Ukraine: 18 morts dans une frappe russe sur un centre commercial, «crime de guerre» pour le G7

Des pompiers éteignant le feu dans un centre commercial touché par une frappe de missile russe dans la ville de Kremenchuk, dans l'est de l'Ukraine, le 27 juin (Photo, AFP).
Des pompiers éteignant le feu dans un centre commercial touché par une frappe de missile russe dans la ville de Kremenchuk, dans l'est de l'Ukraine, le 27 juin (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 28 juin 2022

Ukraine: 18 morts dans une frappe russe sur un centre commercial, «crime de guerre» pour le G7

  • Un bombardement russe a fait au moins dix-huit morts dans un centre commercial en Ukraine, selon les autorités locales mardi,
  • Une frappe russe a également tué dans la journée huit civils à un point de distribution d'eau dans l'est, selon Kiev, qui en a appelé au G7 pour mettre fin à la guerre

KIEV: Un bombardement russe a fait au moins dix-huit morts dans un centre commercial en Ukraine, selon les autorités locales mardi, provoquant une vive condamnation des pays du G7 réunis en Allemagne, qui ont dénoncé un "crime de guerre".

"18 morts... Mes sincères condoléances aux familles et aux proches. Les sauveteurs continuent à travailler", a indiqué mardi matin le chef par intérim de l'administration régionale de Poltava Dmitry Lunin, à propos de ce bombardement à Krementchouk, une cité à 330 km au sud-est de Kiev, et à plus de 200 km du front.

Dans la nuit, un précédent bilan des services de secours faisait état de 16 morts et de 59 blessés, dont 25 sont hospitalisés.

C'est "l'un des actes terroristes les plus éhontés de l'histoire européenne", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il a frappé "une ville paisible, un centre commercial ordinaire, avec à l'intérieur des femmes, des enfants, des civils ordinaires", a-t-il souligné.

Une frappe russe a également tué dans la journée huit civils à un point de distribution d'eau dans l'est, selon Kiev, qui en a appelé au G7 pour mettre fin à la guerre.

"Les attaques indiscriminées contre des civils innocents constituent un crime de guerre", ont déclaré dans la soirée les dirigeants du G7 depuis leur sommet dans le sud de l'Allemagne, dans une déclaration qui "condamne solennellement l'attaque abominable" de Krementchouk et assure que Vladimir Poutine devra "rendre des comptes".

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé une "horreur absolue" et a appelé le peuple russe à "voir la vérité" en face.

Cela "ne fera que renforcer la détermination" des Occidentaux à soutenir l'Ukraine, a lâché le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Zelensky demande au G7 de «limiter les prix du pétrole» russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé lundi au G7 de renforcer les sanctions contre la Russie "en limitant les prix du pétrole" exporté par Moscou.

"Pour nous, une position cohérente des pays du G7 concernant les sanctions est importante. Elles doivent être renforcées encore, en limitant les prix du pétrole exporté par l'agresseur", a-t-il écrit sur son compte Telegram pour rendre compte de son intervention en visioconférence devant le sommet du G7 qui se tient en Allemagne.

Les pays du G7 réfléchissent à un "mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe", a dit lundi un haut responsable de la Maison Blanche.

Un tel mécanisme, qui reste donc à définir, passerait par les "services" entourant l'exportation de pétrole russe, a dit cette source, qui n'a pas souhaité être identifiée.

Il s'agit de tarir la principale source d'argent frais pour la Russie.

Les États-Unis et le Canada, moins dépendants du pétrole russe que l'Europe, ont interdit son importation. L'Union européenne, quant à elle, a instauré un embargo progressif dans le cadre de son 6e paquet de sanctions adopté début juin.

L'arrêt des importations par bateau de pétrole brut aura lieu dans les six mois et celui des produits pétroliers dans les huit mois. L'approvisionnement par l'oléduc Droujba peut en revanche continuer "temporairement" mais sans date limite. Il alimente notamment trois pays sans accès à la mer, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque.

L'embargo progressif touchera les deux tiers des achats européens. L'Allemagne et la Pologne ayant décidé de leur propre chef d'arrêter leurs livraisons via Droujba d'ici la fin de l'année, les importations russes seront touchées à plus de 90%, selon les Européens.

En 2021, la facture des importations européennes de pétrole russe a représenté 80 milliards d'euros, quatre fois plus que les achats de gaz à la Russie.

Les importations de pétrole russes assurent 30% des besoins de l'Europe.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles antinavires Kh-22 tirés par des bombardiers à long rayon d'action Tu-22, de la région russe de Koursk.

A New York, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a rappelé que les belligérants étaient tenus par le droit international de "protéger les civils et les infrastructures civiles", jugeant la nouvelle frappe "totalement déplorable".

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur les derniers bombardements russes contre des cibles civiles en Ukraine est prévue mardi à 19H00 GMT, a-t-on appris auprès de la présidence albanaise de l'instance onusienne.

