DJEDDAH: La liberté d'expression ne doit pas être utilisée comme prétexte pour promouvoir la haine, a averti lundi le chef de la Ligue islamique mondiale.
Ceux qui ont développé de tels droits constitutionnels n'avaient jamais comme intention de les utiliser de cette manière, a déclaré le Dr Mohammed ben Abdelkarim Al-Issa.
«Les libertés ne devraient jamais servir d’outil pour un conflit et une confrontation entre les civilisations», a-t-il déclaré. «Les libertés ne doivent pas être comprises sous cet angle.»
Al-Issa a pris la parole alors que la polémique à propos des caricatures du prophète Mahomet – publiées pour la première fois il y a cinq ans dans un journal danois et un magazine satirique français – est revenue sur le devant de la scène.
Un enseignant à Paris qui utilisait les caricatures comme support pédagogique a été assassiné ce mois-ci par un militant islamiste. Le meurtre a relancé le débat sur la liberté d'expression en offensant les sensibilités religieuses.
«La Cour européenne des droits de l'homme… a statué qu'insulter notre prophète Mahomet n'est pas couvert par la liberté d'expression», a déclaré Al-Issa.
Il faisait référence à un jugement de 2018, dans lequel le tribunal a statué qu'une Autrichienne qui avait fait des déclarations particulièrement offensantes à propos du prophète s'était fait dire qu'elle ne pouvait pas utiliser son droit à la liberté d'expression pour annuler sa condamnation pour avoir troublé la paix religieuse.
Cependant, Al-Issa a mis en garde les musulmans contre une réaction excessive à la provocation. «Il ne fait aucun doute que ces caricatures offensent les musulmans et nous les condamnons dans les termes les plus forts», a-t-il déclaré.
«Mais une réaction excessive, qui est négative et va au-delà de ce qui est acceptable, est nuisible. En fait, c'est bénéfique pour les haineux» a-t-il souligné.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com