Le référendum, une «nouvelle chance» pour nombre de Tunisiens

Les employés de l'Autorité supérieure indépendante pour les élections (ISIE) procèdent au dépouillement des bulletins après la fermeture des bureaux de vote, le 25 juillet 2022, dans la circonscription de l'Ariana près de Tunis (Photo, AFP).
Les employés de l'Autorité supérieure indépendante pour les élections (ISIE) procèdent au dépouillement des bulletins après la fermeture des bureaux de vote, le 25 juillet 2022, dans la circonscription de l'Ariana près de Tunis (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 26 juillet 2022

Le référendum, une «nouvelle chance» pour nombre de Tunisiens

  • En soirée, le bureau de vote de la rue de l'Inde, dans le quartier Lafayette, à Tunis, un flux constant de groupes entraient et sortaient environ une heure avant la clôture
  • La nouvelle loi fondamentale, préparée par Kais Saied en personne, instaure un régime ultra-présidentiel, en rupture avec le système parlementaire

TUNIS: Aya rêve d'une "nouvelle chance" pour la Tunisie. Cette étudiante de 23 ans se distingue par son jeune âge au milieu d'électeurs surtout quadragénaires venus voter lundi au référendum sur la nouvelle Constitution du président Kais Saied, accusé par ses opposants de vouloir instaurer une dictature.

Les principaux partis d'opposition dont le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, au coeur du pouvoir jusqu'en juillet 2021, avaient appelé à boycotter le scrutin qu'ils jugent "illégal" et non concerté. Mais le référendum a recueilli plus de participation que prévu par les experts avec le vote de près de 28% des 9 millions d'inscrits, dans un pays où l'abstention est traditionnellement forte.

En soirée, le bureau de vote de la rue de l'Inde, dans le quartier Lafayette, à Tunis, un flux constant de groupes entraient et sortaient environ une heure avant la clôture à 21H00 GMT des bureaux ouverts depuis 5H00 GMT. "En fin d'après-midi, on a constaté une hausse de participation de gens de tout âge", a dit un agent de l'Isie dans ce bureau de vote.

Face à la "situation chaotique" du pays, en proie à une grave crise économique (pouvoir d'achat en chute libre, chômage très élevé, pauvreté en hausse), Aya Jemaï se dit "optimiste" et confiante dans l'action du président pour impulser "de réels changements".

La nouvelle loi fondamentale, préparée par M. Saied en personne, instaure un régime ultra-présidentiel, en rupture avec le système parlementaire hybride en place depuis 2014.

L'opposition assure que ce texte, "taillé sur mesure", "légitime le coup d'Etat" de M. Saied, un constitutionnaliste qui, arguant de l'ingouvernabilité du pays, s'est emparé de tous les pouvoirs il y a un an et dirige depuis par décrets le pays, berceau du Printemps arabe.

«Jusqu'au bout»

De nombreuses ONG ont critiqué le manque de garde-fous pour les libertés, disant redouter un retour aux régimes autocratiques, comme sous Habib Bourguiba et Ben Ali avant 2011.

À l'inverse, M. Saied affirme avoir pris le relais de la Révolution de 2011 et vouloir refermer la parenthèse de 10 années de gouvernements inefficaces et "corrompus" dominés par Ennahdha, sa bête noire.

"Ils sont restés plus de 10 ans au pouvoir sans rien faire, donc qu'ils laissent cet homme travailler! Nous croyons en lui et nous le soutiendrons jusqu'au bout", assure à l'AFP Baya, une électrice de 54 ans.

Comme elle, beaucoup d'électeurs n'hésitent pas à dévoiler leur choix, tout en montrant leur doigt teinté d'encre indélébile, sous le nez d'agents de police et devant les caméras de télévision, sans se soucier des règles du silence électoral.

"Par ce comportement, ces gens veulent intimider les autres qui rejettent cette Constitution", proteste auprès de l'AFP un électeur furieux, qui a refusé de donner son nom.

«Nouvelle page»

Le président lui-même a été critiqué pour avoir fait la promotion lundi matin de la nouvelle Constitution, violant, selon ses détracteurs, les règles de neutralité en vigueur jusqu'à la fin des opérations de vote à 21H00 GMT.

Venu voter à Cité Ennasr, Kais Saied a appelé à approuver son texte "pour établir une nouvelle République fondée sur la vraie liberté, la vraie justice et la dignité nationale". Ennahdha a dénoncé "une fraude au référendum" et une tentative du président d'influencer le vote.

Les partis ayant appelé au "non" représentent une minorité infime de l'électorat. Sans quorum, il suffit d'une majorité de "oui" pour que le texte passe.

"Le taux de participation n'est pas mal du tout", a confirmé en matinée Raouf Ben Moussa, vice-président du bureau de vote de Rue de Marseille, dans la capitale.

"Celui qui aime la Tunisie, doit venir voter et dire oui! C'est un devoir!", s'est exclamée dans un autre bureau de vote à Tunis, Majrya Hajja, 60 ans.

Chokri qui aide son père septuagénaire appuyé sur une canne, à voter dans une école primaire, ne dit pas autre chose: "nous approuvons toutes ces mesures c'est pour cela que nous sommes venus aujourd'hui pour dire +Oui+ au président Saied et à ses décisions".

Ridha Nefzi, un travailleur journalier de 43 ans vote "pour changer la situation du pays". "Maintenant commence une nouvelle page", assure-t-il.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.