Le quotidien algérien El Watan risque une fermeture définitive

Le 13 juillet, le quotidien ne parait pas sur les étales des marchands de journaux du pays pour la première fois en près de 32 ans d’existence (Image, El Watan).
Le 13 juillet, le quotidien ne parait pas sur les étales des marchands de journaux du pays pour la première fois en près de 32 ans d’existence (Image, El Watan).
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Le quotidien algérien El Watan risque une fermeture définitive

  • Cela fait déjà quatre mois que les journalistes d’El Watan n’ont pas touché de salaires du fait du blocage de ses comptes bancaires par l’administration fiscale
  • «La situation que nous vivons actuellement est liée à la volonté des pouvoirs publics de nous mettre sous une pression fiscale énorme», accuse son directeur de la publication

RABAT: Le quotidien francophone algérien El Watan – fondé en 1990 – risque de baisser le rideau si ses comptes bancaires ne sont pas débloqués, révèle son directeur de la publication, Mohamed Tahar Messaoudi, lors d’un entretien accordé au média en ligne 24hdz

Le journal sera fixé sur son sort d’ici à un mois, une période durant laquelle sa maison d’édition (SPA El Watan) se réunira en assemblée générale extraordinaire pour prendre une décision, dans un sens ou dans l’autre.

Cela fait déjà quatre mois que les journalistes d’El Watan n’ont pas touché de salaires du fait du blocage des comptes bancaires de la société par l’administration fiscale et le Crédit Populaire d'Algérie qui lui réclament le paiement en urgence de 2,5 milliards de centimes de Dinars algériens (168 405 euros), suite à un redressement fiscal. Cette dette fiscale a été contractée pendant la pandémie de la Covid-19, selon Mohamed Tahar Messaoudi.

«Le journal ne peut plus fonctionner sans argent, sans utiliser ses comptes, sans payer ses salariés, les prestataires de services, le loyer. Nous avons un tas de créances», dénonce Mohamed Tahar Messaoudi, qui exhorte les autorités compétentes à «desserrer l’étau» afin de pouvoir garantir la survie du journal.

Résultat de cette impossibilité de payer les salaires de ses employés, le syndicat des travailleurs du quotidien annonce une grève cyclique à compter du 12 juillet. Le lendemain, le quotidien ne parait pas sur les étales des marchands de journaux du pays pour la première fois en près de 32 ans d’existence.

«Une pression fiscale énorme»

«La situation que nous vivons actuellement est liée à la volonté des pouvoirs publics de nous mettre sous une pression fiscale énorme», accuse d’emblée le directeur de la publication. 

Une situation qui pousse le journal à vendre ses biens à l’intérieur du pays, y compris un terrain à Oran qui ne trouve toujours pas preneur, «nous n’arrivons pas à (le) vendre. À chaque fois qu’un acheteur vient, il se rétracte. On ne sait pas pourquoi.»

Malgré la proposition faite par El Watan à l'administration fiscale d’établir un échéancier de paiement, celle-ci, à ce jour, n’a toujours pas réagi. 

Étant propriétaire de ses propres rotatives, une fermeture d'El Watan «va inévitablement entraîner la chute du quotidien El Khabar» – quotidien arabophone à grand tirage qui partage la même imprimerie – révèle également Mohamed Tahar Messaoudi.

La carotte ou le bâton

Les difficultés financières auxquelles fait face le journal actuellement ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, le journal s’était vu suspendre l’accès à la publicité publique de l’Agence nationale d'édition et de publicité (Anep) – une manne publicitaire vitale pour la presse écrite qui peine à s’adapter à un environnement médiatique en continuelle transformation. 

Le 31 aout 2020, El Watan publie un article sur les enfants de l’ancien chef d'état-major de l'Armée nationale populaire titré «Les enfants de Gaïd Salah détenteurs de nombreux biens: Les détails d’une fortune à l’ombre du général». Quelques jours plus tard, le directeur du journal Tayeb Belghiche annonce que «le journal a été privé de publicité publique après la publication de cet article», dénonçant «des pressions et des chantages intolérables».

Pour sa part, l’actuel directeur de la publication, Mohamed Tahar Messaoudi, s’interroge sur les critères régissant l’octroi de la publicité publique: «Pourquoi donne-t-on de la publicité à des journaux qui ne sont pas vendus ou à très faible tirage? Des journaux qui n’emploient même pas dix salariés».

El Watan en emploie quant à lui 150.

Dans le pays, seuls les médias publics et certains médias privés pro-gouvernementaux touchent des subventions directes de la part de l’Etat, rappelle l’ONG Reporters sans frontières, dans sa fiche pays. Dans son dernier classement mondial de la liberté de la presse, l’Algérie figure à la 134e place sur 180 pays.

Si cette fermeture d’El Watan venait à se concrétiser, elle interviendrait seulement quelques mois après la fermeture d’un autre poids lourd de la presse écrite francophone algérienne, le quotidien Liberté, qui avait déposé son bilan en avril dernier, suite à la décision dans ce sens prise par son propriétaire et milliardaire Issad Rebrab.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".