L’une des séquelles du colonialisme en Algérie est cette aliénation culturelle qui perdure six décennies après la restauration de l’Etat Algérien savamment mise en place par «l’Ecole d’Alger» (1879), dont les représentants attitrés ont instauré une grille de lecture de la société algérienne axée sur l’exacerbation des différences communautaires servie par un matériau conceptuel qui résiste encore aux multiples efforts de «décolonisation».
La forme la plus exacerbée de cette aliénation a été la célébration officielle en 2009 du Centenaire de l’Université d’Alger (1909-2009), ce qui équivaudrait à dire que la République algérienne est l’héritière des six régimes constitutionnels coloniaux qui se sont succédé entre 1830 et 1962.
L’appel à décoloniser l’histoire lancé par Mohamed Chérif Sahli (1949) suivi des travaux de Mostefa Lacheraf (1954-1962) qui sont un véritable chef-d’œuvre en la matière et bien d’autres auteurs encore n’ont malheureusement pas trouvé un écho à la mesure de la tâche attendue auprès des historiens post 1980-1990 à ce jour et du coup auprès de nos étudiants.
Il n’y a pas que le handicap de la langue qui constitue une véritable barrière, mais il y aussi la représentation dominante de la science historique nationale. Même si les mémoires des (premiers) acteurs ont débloqué quelque peu la situation, la glorification de notre histoire nationale, celle de la Révolution en particulier et sa sacralisation sont de fait autant d’interdits pour qui veut sonder les profondeurs d’un passé dont bien des zones d’ombre gagneraient à être éclaircies.
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