PARIS: Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé dimanche le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon à « respecter le vote des Français » et « permettre au Parlement » de légiférer, à la veille de la discussion d'une motion de censure de gauche devant l'Assemblée nationale.
« Il faut que lui-même accepte l'idée que le deuxième quinquennat vient de commencer, que la page électorale est derrière nous », a plaidé M. Véran au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, en soulignant que « l'intérêt général et la noblesse de la politique publique, c'est de concentrer son attention, son énergie et ses efforts vers l'amélioration du quotidien pour les Français ».
« Il dispose avec La France insoumise de quelque 80 députés, c'est 200 de moins que ce qu'il faut pour constituer une majorité, et il continue de prétendre avoir en quelque sorte gagné », a insisté le porte-parole du gouvernement. M. Mélenchon représente « un parti d'opposition, nous le respectons pour cela » et « nous lui demandons en retour de respecter le vote des Français et de permettre au Parlement de faire ce pour quoi il a été élu ».
L'ex-candidat à l’Élysée, qui ne s'est pas lui-même représenté pour être député, a estimé mardi que la crise née des élections législatives, qui pourrait perdurer à travers un « blocage » au Parlement, « se dénouera par des élections » législatives.
Et l'alliance de gauche Nupes a déposé mercredi dernier, juste avant la déclaration de politique générale de la Première ministre Élisabeth Borne, une motion de censure qui sera mise au vote lundi. Son adoption est toutefois très peu probable, les groupes RN et LR ne la soutenant pas.
« La Nupes va peut-être réaliser enfin qu'ils n'ont pas la majorité à l'Assemblée nationale, parce qu'ils réuniront au maximum un quart des députés », a affirmé M. Véran.
« On est plutôt là dans une motion de posture », a-t-il brocardé. Car « nous tendons la main, ils veulent nous tourner le dos et je leur réponds que nous continuerons de leur tendre la main ».
Malgré la majorité relative des macronistes, au total « nous avons 400 députés à l'Assemblée nationale, des communistes aux Républicains, avec lesquels nous pouvons bâtir des majorités de projet, dans une logique de compromis » et « c'est le choix qu'ont fait les Français à l'occasion des élections législatives », a ajouté M. Véran, lui-même ex-socialiste. Selon lui, la motion de censure est « la négation même de cette volonté des Français de nous demander de travailler avec cette logique du compromis ».