L'Ukraine fait appel aux civils pour constituer une «Armée des drones»

Ces soldats s'entraînent à être les yeux de l'armée ukrainienne, qui s'est lancée dans l'expansion massive de sa flotte de drones de surveillance (Photo, AFP).
Ces soldats s'entraînent à être les yeux de l'armée ukrainienne, qui s'est lancée dans l'expansion massive de sa flotte de drones de surveillance (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

L'Ukraine fait appel aux civils pour constituer une «Armée des drones»

  • Ces soldats s'entraînent à être les yeux de l'armée ukrainienne, qui s'est lancée dans l'expansion massive de sa flotte de drones de surveillance
  • Aujourd'hui, les dix militaires apprennent à piloter leurs engins depuis un véhicule en mouvement

KIEV: Dans une prairie aux lisières de la capitale ukrainienne, un pick-up soulève la poussière en dévalant une pente, ses passagers chantant l'air de la comédie à succès des années 1980 "Police Academy".

Ce n'est pas un véhicule des forces de l'ordre américaines mais un Mitsubishi L200 de l'armée ukrainienne, à la poursuite d'un drone de surveillance quadrirotor.

Ces soldats s'entraînent à être les yeux de l'armée ukrainienne, qui s'est lancée dans l'expansion massive de sa flotte de drones de surveillance. Aujourd'hui, les dix militaires apprennent à piloter leurs engins depuis un véhicule en mouvement.

"C'est très important d'avoir un drone dans chaque unité de combat, car ce sont nos yeux dans le ciel", explique le lieutenant Anton Galiachinsky, 40 ans, un expert en analyse de données visuelles participant à l'exercice.

Si les drones de combat turcs de l'armée ukrainienne ont beaucoup fait parler d'eux depuis le début du conflit, infligeant des dommages sévères aux blindés russes, l'Ukraine était avant la guerre démunie en matière de drones de surveillance.

Sans unité consacrée, elle doit compter sur le patriotisme et les dons pour l'équipement et la formation des pilotes.

Les soldats suivis par l'AFP suivent les cours de Global Drones Academy, une entreprise dirigée par Anton Veklenko, pilote de drones depuis 2015 et "très demandé" depuis le début de la guerre.

«Difficiles à repérer»

"L'un des aspects les plus importants de la formation est la sécurité", explique à l'AFP M. Veklenko.

Spécialiste de la photo par drone, Anton Veklenko, 35 ans, enseigne désormais comment devenir un pilote - mais surtout comment ne pas devenir la cible des tirs russes.

"Au début de la guerre, beaucoup de nos militaires sont morts parce qu'ils ne savaient pas qu'ils étaient surveillés", assure-t-il. "Nous avons développé une méthode permettant au pilote de ne pas révéler sa position", poursuit-il sans en dire davantage.

Ces petits drones permettent à Kiev de faire de la reconnaissance le long des lignes de front, de repérer les troupes et le matériel russe, voire de diriger à distance les tirs d'artillerie. Ils sauvent des vies ukrainiennes, mais ils sont chers et peu nombreux.

Les deux camps ont aussi utilisé des machines radiocommandées plus petites, mais Kiev affirme que les contre-mesures électroniques russes brouillant leurs systèmes de communication sont de plus en plus efficaces.

Début juillet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un appel aux dons pour l'achat d'une flotte de drones militaires dans le monde entier afin que soit constituée une "Armée des drones" ukrainienne.

Environ 13,5 millions d'euros ont été récoltés, qui financeront une première série de 200 engins équipées de caméras thermiques, de GPS et de logiciels de cartographie.

"L'essentiel est qu'ils soient difficiles à repérer, afin qu'ils soient difficiles à abattre", indique le site internet lié à l'appel lancé par M. Zelensky.

«Dronations»

Selon Iouri Chtchygol, chef du service ukrainien de cyber-sécurité et de renseignement, un contrat a déjà été signé avec des fabricants polonais et quatre drones tactiques ont déjà été reçus.

Ses équipes étudient de possibles contrats au Portugal, aux États-Unis, au Japon et en Israël, a-t-il ajouté lors d'une rencontre avec la presse cette semaine.

M. Zelensky a aussi lancé un appel pour que des "dronations" d'appareils plus petits aient lieu en Ukraine, aux États-Unis ou en Pologne. Des amateurs et pilotes de drones commerciaux ont commencé à faire don de leurs appareils pour renforcer l'"Armée de drones", mais l'Ukraine vise plus haut.

"Nous avons reçu 30 drones dans le cadre du programme +Faites don de votre drone+, venant tant d'Ukrainiens que de l'étranger. Notre objectif est d'en collecter 1 000", affirme M. Chtchygol.

La campagne a même pris un tour urgent cette semaine, avec les mises en garde de responsables américains affirmant que la Russie compte acquérir des centaines de drones de combat auprès de l'Iran.

L'apprentissage du fonctionnement de drones civils prend deux semaines, précise Iouri Chtchygol, tandis que les pilotes de drones de reconnaissance militaire recevront une formation d'un mois.

Mais il pense que l'Armée des drones ukrainiennes portera ses fruits au-delà du conflit avec la Russie. Après tout, veut-il croire, "Elon Musk a dit lui-même que les guerres du futur seront décidées par des drones".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.