QAMICHLI : Les autorités semi-autonomes kurdes en Syrie ont remis lundi au Tadjikistan 146 femmes et enfants de familles de combattants du groupe Etat islamique (EI), dans une première initiative de ce genre entre les kurdes et le gouvernement tadjik, selon un responsable kurde.
Nous avons remis "42 femmes et 104 enfants, dont des orphelins, qui se trouvaient dans les camps d'Al-Hol et de Roj", à l'ambassadeur du Tadjikistan au Koweït Zabidullah Zabidov, a indiqué à l'AFP Fanar Kaeet, un responsable des Affaires étrangères au sein de l'administration kurde.
Le nombre d'orphelins n'a pas été annoncé.
Selon M. Kaeet, les femmes "n'ont pas commis de délits et n'étaient pas coupables de terrorisme dans le nord et le nord-est de la Syrie".
Le gouvernement tadjik oeuvre depuis un moment pour "trouver un moyen de rapatrier ces femmes et ces enfants, en coordination avec les autorités compétentes", a déclaré pour sa part M. Zabidov lors d'une conférence de presse.
Les femmes et les enfants ont été escortés par les forces kurdes vers des bus pour être transportés à l'aéroport de Qamichli. Des femmes étaient vêtues de noir, alors que certains enfants portaient des casquettes pour se couvrir le visage.
Depuis la chute en 2019 du "califat" de l'EI, la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des djihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak.
Selon HRW, plus de 41 000 citoyens étrangers, dont la majorité a moins de 12 ans, sont détenus dans des camps et des prisons dans le nord-est de la Syrie pour des liens présumés avec l'EI.
Jusque-là, des rapatriements ont eu lieu au compte-goutte face à la réticence des pays étrangers, notamment occidentaux, d'accueillir des personnes affiliées à l'EI.
Plusieurs ONG décrient régulièrement les conditions de vie dans les camps du nord-est de la Syrie et les crimes se font de plus en plus fréquents dans ces endroits.