DJEDDAH: Une réunion visant à relancer l’accord sur le nucléaire iranien pourrait avoir lieu dès cette semaine, a annoncé lundi le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell.
M. Borrell a déclaré que l’Iran avait donné une réponse «raisonnable» au texte final d’une proposition de nouvel accord, et que la balle était désormais dans le camp des États-Unis. Les efforts en vue de rétablir le Plan d’action global commun (PAGC) – l’accord de 2015 conclu entre les puissances mondiales et Téhéran pour limiter le programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions – sont à un point critique après seize mois de pourparlers indirects par intermittence à Vienne.
«Une réunion devait avoir lieu à Vienne à la fin de la semaine dernière, mais cela n’a pas été possible», a précisé M. Borrell. «Il se peut qu’elle ait lieu cette semaine.» Pour M. Borrell, les négociations menées par l’UE sont allées aussi loin qu’elles le pouvaient et ont atteint «le point d’inflexion».
«L’Iran a donné une réponse que j’ai jugé raisonnable de transmettre aux États-Unis», a-t-il indiqué. «Les États-Unis n’ont pas encore répondu officiellement, mais nous attendons leur réponse et j’espère qu’elle nous permettra, je l’espère, de terminer la négociation, mais je ne peux pas vous l’assurer.»
EN BREF
En Israël, le Premier ministre Yaïr Lapid a signalé que les conditions de l’accord révisé «dépassent les limites du PAGC initial» et a prévenu que le rétablissement de l’accord augmenterait le financement des milices agissant pour le compte de l’Iran en Irak, au Liban et au Yémen.
L’accord initial de 2015 s’est effondré en 2018 lorsque les États-Unis s’en sont retirés et que le président Donald Trump a réimposé des sanctions économiques paralysantes à l’Iran. Téhéran a réagi en rompant ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire et en enrichissant régulièrement son stock d’uranium à des niveaux proches de la qualité militaire.
Lundi, l’Iran a accusé les États-Unis de retarder la relance de l’accord. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a affirmé que Téhéran souhaitait un accord durable qui préserverait les «droits légitimes» de Téhéran. «Les Américains tergiversent et on constate une inaction du côté européen. Les États-Unis et l’Europe ont plus besoin d’un accord que l’Iran», a expliqué M. Kanaani.
«Tant que nous ne serons pas d’accord sur toutes les questions, nous ne pourrons pas dire que nous sommes parvenus à un accord complet. Nous recherchons un bon accord qui garantirait les intérêts nationaux de l’Iran et serait durable. Nous ne nous ferons pas avoir deux fois», a-t-il ajouté.
En Israël, le Premier ministre Yaïr Lapid a signalé que les conditions de l’accord révisé «dépassent les limites du PAGC initial» et a prévenu que le rétablissement de l’accord augmenterait le financement des milices agissant pour le compte de l’Iran en Irak, au Liban et au Yémen. «Il ouvrira la voie à d’importants investissements dans le réseau terroriste iranien et au renforcement de l’armée iranienne», a noté M. Lapid. «Israël s’oppose à un retour à l’accord et ne sera pas contraint par un tel accord. Israël continuera à tout faire pour empêcher l’Iran de se doter d’une capacité nucléaire.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com