Washington veut fournir à l'Ukraine des missiles sol-air plus perfectionnés

Les Etats-Unis envisagent de fournir à l'Ukraine un système sophistiqué de missiles sol-air de "moyenne et longue portée", a fait savoir lundi la Maison Blanche.

"Nous sommes en train de mettre la dernière main à un programme (d'aide militaire) qui inclut des capacités de défense aérienne sophistiquées (...) de moyenne et longue portée", a dit Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, lundi à des journalistes.

Une source proche du dossier avait auparavant indiqué que les Etats-Unis préparaient "l'achat pour l'Ukraine d'un système NASAMS" (National Advanced Surface-to-Air Missile System).

Le système de missiles sol-air NASAMS est fabriqué par l'Américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg.

Jake Sullivan a précisé que Washington devrait aussi rendre publique la livraison aux forces ukrainiennes d'autres équipements, notamment des munitions pour l'artillerie et des radars.

Les Etats-Unis ont modifié ces dernières semaines leurs livraisons d'armement à l'Ukraine, pour prendre en compte un conflit désormais concentré sur l'est du pays et plus statique, dans lequel l'artillerie joue un rôle prédominant.

Washington a notamment commencé à livrer aux Ukrainiens des systèmes de lance-roquettes mobiles Himars -- pour High Mobility Artillery Rocket System -- d'une portée de 80 kilomètres.

«Tiré sur une foule»

Quelques heures après l'annonce du bombardement de Krementchouk, les autorités ukrainiennes ont annoncé une autre frappe russe meurtrière contre des civils, à Lyssytchansk, une poche de résistance ukrainienne stratégique dans le bassin du Donbass (est).

Dans cette ville jumelle de celle de Severodonetsk, récemment prise par les Russes, au moins huit civils ukrainiens ont été tués et plus de vingt autres, dont deux enfants, ont été blessés pendant qu'"ils collectaient de l'eau à partir d'une citerne", a annoncé le gouverneur régional de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

"Les Russes ont tiré sur une foule de gens avec des lance-roquettes multiples Ouragan", a-t-il dénoncé.

Lyssytchansk est la dernière grande ville restant à conquérir pour les Russes dans cette province.

"Nos défenseurs tiennent la ligne, mais les Russes réduisent la ville en ruines par l'artillerie, l'aviation... L'infrastructure est complètement détruite", a détaillé M. Gaïdaï.

La conquête du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, est l'objectif prioritaire des Russes depuis qu'ils ont évacué les environs de Kiev fin mars.

De nouvelles frappes russes sur la grande ville de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, ont par ailleurs fait lundi soir cinq morts et 22 blessés dont cinq enfants, ont affirmé les autorités locales.

«Aussi longtemps» qu'il faudra

Dans une allocution par visioconférence, avant l'annonce des attaques de Krementchouk et de Lyssytchansk, Volodymyr Zelensky a signifié aux dirigeants du G7 rassemblés au château d'Elmau, dans les Alpes bavaroises, que ce n'était "pas le moment de la négociation" avec Moscou et a insisté sur la "nécessité d'un soutien plein, entier, très opérationnel à l'Ukraine", selon des propos rapportés par la présidence française.

Les sept puissances industrielles (Allemagne, Etats-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) lui ont promis leur soutien "aussi longtemps qu'il le faudra".

Parallèlement, le G7 va continuer d'"accroître la pression sur (Vladimir) Poutine", a assuré le chancelier allemand Olaf Scholz, hôte de ce sommet, à travers notamment une nouvelle salve de sanctions ciblant l'économie russe.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, veulent resserrer l'étau sur Moscou en visant tout particulièrement l'industrie de défense russe, a dit un haut responsable de la Maison Blanche, et entendent développer un "mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe".

Le G7 va également "se coordonner pour utiliser les droits de douane sur les produits russes afin d'aider l'Ukraine", selon la même source.

Marathon diplomatique 

Malgré la lourdeur des sanctions frappant l'économie russe, le Kremlin a assuré lundi qu'il n'y avait "aucune raison" d'évoquer un défaut de paiement de la Russie.

Les autorités russes ont toutefois reconnu qu'à cause des sanctions, deux versements n'étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche.

Tandis que Kiev ne cesse de réclamer davantage de livraisons d'armes, les Etats-Unis envisagent désormais de lui fournir un système sophistiqué de missiles sol-air de "moyenne et longue portées".

La France va envoyer "dans des quantités significatives" des véhicules blindés de transport de troupes en Ukraine, a annoncé lundi soir le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.

Les dirigeants du G7 boucleront leur sommet mardi, jour où Vladimir Poutine doit effectuer son premier déplacement à l'étranger depuis le déclenchement de l'offensive en Ukraine, au Tadjikistan, une ex-république soviétique d'Asie centrale.

Le marathon diplomatique des alliés se poursuit mardi avec le sommet de l'Otan à Madrid, un rendez-vous auquel M. Zelensky doit également participer à distance.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.