RABAT: Le père de Brahim Saadoun, le jeune Marocain condamné à mort pour "mercenariat" par les autorités séparatistes prorusses en Ukraine, a exhorté lundi le président russe Vladimir Poutine à intervenir en faveur de son fils.
"Je demande au président russe Vladimir Poutine d'intervenir, en tant que père et par humanisme, à travers des canaux humanitaires ou non officiels", a imploré Tahar Saadoun lors d'une conférence de presse à Rabat.
Son fils Brahim, 21 ans, a été condamné à mort le 9 juin, en compagnie de deux Britanniques, par les autorités séparatistes de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, pour avoir participé aux combats comme "mercenaires" avec l'armée ukrainienne.
Le père de cet étudiant ingénieur en aéronautique établi en Ukraine depuis 2019 a également appelé le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, "à faire le nécessaire pour travailler sur ce dossier".
Le jeune homme a indiqué disposer de la nationalité ukrainienne, selon des sources diplomatiques marocaines à Kiev.
M. Saadoun, un enquêteur de la gendarmerie à la retraite, a précisé à l'AFP que les autorités marocaines "n'ont pas pris contact" avec lui. Il a ajouté "ignorer si elles ont établi des contacts avec les autorités russes ou bien celles du Donetsk".
Le gouvernement marocain a réagi le 13 juin par la voix de son ambassade en Ukraine en précisant seulement que Brahim Saadoun "a été capturé portant l’uniforme de l’armée de l’Etat d’Ukraine, en tant que membre d’une unité de la Marine ukrainienne". Le jeune homme "se trouve actuellement emprisonné par une entité qui n’est reconnue ni par les Nations unies ni par le Maroc", avait souligné la diplomatie marocaine, sans autre commentaire.
Tahar Saadoun a confirmé lundi que son fils s'était enrôlé dans la marine ukrainienne en 2021.
"Quand il a été capturé, il portait l’uniforme officiel de l’armée ukrainienne et il recevait ses ordres de ses supérieurs hiérarchiques", a détaillé le père.
Des ONG marocaines ont déjà demandé aux gouvernement marocain d'intervenir pour "sauver" Brahim Saadoun, dont l'état de santé -- "son visage était marqué par le manque de sommeil et il a perdu du poids" -- a inquiété sa famille lors de sa comparution au tribunal.
Ses proches espèrent une prochaine libération: "J'aimerais bien que mon fils soit libéré immédiatement et que j’aille le chercher, mais de par mon métier (de gendarme) et ma connaissance du droit international, je dis qu’il faut respecter la justice", a plaidé Tahar Saadoun.