KHARTOUM : Le procureur de Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est arrivé au Soudan, a rapporté un média d'Etat de ce pays d'Afrique du Nord-Est toujours en proie à des troubles depuis l'éviction en 2019 de l'ex-président accusé de génocide.
Arrivé samedi soir pour une visite prévue jusqu'au 25 août, "le procureur de la CPI, accompagné d'une délégation, rencontrera des responsables soudanais et se rendra dans la région du Darfour", indique un communiqué de l'agence officielle SUNA.
Sa visite cette année est la troisième d'un procureur de la CPI au Soudan depuis l'éviction du dictateur Omar el-Béchir. Le prédécesseur de M. Khan, Fatou Bensouda, avait tenu des pourparlers au Soudan en mai 2021, ouvrant la voie à un procès à La Haye des anciens dirigeants pour crimes de guerre.
Le Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan, a été ravagée par une guerre civile qui a débuté en 2003 entre le régime à majorité arabe d'Omar el-Béchir et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations. M. Béchir avait envoyé la milice armée des Janjawids pour mater la rébellion.
Il a depuis été renversé en 2019 puis emprisonné et reste sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, tout comme d'autres figures de l'ancien régime, pour "crimes contre l'humanité" et "génocide" au Darfour.
Déjà reconnu coupable de corruption en décembre 2019, M. Béchir est détenu à la prison de Kober à Khartoum et est parallèlement jugé pour son rôle dans le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir en 1989.
Le pays, déjà l'un des plus pauvres au monde, ne cesse de s'enfoncer dans le marasme politique et économique, depuis le coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre dernier. Ce putsch a fait dérailler la fragile transition démocratique instaurée après l'éviction de M. Béchir.
De nombreuses armes circulent encore au Darfour qui reste englué dans les violences malgré un accord conclu en 2020 entre les autorités à Khartoum et les principaux groupes rebelles parmi lesquels ceux du Darfour. Depuis, des chefs rebelles repentis ont rejoint le gouvernement.