Comment les puristes du jeu vidéo résistent à l'assaut des cryptomonnaies

Dans cette photo d'archive prise le 10 septembre 2021, Zacary Egea, ancien membre de la police nationale bolivarienne, montre son téléphone portable tout en vérifiant l'état de son usine tout en jouant au jeu vidéo Plant Vs Undead dans le quartier Cuaricuao de la municipalité Libertador de Caracas. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 10 septembre 2021, Zacary Egea, ancien membre de la police nationale bolivarienne, montre son téléphone portable tout en vérifiant l'état de son usine tout en jouant au jeu vidéo Plant Vs Undead dans le quartier Cuaricuao de la municipalité Libertador de Caracas. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 août 2022

Comment les puristes du jeu vidéo résistent à l'assaut des cryptomonnaies

  • A court terme, les puristes peuvent avoir l'impression d'avoir triomphé au regard de l'effondrement des cours des cryptomonnaies
  • Elles ont entraîné dans leur chute les jetons émis dans ce type de jeux blockchain, dont la valeur avait initialement attiré les joueurs

PARIS: Puristes contre crypto-enthousiastes: certains fans de jeux vidéo se montrent inquiets face à la tentation mercantile du secteur, alors que les grands studios s'intéressent de plus en plus à la technologie de la chaîne de blocs, qui attire les joueurs avec la promesse de gagner de l'argent.

"Tout ce qui est fait dans cet espace en ce moment est tout simplement mauvais - c'est même carrément terrible", confie à l'AFP Mark Venturelli, concepteur de jeux vidéo, qui s'est récemment lancé dans un réquisitoire contre la technologie "blockchain", ou chaîne de blocs -sur laquelle repose notamment la création des cyptomonnaies-, lors du BIG Festival de Sao Paolo, le plus grand festival de "gaming" du Brésil.

Parmi les nombreux avantages vantés par les amateurs de cryptomonnaies, la "blockchain", une sorte d'immense registre numérique partagé entre une multitude d'utilisateurs, permettrait notamment aux joueurs de récupérer une partie de l'argent qu'ils dépensent dans les jeux, ou encore de leur garantir la propriété d'objets numériques.

Les détracteurs comme Venturelli affirment l'inverse: les fabricants de jeux vont engranger davantage de profits tout en contournant les lois sur les jeux d'argent et de hasard, tandis que l'appât du gain va tuer tout plaisir.

De quoi alimenter une vive confrontation au sein d'une industrie qui pèse quelque 300 milliards de dollars de recettes au niveau mondial, selon une estimation du cabinet Accenture.

NFT interdits sur Minecraft 

A court terme, les puristes peuvent avoir l'impression d'avoir triomphé au regard de l'effondrement des cours des cryptomonnaies. Elles ont entraîné dans leur chute les jetons émis dans ce type de jeux blockchain, dont la valeur avait initialement attiré les joueurs.

"Personne ne joue aux jeux blockchain en ce moment", confirme à l'AFP Mihai Vicol, du cabinet spécialisé Newzoo, affirmant qu'entre 90 et 95% des jeux ont été affectés par le krach des cryptoactifs.

Ce secteur avait déjà connu plus tôt cette année un sérieux problème d'image après un vol spectaculaire de 600 millions de dollars sur Axie Infinity, un jeu vidéo basé sur une "blockchain" extrêmement populaire aux Philippines.

Ubisoft, l'une des plus grandes entreprises de jeux vidéo au monde, a tenté l'an dernier d'introduire une place de marché dans l'un de ses jeux à succès pour échanger des NFT, ces jetons numériques uniques qui associent à un objet numérique un certificat d'authenticité garantissant à son seul détenteur la propriété officielle.

Mais les forums de joueurs, dont beaucoup sont marqués par un sentiment anti-crypto, se sont enflammés pour s'y opposer.

«Révolutionner» les jeux vidéo 

En juillet dernier, Minecraft, un jeu de construction de monde extrêmement populaire auprès des enfants et des adolescents, a annoncé qu'il n'autoriserait plus les NFT, les considérant comme contraires à "l'esprit" de la plateforme en créant "un modèle de rareté et d'exclusion".

Malgré les revers en série pour les amateurs de cryptomonnaies, les entrepreneurs promouvant la "blockchain" ne baissent pas les bras, comme Sekip Can Gokalp, dont les sociétés Infinite Arcade et Coda aident les développeurs à introduire le concept du "web3" -un web décentralisé reposant sur la blockhain- dans leurs jeux.

Selon lui, la technologie a encore le potentiel de "révolutionner" les jeux vidéo, alors que les rapports faisant état d'un choc culturel entre les joueurs et les fans de cryptomonnaies ont été exagérés. Ses recherches suggèrent même qu'il existe un chevauchement important entre les deux communautés.

Mihai Vicol estime cependant que le jeu vidéo version "blockchain" doit trouver d'autres arguments de vente pour réussir. "C'est peut-être l'avenir", dit-il, "mais il sera différent de la façon dont les gens l'envisagent aujourd'hui".

Pour Mark Venturelli, l'appât du gain provoqué par ces jeux risque de causer des dommages réels, notamment en Amérique latine, en attirant les jeunes. Mais avec de nouveaux jeux de blockchain qui émergent chaque jour, il admet que la bataille est loin d'être terminée.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com