Quiconque suit un tant soit peu l’actualité n’a pu ignorer le lancement de notre édition numérique internationale en français, qui a fait le buzz et a entraîné la publication de nombreuses chroniques et articles. Et tout cela en une semaine à peine !
Comprenez-moi bien, nous sommes plus que ravis – et même honorés – de toute l’attention que nous avons reçue, non seulement de la part de nos amis dans les pays francophones, mais aussi de publications françaises telles que Le Monde, Marianne et Courrier international, entre autres. Nous devons également remercier les médias connus pour leur hostilité à l’Arabie saoudite, comme Al Jazeera, propriété du Qatar, et la chaîne libanaise Al Mayadeen (affiliée au Hezbollah), qui nous ont fait de la publicité gratuite, même si leurs articles ont été négatifs.
Nous comprenons parfaitement l’indignation d’Al Jazeera et d’Al Mayadeen concernant le lancement réussi d’Arab News en français. Heureusement pour les lecteurs français, réputés pour leur intelligence, leur goût et leur discernement, ces deux médias n’ont pas d’édition française. Notre surprise a été plus grande quand nous avons découvert la couverture du lancement d’Arab News en français par des publications françaises respectées comme Le Monde, Marianne et Courrier international, qui ont publié des articles mal ficelés et, semble t-il, bien mal renseignés.
Il est évident, en journalisme comme dans la vie, que chacun est libre de ses propres opinions. Nous avons tous droit à notre propre opinion, mais les faits ne sont eux pas subjectifs. Cet adage ne semble pas avoir été intégré par les échelons supérieurs des médias français.
La liste d’erreurs factuelles et les vieux stéréotypes qui ont resurgi lors de la couverture de notre lancement est trop longue (et, franchement, fastidieuse) pour être énumérée ici. L'une des erreurs les plus flagrantes concerne probablement l’affirmation selon laquelle la flagellation a toujours lieu dans le Royaume, alors qu’une simple vérification sur notre propre site web aurait suffi à vérifier que cette assertion est fausse, et que cette pratique a cessé en Arabie saoudite. Le Monde, considéré comme le « journal de référence de la France », a même réussi à attribuer la propriété d'Arab News à la mauvaise personne. L'erreur a été corrigée plus tard, mais avant qu’elle ne le soit, elle a été plagiée par d'autres médias trop fainéants ou trop incompétents pour écrire leurs propres articles, se contentant de reprendre ceux des autres. Il semblerait que, pour les médias français au moins, la devise « Liberté, égalité, fraternité », apparue pendant la Révolution française, n’ait pas été complétée par celle de « vérité ».
Soyons clairs : nous ne rejetons pas les critiques. Nous avons les épaules larges, et nous les acceptons. Et il n’est guère surprenant de voir les médias traditionnels cibler un nouveau venu dans la cour des médias francophones. Effectivement, lors du lancement en ligne d’Arab News en français, j’avais déclaré que nous accueillerions les critiques et les éloges, et que nous travaillerions sans relâche pour améliorer notre performance.
En fait, les erreurs dans la couverture de notre lancement montrent la nécessité et l’importance d’une voix francophone crédible pour le monde arabe, et Arab News en français est déterminé à être cette voix. Entre temps, voici quelques faits qui aideront nos lecteurs francophones à mieux comprendre ce que nous tentons de faire.
Premièrement, notre nouvelle édition n’est pas seulement destinée à la France, mais au monde francophone dans son ensemble ; deuxièmement, et par-dessus tout, nous espérons être un pont reliant tous les arabes et les musulmans francophones ; troisièmement, nous n’avons aucune tolérance pour l’intolérance, et donc ce que vous lirez dans nos rubriques, qu’il s’agisse d’articles d’actualité, de nos enquêtes ou de tribunes publiées sur notre site s’oppose à toute forme d’extrémisme ou d’idéologie terroriste. Il n’est pas nécessaire de me croire sur parole ; visitez notre site web et vous verrez par vous-même.
Enfin, je tiens à remercier tous ceux qui ont si abondamment écrit à propos de nous au cours de la semaine dernière - en particulier ceux qui nous ont bien compris, mais aussi ceux qui ne nous ont pas compris. Il existe un autre adage en journalisme qui affirme qu'il n'y a pas de mauvaise publicité. À juste titre, Oscar Wilde, le poète et dramaturge irlandais enterré dans sa ville préférée, Paris, a exprimé ce sentiment avec encore plus d'élégance : « Il n'y a qu'une chose au monde qui soit pire que d'être l'objet de toutes les conversations, c'est de n'être l'objet d'aucune ».
Faisal J. Abbas est rédacteur en chef d'Arab News. Twitter: @FaisalJAbbas
L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français