NAPLOUSE : Quatre Palestiniens, dont un haut commandant du mouvement Fatah, ont été tués et des dizaines blessés mardi par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, deux jours après la fin d'une opération meurtrière dans la bande de Gaza.
Tôt mardi, trois Palestiniens, dont Ibrahim al-Nabulsi, un haut responsable des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa --branche armée du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas-- ont été tués dans un raid israélien à Naplouse, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. Plus tard, un autre Palestinien est mort des suites de ses blessures à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, après des heurts avec l'armée israélienne.
L'armée israélienne a confirmé avoir mené une opération conjointe à Naplouse avec la police et le Shin Beth, les services de renseignement intérieur, contre Ibrahim al-Nabulsi et utilisé une roquette contre la résidence de ce combattant soupçonné d'être impliqué dans une série d'attaques anti-israéliennes.
"Des heurts violents ont eu lieu avec des émeutiers qui ont lancé des pierres et des explosifs en direction des forces (israéliennes) qui ont répliqué en ouvrant le feu. Il y a eu plusieurs blessés (palestiniens). Les forces ont quitté la ville et il n'y a aucun blessé dans nos rangs", a précisé l'armée dans un communiqué.
«Réponse»
Le ministère palestinien de la Santé a identifié les deux autres morts à Naplouse comme étant Islam Sabbouh, 25 ans, et Hussein Taha, 16 ans, tandis que Yassin Jaber, 17 ans, est mort à Hébron.
"L'armée était dans la vieille ville (de Naplouse), mon fils s'est rendu au marché juste avant moi et mes proches (...) il y a une fusillade et quatre d'entre nous ont été blessés", a déclaré à l'AFP Jamal Taha, le père de Hussein Taha.
Des centaines de personnes ont participé aux funérailles des trois tués à Naplouse, des hommes armés tirant en l'air durant la procession, a constaté une équipe de l'AFP sur place.
"Notre réponse sera à la hauteur du crime", a affirmé dans un communiqué la branche armée du Fatah, alors que le Croissant-Rouge a aussi fait état de 69 Palestiniens ont été blessés par balle à Naplouse.
Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a salué les forces de sécurité pour "avoir mené une opération précise et très réussie, sans faire de victimes" côté israélien.
Le raid à Naplouse est survenu deux jours après la fin d'une opération militaire meurtrière israélienne lancée contre le mouvement palestinien armé Djihad islamique, implanté dans la bande de Gaza.
Selon un bilan du Hamas au pouvoir à Gaza, 46 Palestiniens ont été tués dont de nombreux enfants et plusieurs centaines ont été blessés en trois jours de bombardements israéliens. Les raids ont provoqué en outre d'importantes destructions.
«Considérations politiques»
Deux principaux chefs militaires du Djihad islamique à Gaza, Khaled Mansour et Tayssir Al-Jabari, ont été tués dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza. La branche militaire du Djihad islamique a confirmé la mort de 12 de ses combattants dans l'opération.
En riposte aux bombardements lors de l'opération israélienne présentée comme préventive contre le Djihad islamique, celui-ci a tiré un millier de roquettes en direction d'Israël, la grande majorité ayant été interceptées selon l'armée.
Les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait trois blessés en Israël, selon les secours locaux.
Une trêve entre le Djihad Islamique et Israël, favorisée par l'Egypte, est entrée en vigueur dimanche soir, ce qui a permis lundi la réouverture des passages entre l'Etat hébreu et la bande de Gaza, une enclave sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.
Lundi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé que l'opération à Gaza avait "porté un coup dévastateur à l'ennemi" et fait part par téléphone au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avoir "apprécié" la médiation de son pays.
Israël considère le Hamas et le Djihad islamique comme des "groupes terroristes".
"Le gouvernement israélien n'est pas intéressé par le calme et la stabilité, il exploite et tue des Palestiniens pour des considérations de politique interne", à l'approche des élections législatives anticipées du 1er novembre en Israël, a accusé mardi Nabil Abou Roudeina, le porte-parole de M. Abbas.