«Y'a plus d'eau!»: la police de l'environnement tente de faire passer le message

Une vue aérienne montre le lit asséché du lac des Brenets, une partie du Doubs, une frontière naturelle entre l'est de la France et l'ouest de la Suisse, aux Brenets le 18 juillet 2022. (AFP)
Une vue aérienne montre le lit asséché du lac des Brenets, une partie du Doubs, une frontière naturelle entre l'est de la France et l'ouest de la Suisse, aux Brenets le 18 juillet 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 29 juillet 2022

«Y'a plus d'eau!»: la police de l'environnement tente de faire passer le message

  • Chaque geste compte dans un contexte où la quasi-totalité des départements français est en alerte sécheresse
  • Les fontaines typiques des villages provençaux doivent être mises à sec et les agriculteurs n'ont pas le droit d'irriguer en journée

GORDES, France : Dans un mas très chic du Lubéron, en Provence, la police de l'environnement repère en patrouillant une pelouse bien trop verte pour être conforme aux restrictions d'utilisation de l'eau imposées face à la sécheresse historique que connaît la France.

- «Bonjour, c'est la police de l'environnement, on voulait vérifier l'arrosage de vos pelouses», lance Christophe Chaboud, agent de l'Office français de la Biodiversité (OFB).

- «C'est une location de vacances et ce sont des employés qui gèrent l'arrosage», lui répond un jeune homme sortant de la piscine de ce domaine située dans une des régions les plus touristiques de France.

Christophe Chaboud relève le nom du propriétaire et promet de faire le point avec lui.

Une dizaine d'agents de l'OFB sillonnent le département du Vaucluse pour faire respecter les restrictions imposées sur l'usage de l'eau afin de préserver une ressource de plus en plus rare.

Ce week-end, l'un d'entre eux, Michaël Singevin, est tombé sur une riveraine qui arrosait sa pelouse à 15H00 avec de l'eau potable. Elle pensait comme beaucoup que «ce n'est pas sa petite utilisation qui va avoir un impact sur la sécheresse».

Pourtant chaque geste compte dans un contexte où la quasi-totalité des départements français est en alerte sécheresse. La moitié vit même une «crise».

«Oui, la pelouse est jaune en Provence, non, tu ne remplis pas ta piscine en plein été, on ne ponctionne pas non plus son puits car la ressource sous-terraine aussi manque: il faut faire des efforts à tous les étages», martèle Gilles Blanc, inspecteur environnement à la direction départementale des territoires.

Les fontaines typiques de ces villages provençaux doivent être mises à sec et les agriculteurs n'ont pas le droit d'irriguer en journée.

«Y'a plus d'eau! On essaie de faire passer le message», insiste Christophe Chaboud qui invite à consulter le site «Propluvia» géolocalisant les restrictions par bassin versant.

A fin juillet, sur la centaine de contrôles estivaux effectués dans le Vaucluse, les policiers de l'environnement ont surtout fait de la pédagogie, expliquant aux contrevenants qu'ils risquaient jusqu'à 1.500 euros d'amende pour un particulier et 7.500 euros pour un professionnel.

L'OFB a des moyens limités. Les maires, la police et gendarmerie ont aussi ce pouvoir de contrôle des usages de l'eau mais ils ont déjà beaucoup à faire avec le risque feux de forêts.

- «dans l'inconnu» –

En août, ils craignent des conflits pour l'usage de l'eau. Dans cette région à la fois très touristique et agricole, la situation est complexe car certains agriculteurs ont le droit d'irriguer sans les mêmes restrictions via les bornes de la Société du canal de Provence.

Une réserve d'eau que la Provence s'est constituée en aménageant au XXe siècle les lacs de barrages du Verdon et de Serre-Ponçon destinés notamment à assurer l'alimentation en eau et l'irrigation de la Provence jusqu'à Marseille.

Mais Gilles Blanc plaide pour un usage plus raisonné de ce «trésor bleu» alors que les trois-quart du département seront placés en situation de crise d'ici le 8 août.

A Sault, village comptant quelque 1.500 habitants permanents, l'afflux de touristes est massif cet été. La consommation d'eau a doublé sur le plateau de cette commune connue pour ses champs de lavande. Mais à quinze jours de la fête de la célèbre plante aromatique, les restrictions se multiplient.

«La station de lavage des voitures va fermer et il faudra expliquer à des viticulteurs qu'ils ne pourront pas irriguer, même en goutte-à-goutte, à 15 jours des vendanges», énumère Gilles Blanc.

«On va avoir un mois d'août terrible» et s'il ne pleut pas cet automne «on entre dans l'inconnu», anticipe l'inspecteur de l'eau.

Au-dessous du pont romain Saint-Julien, près d'Apt, le lit de la rivière est dur comme de la pierre, faisant craindre des inondations au moindre épisode cévenol, ces pluies abondantes et brusques typiques des zones méditerranéennes.

«On est inquiet», répètent les policiers de l'environnement. Pour eux, il faudrait de toute urgence, adapter les cultures, systématiser le goutte-à-goutte, lutter contre l'imperméabilité des sols et restaurer les zones humides qui stockent l'hiver et restituent de l'eau l'été.

Une approche qui n'a pas encore fait son chemin dans toutes les têtes. Un peu plus bas dans la vallée, un arboriculteur arrosait à grande eau par 34 degrés ses pommiers.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.