PARIS: Portée par la volonté du chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, de diversifier l’économie nationale et d’augmenter ses exportations à l’international, l’Algérie s’apprête à se doter de zones franches, une première dans le pays.
Pour Kamel Rezig, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, le déploiement des zones franches permettra au pays de renforcer ses échanges commerciaux à l’international et de capter de nouveaux investissements directs étrangers (IDE). Selon lui, deux wilayas du sud du pays, en l’occurrence Tindouf et Tamanrasset, ont été désignées pour abriter les premières zones franches. Un choix stratégique qui permettra à l’Algérie d’accentuer ses relations économiques et commerciales avec les autres pays africains, notamment depuis la mise en application de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf), le 1er juillet 2022.
Pour le ministre de tutelle, la création des zones franches sera «au service de la vision stratégique des hautes autorités du pays notamment en matière de coopération et d’intégration économique en Afrique ainsi qu’un mécanisme de diversification de l’économie nationale et de promotion des exportations».
À titre d’information, le nombre de sociétés exportatrices a connu, en 2022, une augmentation significative en atteignant le chiffre de deux mille sociétés contre huit cents en 2021.
Le texte réglementaire adopté
Le projet de loi régissant les zones franches a été adopté le 21 juin lors d’une séance plénière par les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN). Lors de son intervention, Kamel Rezig a indiqué que cette loi permettrait, entre autres, de favoriser les exportations et de réduire la facture des importations.
Ce dernier a précisé que l’un des objectifs de la création des zones franches est «de lutter contre la contrebande à travers le développement du commerce extérieur avec les pays africains voisins». Pour lui, la création des zones franches et l’adoption des mesures incitatives vont contribuer inéluctablement à la création d’entreprises spécialisées dans la sous-traitance et les services.
Lors d’une séance plénière au Conseil de la nation, le 26 juin dernier, M. Rezig a indiqué qu’un dispositif administratif flexible et un cahier des charges rigoureux avaient été mis en œuvre afin d’assurer la transparence totale dans la gestion des zones franches. «Les mesures contenues dans cette loi permettront d’attirer les opérateurs algériens et étrangers sur la base d’appels d’offres transparents», a-t-il assuré, en précisant que l’exercice du commerce de troc et la commercialisation des produits subventionnés seront prohibés dans les zones franches.
Insuffler une nouvelle dynamique
Selon les économistes, la création des zones franches nécessite la mise en œuvre d’un écosystème adapté. Les plates-formes logistiques existantes dans les zones frontalières vont permettre d’offrir les prestations adéquates aux futures zones franches. Néanmoins, d’autres prestations telles que les services bancaires, douaniers et des lieux d’hébergement, intégrés dans les zones franches, sont indispensables pour assurer la réussite de l’écosystème autour des zones franches.
«La réussite de la première expérience algérienne dans la mise en œuvre des zones franches exige la formulation minutieuse des conditions d’investissement et des avantages associés à sa mise en œuvre, en mettant en exergue la flexibilité du dispositif administratif et la lutte contre la bureaucratie», a souligné Mourad Lakhal, sénateur du parti Rassemblement national démocratique (RND) lors de son intervention au Conseil de la nation.