RIYAD: Une artiste saoudienne controversée aimerait renverser la perception traditionnelle de l’art au moyen de son style moderne abstrait.
Jana Moussa est sous le feu des critiques parce qu’elle représente la nudité et les formes féminines dans ses œuvres dynamiques.
Cependant, soutenue par sa famille et par l’intérêt que le gouvernement saoudien accorde aux arts, elle reste déterminée à ouvrir son propre musée d’art moderne pour exposer son travail et celui d’autres artistes émergents.
Elle déclare à Arab News: «Mon art n’est pas traditionnel, mais ce qui me rend créative, c’est que je ne me limite pas à une idée ou à un concept bien précis, parce que je ne veux pas être mise dans une boîte.»
«J’ai l’impression que beaucoup de gens demeurent très attachés à l’art traditionnel, aux chevaux, à la calligraphie arabe, etc. Cependant, quand ils voient l’art moderne, c’est nouveau pour eux et la réaction varie. C’est pour cela que je veux faire découvrir l’art moderne au public et lui permettre d’avoir son propre espace.»
C’est pendant le confinement imposé lors de la pandémie de Covid-19 que l’artiste a redécouvert son amour pour la peinture. Avec l’aide de sa famille, elle a créé un compte sur les réseaux sociaux et a commencé à publier ses œuvres en ligne.
Elle dit: «J’ai été critiquée pour avoir représenté la nudité et, en général, pour mon style moderne. Lorsque j’ai exposé mon travail à Al-Balad (quartier historique de Djeddah), j’ai reçu des commentaires selon lesquels mes peintures n’étaient que des gribouillis qui ont ruiné l’endroit. Parce qu’on n’y voyait ni chevaux ni épées, mes œuvres n’étaient pas considérées comme de l’art aux yeux de la société.»
Imperturbable, elle continue depuis à exposer ses pièces à la corniche de Djeddah, au Durrat Al-Arus de la ville portuaire, à la galerie Culiart – dans le cadre d’une collaboration avec chef Joud Badr – et, en mars, à la galerie d’art Silence.
«Je décrirais mes œuvres comme chaotiques et pleines de vie. Je n’ai pas de direction unique et j’aime mélanger les styles, mais une touche de couleur doit absolument être incluse dans mes peintures.»
«J’aime sentir la peinture et la toucher. L’art n’a pas de règles, il n’y a pas de bien ou de mal. Tout ce que vous faites est de l’art et les possibilités sont infinies», ajoute l’artiste.
Elle prévoit d’ouvrir son propre musée d’art moderne pour présenter son style artistique, soutenir les artistes locaux et leur fournir un espace pour exposer leur travail.
«Le gouvernement déploie beaucoup d’efforts pour soutenir l’art. Le quartier Jameel à Djeddah est un bon exemple pour encourager l’art et de nombreux artistes locaux sont invités à exposer leurs œuvres à Al-Balad», conclut-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com