BEYROUTH : Les autorités locales affiliées aux Kurdes dans le nord de la Syrie ont annoncé jeudi la découverte d'une fosse commune avec au moins 29 corps, des victimes probablement exécutées par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), selon une ONG.
"Au moins 29 corps parmi lesquels ceux d'une femme et de deux enfants ont été découverts dans une fosse commune" près de l'hôtel Manbij, transformé en prison par l'EI durant son règne entre 2014 et 2016, a affirmé une source au sein du conseil local de Manbij, ville située dans la province d'Alep.
Selon un communiqué du conseil militaire de la ville, le charnier a été découvert mercredi lors de travaux effectués par la municipalité près de l'hôtel, dans le centre-ville. Les corps étaient décomposés et certains "avaient les mains menottées et les yeux bandés", selon la même source.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les dépouilles retrouvées appartiendraient probablement à des personnes enlevées ou arrêtées par des combattants de l'EI. L'organisation djihadiste avait pris contrôle de Manbij début 2014, avant que les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et soutenues par Washington, ne réussissent à la chasser de la région après des combats acharnés en été 2016.
L'EI avait conquis en 2014 de vastes régions en Irak et en Syrie, instaurant un "califat" autoproclamé à cheval entre les deux pays, avant d'y être vaincu respectivement en 2017 et 2019.
Des dizaines de fosses communes ont été découvertes en Syrie et en Irak depuis la défaite de l'EI, mais le processus d'identification des victimes est lent, coûteux et compliqué.
Des ONG parmi lesquelles Human Rights Watch (HRW) ont exhorté à plusieurs reprises les autorités kurdes et le gouvernement syrien à enquêter sur le sort de milliers de personnes portées disparues dans les territoires que contrôlait l'EI.
HRW et d'autres organisations de défense des droits humains ont également appelé la communauté internationale, notamment la coalition menée par les Etats-Unis, à apporter une aide financière et technique aux équipes locales qui travaillent dans les fosses communes.
Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, près d'un demi-million de personnes ont été tuées et environ la moitié de la population d'avant-guerre a été déplacée.