WASHINGTON: Réunis au pied du Congrès américain, des survivants des récentes fusillades qui ont endeuillé l'Amérique et des parents de jeunes victimes ont imploré mercredi les élus d'interdire la vente de fusils d'assaut, armes utilisées lors de ces massacres.
"Je veux que vous imaginiez ma tête quand mon mari et moi avons lu le certificat de décès de notre fille", a lancé en larmes Kimberly Rubio, la mère de Lexi, une fillette tuée d'une balle dans la tête lors de l'attaque de l'école primaire d'Uvalde, au Texas.
"Il y a une question qui devrait habiter" chaque élu du Congrès américain, a-t-elle assuré: "Et si le tueur n'avait jamais eu accès à un fusil d'assaut?"
Une vidéo quasi insoutenable de cette fusillade diffusée mardi, montrant le tireur entrer de manière presque nonchalante dans l'école primaire, pointer son arme vers une salle, ouvrir le feu, et n'être inquiété par la police que 74 minutes plus tard, a ravivé la colère des parents des victimes.
"Notre pays a un problème, un problème énorme", a renchéri Abby Brosio, qui a survécu à la tuerie de Highland Park, quand un homme de 21 ans a ouvert le feu sur un défilé de la fête nationale, faisant sept morts et plus de trente blessés.
En 1994, le Congrès avait adopté une loi bannissant pour dix ans les fusils d'assaut, conçus pour faire un maximum de victimes, et certains chargeurs à grande capacité. Elle a expiré en 2004 et les ventes se sont depuis envolées, notamment chez les jeunes.
Après la tragédie d'Uvalde, le président Joe Biden avait plaidé pour une interdiction des fusils d'assaut, ou a minima pour élever l'âge légal à 21 ans pour s'en procurer. Mais l'opposition républicaine, très protectrice du droit des Américains à porter des armes, a refusé de donner les voix nécessaires pour l'adoption de cette mesure au Congrès.