DUBAÏ: Depuis l’explosion du 4 août à Beyrouth, elle « filme tout » : c’est ce qu’a révélé la réalisatrice libanaise Nadine Labaki lors du festival du film d’El Gouna.
La réalisatrice qui a été nommée aux Oscars a ajouté qu’elle ne savait pas « où cela mènerait ou si cela mènerait quelque part » mais qu’elle devait «filmer ce qui se passe», selon Variety.
Le 4 août, environ trois tonnes de nitrate d’ammonium ont explosé dans le port de la capitale, faisant 190 morts, plus de 6 500 blessés et 300 000 sans-abris. Malgré cette tragédie, Mme Labaki garde espoir.
« Le Liban a toujours fonctionné sans gouvernement. C’est le seul espoir que j’ai encore de voir se reconstruire le pays », déclare-t-elle.
Mme Labaki est devenue une star en 2007 après la sortie de son premier film, Caramel, qui raconte l’histoire de cinq femmes qui se lient d’amitié dans un salon de coiffure à Beyrouth.
Son dernier film, Capharnaüm, se déroule dans les bidonvilles surpeuplés et tentaculaires de la ville. Il « met en lumière la misère de Beyrouth». Sorti en 2018, ce film fait ses débuts internationaux à Cannes et il est sélectionné pour l’Oscar du meilleur film étranger. Il parvient magnifiquement à restituer l’atmosphère de chaos qui régnait à Beyrouth avant la tragédie.
Bien que l'on ne sache pas comment les images de Mme Labaki prendront forme, on peut certainement s'attendre à une œuvre cinématographique émouvante et même déchirante, si l’on se réfère à ses productions précédentes.