Le journaliste Larbi Ramdani raconte sa traversée de la Méditerranée. Son récit se termine sur une note d’espoir : «L’arbre de mes rêves a dépéri, mais ne s’est pas asséché. Les senteurs de Samos l’ont maintenu vivant.»
Le sujet de la harga est présent dans la littérature algérienne. Des romanciers s’y sont intéressés, plus particulièrement depuis le début des années 2000 : Salim Bachi, Farid Benyoucef, Roshd Djigouadi, Kamel A. Bouayad ou encore Boualem Sansal l’ont abordé sous des angles différents. Larbi Ramdani, jeune auteur et journaliste arabophone, l’a décrit à partir d’une expérience vécue, celle d’un jeune harrag (littéralement «brûleur») qui a fait la traversée de la Méditerranée. «La harga est une occasion pour moi de connaître ce phénomène de près, loin des clichés», souligne en substance M. Ramdani dans un entretien.
Ce jeune trentenaire, natif de Médéa, a vécu des moments intenses : côtoyer le monde impitoyable des passeurs en Turquie, vivre la traversée avec ses horreurs, jouer au chat et à la souris avec les policiers, fréquenté des gens d’autres nationalités, vivre des joies furtives en Grèce... L’auteur s’est décidé à écrire Chants de sel, autobiographie d’un harrag à la demande de ses amis.
L’un d’eux, l’écrivain Saïd Khatibi, écrira l’introduction du récit. «Larbi Ramdani apporte un témoignage, qui ouvre des questions plus qu’il n’apporte de réponses», tranche Khatibi, pour qui la lecture du témoignage de l’auteur doit nous inciter à revoir notre définition de l’expression tant galvaudée d’«émigration clandestine».
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