Métro du Caire: les femmes aux manettes

Hind Omar s'était empressée de postuler pour être conductrice de train, désireuse d'être une pionnière dans un pays où seulement 14,3% des femmes occupent un emploi formel, selon les chiffres de 2020 (Photo, AFP).
Hind Omar s'était empressée de postuler pour être conductrice de train, désireuse d'être une pionnière dans un pays où seulement 14,3% des femmes occupent un emploi formel, selon les chiffres de 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 22 août 2022

Métro du Caire: les femmes aux manettes

  • De plus, les conductrices ont droit à un petit coup de pouce: elles n'ont pas de service de nuit, contrairement aux hommes
  • Des encouragements, Hind Omar en a eu besoin pour l'examen d'entrée, raconte-t-elle tentant de couvrir le vacarme industriel du dépôt du métro coincé entre l'aéroport et le périphérique

LE CAIRE: "Chaque jour, j'ai plusieurs milliers de vies entre les mains", s'enorgueillit Hind Omar, 30 ans, mère de deux enfants et l'une des deux premières conductrices du métro du Caire.

Quotidiennement paralysée par les embouteillages, la capitale égyptienne, mégalopole tentaculaire de plus de 20 millions d'habitants, manque cruellement de transports publics. Et les alternatives -des dizaines de milliers de minibus et tuk-tuks- sont peu sûres.

Depuis les années 1980, trois lignes de métro transportent chaque jour près de deux millions de voyageurs et trois nouvelles lignes verront bientôt le jour.

Mais avant même l'inauguration de ces lignes, le métro du Caire a fait sa révolution: pour la première fois, il a ouvert les postes de conducteurs aux femmes.

Hind Omar, pourtant diplômée en commerce, s'est précipitée sur l'annonce et a suivi cette année une formation pour devenir une pionnière dans un pays où officiellement en 2020 seules 14,3% des femmes avaient un emploi.

"Mes parents ont trouvé cette idée étrange mais ils ont fini par me soutenir", avoue à l'AFP la trentenaire en jeans-baskets, foulard noir et blanc sur la tête, polo marine et veste fluorescente estampillée "RATP", la Régie autonome des transports parisiens, sur le dos.

"Mon mari, lui, a été enthousiaste dès le début et m'a toujours encouragée."

Passagers surpris 

De plus, les conductrices ont droit à un petit coup de pouce: elles n'ont pas de service de nuit, contrairement aux hommes.

Des encouragements, Hind Omar en a eu besoin pour l'examen d'entrée, raconte-t-elle tentant de couvrir le vacarme industriel du dépôt du métro coincé entre l'aéroport et le périphérique.

"C'était dur" car il fallait prouver "ma résistance à la pression" et surtout démontrer "ma capacité de concentration", car le principal défi est de "rester extrêmement vigilante de longues heures".

Au final, sur une promotion de 30 aspirants-conducteurs -hommes et femmes- encadrée par la RATP et l'Autorité nationale des tunnels égyptienne, deux femmes ont obtenu le droit de conduire des rames de métro.

En France, les premières conductrices de métro ont pris les manettes en 1982. En 1999, la Marocaine Saïda Abad est devenue la première conductrice de train d'Afrique et du monde arabe.

Conduire le métro reste un exploit en Egypte, le plus peuplé des pays arabes où les femmes votent depuis 1956 mais restent soumises à une législation patriarcale vieille d'un siècle.

Suzanne Mohammed, 32 ans, se rappelle de ses premières arrivées en station à bord de sa locomotive grise et vert d'eau.

"Certains passagers avaient peur, ils doutaient de mes compétences et disaient ne pas se sentir en sécurité avec une femme aux manettes", raconte-t-elle.

"C'était nouveau pour eux et je comprends qu'ils aient été surpris", ajoute la jeune femme au foulard gris dans un pays où la propagation d'un islam rigoriste, l'enracinement du conservatisme et les coups de butoir successifs contre leurs droits ont rendu plus ardu l'accès des femmes à la vie active.

«Ouvrir la voie»

N'en déplaise aux grincheux, depuis début avril, les deux conductrices sont aux commandes des rames de la ligne 3, la plus moderne du réseau --six jours par semaine et pendant huit heures par jour.

Quasiment un privilège en Egypte. Si le pays compte plusieurs centaines d'avocates, il a par exemple fallu des décennies avant qu'une femme ne devienne juge dans les années 2000.

Elles sont plusieurs aujourd'hui et, en mars, la magistrate Radwa Helmi est devenue la première Egyptienne de l'histoire à siéger au Conseil d'Etat.

Au plus haut niveau de l'Etat toutefois, le président Abdel Fattah al-Sissi veut jouer sur les symboles: actuellement, un ministre sur cinq est une femme et un député sur trois.

Pour les féministes malgré tout, ce n'est qu'une façade puisque cela n'a pas empêché le gouvernement de proposer -sans succès- début 2021 un projet de loi visant à restreindre les droits de près de 50 millions d'Egyptiennes en permettant par exemple à leurs pères et frères d'annuler leur mariage.

Pas de quoi barrer la route aux deux conductrices du métro du Caire qui espèrent bien "ouvrir la voie à d'autres femmes".

Il faut, martèle Hind Omar, "que nous soyons nombreuses".


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.