A peine à la tête d'Israël, Lapid se rend à Paris pour discuter Liban et Iran

Le Premier ministre israélien Yair Lapid se rendra en France, sa première visite à l'étranger depuis qu'il est devenu Premier ministre intérimaire la semaine dernière. (AFP)
Le Premier ministre israélien Yair Lapid se rendra en France, sa première visite à l'étranger depuis qu'il est devenu Premier ministre intérimaire la semaine dernière. (AFP)
Le Premier ministre israélien Yair Lapid s'adresse à la presse avant d'embarquer sur son vol pour la France. (AFP)
Le Premier ministre israélien Yair Lapid s'adresse à la presse avant d'embarquer sur son vol pour la France. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 05 juillet 2022

A peine à la tête d'Israël, Lapid se rend à Paris pour discuter Liban et Iran

  • M. Lapid a été nommé Premier ministre israélien dans le cadre d'un accord de partage de pouvoir avec Naftali Bennett prévoyant une rotation à la tête du gouvernement en cas de dissolution de la Knesset
  • «Le Hezbollah poursuit sur la voie du terrorisme et sape la capacité du Liban à parvenir à un accord sur la frontière maritime», avait-il déjà commenté ce week-end

PARIS : Pour son premier déplacement à l'étranger depuis son accession au poste de Premier ministre d'Israël, le centriste Yaïr Lapid se rend mardi à Paris pour demander au président Emmanuel Macron "d'intervenir" afin de sauver les pourparlers gaziers entre le Liban et l'Etat hébreu.

M. Lapid a été nommé vendredi Premier ministre israélien dans le cadre d'un accord de partage de pouvoir avec Naftali Bennett prévoyant une rotation à la tête du gouvernement en cas de dissolution de la Knesset, le Parlement.

Ces dernières semaines, leur coalition avait perdu sa majorité, entraînant la dissolution du Parlement, la convocation d'élections en novembre et donc l'accession aux plus hautes marches du pouvoir de Yaïr Lapid.

Ce dernier doit assurer l'intérim jusqu'à la formation du prochain gouvernement.

Dès le lendemain de l'arrivée au pouvoir de M. Lapid, l'armée israélienne a affirmé avoir abattu trois drones du Hezbollah libanais qui se dirigeaient selon elle vers le champ gazier de Karish en Méditerranée, au coeur d'une recrudescence des tensions ces dernières semaines entre Israël et le Liban.

Avant son départ pour la France, une visite initialement prévue pour son prédécesseur Naftali Bennett, Yaïr Lapid a déclaré vouloir discuter avec le président Macron des "attaques répétées contre le gisement gazier israélien, ce qu'Israël ne peut pas admettre".

Les auteurs des attaques aux drones "doivent savoir qu'ils prennent un risque inutile, le gouvernement libanais doit contrôler le Hezbollah ou nous serons forcés de le faire", a-t-il affirmé à des journalistes à l'aéroport de Tel-Aviv.

"Le Hezbollah poursuit sur la voie du terrorisme et sape la capacité du Liban à parvenir à un accord sur la frontière maritime", avait-il déjà commenté ce week-end.

Paris avant Biden

Cette visite intervient avant celle, la semaine prochaine en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie saoudite du président américain Joe Biden, dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son arrivée à la Maison-Blanche.

Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement toujours en état de guerre, avaient entamé en octobre 2020 des négociations inédites sous l'égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime, afin de lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.

Mais les pourparlers avaient été suspendus en mai 2021 en raison de différends concernant la surface de la zone contestée et le champ de Karish notamment.

"Nous connaissons l'importance de la position de la France sur les questions liées au Liban et nous allons demander à la France d'intervenir pour maintenir les négociations que nous voulons mener jusqu'au bout sur les questions gazières", a déclaré un haut responsable israélien à des journalistes.

Israël a signé mi-juin un accord pour livrer du gaz naturel à l'Egypte, qui prévoit de le liquéfier pour l'expédier en Europe.

Le Vieux continent cherche en effet à diversifier ses approvisionnements énergétiques après la décision de la Russie de couper ses livraisons de gaz à des pays européens.

Dans ce contexte, Israël dit vouloir s'assurer d'une paix gazière en Méditerranée orientale, où la découverte et l'exploitation de gisements au cours de la dernière décennie a attisé les contentieux frontaliers.

«Pieuvre iranienne»

Outre le Hezbollah, l'Iran doit être au menu des échanges Macron-Lapid, l'Etat hébreu tentant de convaincre les puissances occidentales de ne pas renouveler l'accord encadrant le programme nucléaire iranien (JCPOA) en échanges de la levée de sanctions sur Téhéran.

"Il est important que notre position contre cet accord et contre la nucléarisation de l'Iran soit entendue en ce moment", a estimé mardi M. Lapid.

Les responsables israéliens, qui craignent de voir l'Iran se doter de l'arme nucléaire --ce que Téhéran nie--, redoutent notamment que la levée de sanctions ne permettent à l'Iran de regarnir ses coffres pour accroître son aide à ses alliés aux frontières d'Israël, comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien.

Comme Premier ministre, Naftali Bennett avait prôné la "doctrine de la pieuvre" face à Téhéran, disant vouloir le cibler directement plutôt qu'uniquement ses "tentacules" dans la région.

En lui succédant, M. Lapid s'est engagé à "tout faire en son pouvoir" pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire ou de "s'enraciner aux frontières" d'Israël, en allusion notamment à la Syrie voisine.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.