Des élus US confirment la décision prise par Washington de vendre des F-35 aux EAU

Le F-35, qui est un avion furtif, difficilement détectable par les radars, "renforcerait nettement les capacités de l'armée de l'air émiratie" notamment face à l'Iran (Photo, AFP).
Le F-35, qui est un avion furtif, difficilement détectable par les radars, "renforcerait nettement les capacités de l'armée de l'air émiratie" notamment face à l'Iran (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 30 octobre 2020

Des élus US confirment la décision prise par Washington de vendre des F-35 aux EAU

  • La décision de vendre des F-35 aux Emirats, qui souhaitaient les acquérir depuis plusieurs années, a été annoncée de façon informelle aux élus
  • Cette transaction pourrait aussi empêcher la Chine et la Russie de remplir le vide que laisserait un désengagement américain du Moyen-Orient

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont décidé de vendre des chasseurs furtifs de dernière génération F-35 aux Emirats arabes unis après la normalisation des relations entre ces derniers et Israël, un projet qui change cependant l'équilibre des forces dans une région instable, ont prévenu jeudi des élus américains.

La décision de vendre des F-35 aux Emirats, qui souhaitaient les acquérir depuis plusieurs années, a été annoncée de façon informelle aux élus des commissions des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat.

Le département d'Etat, qui annonce habituellement les ventes d'armes à des pays étrangers, n'a pas démenti, soulignant qu'elles n'étaient annoncées qu'une fois formellement notifiées au Congrès.

Selon un assistant parlementaire ayant requis l'anonymat, Abou Dhabi souhaite acquérir 50 chasseurs F-35 d'une valeur estimée à 10,4 milliards de dollars.

L'acquisition par les Emirats de "cette technologie modifiera de façon significative l'équilibre des forces dans le Golfe et affectera l'avantage militaire d'Israël", principal allié de Washington dans la région, s'est inquiété l'élu démocrate Eliot Engel.

"Se précipiter pour vendre ces appareils n'est dans l'intérêt de personne", a ajouté M. Engel, alors que le Congrès, où les démocrates contrôlent la chambre des Représentants et pourraient devenir majoritaires au Sénat, peut bloquer cette vente.

Le sénateur démocrate Bob Menendez a rappelé pour sa part que "le Congrès a toute autorité sur la vente d'armes aux pays étrangers". "Nous ne renoncerons pas à nos responsabilités", a-t-il prévenu. "Affirmer qu'Israël va maintenir sa supériorité tout en offrant à Abou Dhabi le même nombre qu'Israël de ces avions furtifs sophistiqués, n'a aucun sens", a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient alors que le ministre américain de la Défense Mark Esper effectuait jeudi une courte visite à Tel-Aviv pour de nouvelles discussions sur "l'avantage militaire qualitatif" d'Israël dans la région.

Course aux armements ?

La semaine dernière, Israël a dit qu'il ne s'opposerait pas à ce que les Etats-Unis vendent des F-35 aux Emirats, après avoir reçu des assurances de M. Esper.

Selon la revue spécialisée Breaking Defense, Israël aurait obtenu la possibilité d'avoir accès à des F-35 supplémentaires, plus avancés que ceux que recevront les Emirats, des avions V-22 "Osprey" à décollage et atterrissage vertical et des avions-ravitailleurs KC-46 de Boeing dont l'armée américaine vient de recevoir les tout premiers exemplaires, avec plusieurs années de retard.

Historiquement, Israël s'oppose à la vente de F-35 aux autres pays du Moyen-Orient, y compris à la Jordanie et à l'Egypte (pays avec lesquels il a signé des accords de paix), car il veut maintenir sa supériorité technologique.

C'est la politique de l'"avantage militaire qualitatif", appliquée depuis les années 1960 par les Etats-Unis, qui l'ont même gravée dans la loi.

Mais la décision des Emirats de normaliser leurs relations avec Israël, annoncée le 15 septembre en grande pompe à la Maison Blanche, était étroitement liée à la possibilité pour Abou Dhabi d'acquérir des F-35.

M. Engel a  prévenu que la normalisation avec Israël risquait de provoquer une course aux armements dans la région, notamment si d'autres alliés arabes des Etats-Unis demandent eux aussi à acquérir des F-35.

Le Qatar et l'Arabie Saoudite ont notamment exprimé de l'intérêt pour cet avion.

Pour le lieutenant-colonel Christine McVann, du Washington Institute, la vente de chasseurs F-35 aux Emirats pourrait en fait bénéficier aux Etats-Unis à l'heure où ils veulent se désengager progressivement du Moyen-Orient pour se focaliser sur la "concurrence stratégique" avec la Chine et la Russie.

Le F-35, qui est un avion furtif, difficilement détectable par les radars, "renforcerait nettement les capacités de l'armée de l'air émiratie" notamment face à l'Iran, ennemi commun des Etats-Unis, d'Israël et des Emirats, selon cette experte militaire.

Cette transaction pourrait aussi empêcher la Chine et la Russie de remplir le vide que laisserait un désengagement américain du Moyen-Orient et de vendre leurs propres avions aux pays du Golfe, ajoute-t-elle.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.