AL-MOUKALLA: Un journaliste yéménite détenu dans les prisons houthies serait dans un «état de santé critique» et pourrait mourir, alors que les Houthis soutenus par l'Iran le privent des médicaments indispensables à sa survie, a déclaré sa famille.
Les parents de Tawfiq al-Mansouri ont affirmé que la santé de leur fils, qui souffre de diabète, de maladie cardiaque, de difficultés respiratoires et d’œdèmes, s'est détériorée au cours des dernières quarante-huit heures, les Houthis refusant de lui donner ses médicaments ou de l'hospitaliser.
«Des informations confirmées indiquent que la vie de notre fils Tawfiq est en danger et qu'il a besoin d'être hospitalisé d'urgence, ce que les Houthis ont refusé pendant des mois», a précisé la famille dans un appel à l’opinion publique, aux groupes de défense des droits locaux et internationaux, aux organisations humanitaires et au bureau de l'envoyé de l'ONU au Yémen.
Al-Mansouri, journaliste âgé de 36 ans et père de trois enfants, faisait partie des neuf journalistes enlevés par les Houthis à Sanaa en 2015.
Cinq journalistes ont été libérés en 2020 lors du premier échange important de prisonniers entre factions belligérantes au Yémen, lors duquel des centaines de prisonniers avaient été libérés.
Les Houthis ont répondu avec défi aux appels internationaux à la libération des quatre journalistes restants en les condamnant à mort, en les plaçant en isolement cellulaire et en les maltraitant.
Le frère de Tawfiq, Abdallah al-Mansouri, a accusé les Houthis d'avoir soumis le journaliste à des violences psychologiques et physiques qui ont conduit à des maladies mettant sa vie en danger, et de lui avoir refusé un traitement à l'intérieur ou à l'extérieur de la prison des Forces centrales de sécurité où il est détenu.
«Ils l'ont laissé mourir lentement», a déclaré Abdallah al-Mansouri à Arab News jeudi, désignant un chef de la sécurité houthi, Abd Shihab al-Mourtada, comme l’organisateur des séances de torture des journalistes.
Des militants, journalistes et responsables yéménites ont condamné les Houthis pour avoir maltraité les journalistes, et ont exhorté les organisations internationales ainsi que l'envoyé de l'ONU au Yémen à faire pression sur les Houthis pour qu'ils cessent de torturer les journalistes et les libèrent immédiatement.
Sam al-Ghobari, un journaliste yéménite, a tweeté que Tawfiq al-Mansouri pourrait mourir «à tout moment» en raison de la négligence médicale des Houthis à son égard, appelant les organisations internationales et les personnalités influentes à se joindre aux diverses voix appelant à sa libération.
«Nous appelons tous les hommes et personnalités des médias des pays arabes et du Golfe à lui sauver la vie immédiatement», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, un civil a été tué et un autre blessé mercredi soir lorsque des obus tirés par les Houthis sont tombés sur leur village, dans la province de Taïz, a rapporté l'agence de presse officielle Saba.
Les Houthis ont tiré des obus de mortier sur le village d'Al-Souaiher dans la Maqbanah de Taïz, tuant Maher Saeed, 18 ans, et blessant Mohammed Najib Ali, 20 ans.
L'attaque au mortier a eu lieu alors que l'armée yéménite annonçait que les Houthis avaient bombardé leurs positions à l'ouest de Taïz avant d'avancer sur le terrain, dans une tentative de prendre le contrôle de nouvelles positions près de la montagne Han.
Les bombardements et les attaques au sol des Houthis contre des zones de Taïz contrôlées par le gouvernement yéménite n'ont pas cessé depuis le 2 avril, lorsque les factions belligérantes dans le pays sont convenues d'arrêter les hostilités dans le cadre d'une trêve négociée par l'ONU.
Les Houthis ont également rejeté plusieurs propositions d'ouverture de routes à Taïz, dans le cadre de cette trêve.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com