesser" de négocier, car un accord permettra à l'Iran de gagner des "milliards" de dollars (grâce à la levée des sanctions économiques, ndlr) et "déstabilisera" le Moyen-Orient, a plaidé mercredi le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid.

M. Lapid a dépêché cette semaine son conseiller à la sécurité nationale Eyal Hulata à Washington. Et le ministre de la Défense, Benny Gantz, s'envole tôt jeudi pour la capitale américaine pour discuter entre autres du nucléaire iranien, ont précisé ses équipes à l'AFP.

"Ce qu'il y a sur la table actuellement est un mauvais accord. Cela donnera 100 milliards de dollars par année à l'Iran. Cet argent ne servira pas à construire des écoles ou des hôpitaux, mais sera utilisé pour déstabiliser le Moyen-Orient (...) en renforçant le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique", a déclaré M. Lapid sans expliquer sur quoi était basé ce chiffre.

De leur côté, les Républicains au Congrès américain ne cessent de dénoncer un "mauvais accord" qui récompenserait l'Iran accusé par ailleurs de soutenir le terrorisme.

Ils se sont saisis -- pour mieux dénoncer les négociations en cours -- du complot présumé visant à assassiner John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche sous Donald Trump, fomenté selon Washington par un membre des Gardiens de la Révolution.

A Washington, on rejette en tout cas toute notion de concessions américaines, affirmant que c'est "l'Iran qui a fait des concessions sur des questions importantes".

Pour Suzanne DiMaggio, du Carnegie Endowment for International Peace, "si chaque partie peut faire en sorte que cela apparaisse comme une victoire pour elle, alors il y a des chances que le JCPOA (le sigle anglais de l'accord) soit restauré".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.