Peut-on empêcher l'Afghanistan en crise de redevenir un refuge pour les extrémistes?

Pays en faillite, instable et isolé sur le plan international, l’Afghanistan pourrait-il redevenir un refuge pour les extrémistes ? (Photo, AFP)
Pays en faillite, instable et isolé sur le plan international, l’Afghanistan pourrait-il redevenir un refuge pour les extrémistes ? (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 25 juin 2022

Peut-on empêcher l'Afghanistan en crise de redevenir un refuge pour les extrémistes?

  • Des inquiétudes croissantes quant à l'avenir d'un pays en faillite, instable et isolé sur le plan international
  • L'État islamique - Province de Khorasan (IS-K) exploite la désunion des talibans sur le choix du pragmatisme ou de la pureté idéologique

LONDRES: Près d'un an après le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan à la suite du retrait militaire américain, on craint de plus en plus que ce pays en faillite, instable et isolé sur le plan international ne redevienne un refuge pour les groupes extrémistes, voire un tremplin pour le terrorisme mondial.

Les États-Unis ont précipitamment battu en retraite d'Afghanistan en août 2021 après avoir conclu un accord de paix peu solide avec les talibans, dont les dirigeants se sont engagés à ne plus jamais offrir de refuge à des groupes extrémistes tels qu'Al-Qaïda, qui avait préparé les attentats du 11 septembre 2001 depuis le sol afghan.

L'espoir était que l'Afghanistan ne devienne pas un foyer de terrorisme international comme il l'avait été en 2001, et qu'un complot pour une attaque de l'ampleur du 11 septembre n'émane plus jamais du pays.

Mais, à l'instar de millions d'Afghans, peu d'observateurs d'Asie du Sud étaient convaincus de la sincérité des talibans et pensaient plutôt que le pays était une fois de plus pris en otage par un groupe fondamentaliste violent et borné.

«Je crois que l'Afghanistan est déjà devenu une ruche du terrorisme», a déclaré à Arab News Ahmad Wali Massoud, ancien ambassadeur d'Afghanistan au Royaume-Uni.

«Nous pouvons déjà voir de nombreux volets du terrorisme, d'Al-Qaïda à Daesh. Ils restent déjà à l'intérieur de l'Afghanistan, ils sont protégés par les talibans, ils sont protégés par le gouvernement des talibans à l'intérieur de l'Afghanistan», a-t-il affirmé.

Massoud est le frère cadet d'Ahmad Shah Massoud, le commandant de la guérilla tadjike qui, jusqu'au retour au pouvoir des talibans l'année dernière, était considéré comme le héros national de l'Afghanistan.

La branche afghane de Daech, IS-K, reste une menace pour l'emprise des talibans sur le pouvoir. (Photo, AFP)

«Le départ des États-Unis d'Afghanistan était très irréaliste, très irresponsable, il n'a pas été correctement coordonné et a complétement ignoré le peuple afghan», a déclaré Ahmad Wali Massoud à Arab News.

«Les États-Unis ont abandonné leurs alliés, le peuple afghan, les forces de sécurité de l'Afghanistan, qu'ils ont aidés pendant près de 20 ans. Ils les ont totalement ignorés. Ils les ont laissés seuls à la merci du terrorisme, des talibans et de l'extrémisme.»

Aujourd'hui, le neveu d'Ahmad Wali Massoud, Ahmad Massoud, dirige le Front national de résistance contre les talibans dans son Panjshir natal, au nord de Kaboul, où son père avait brillamment résisté aux Soviétiques et aux talibans des décennies auparavant.

Les récents combats dans le Panjshir ne représentent pas encore un défi pour le contrôle de l'Afghanistan par les talibans, mais il s'agit de l'opposition armée la plus importante et la plus soutenue à laquelle le groupe a été confronté depuis son retour au pouvoir.

Pour Massoud et d'autres, l'idée de croire qu’une fois au pouvoir, les talibans agiraient moins comme un mouvement d'insurgés et plus comme un gouvernement pour tous les Afghans, n'était pas tout à fait ancrée dans la réalité.

Avec la violence politique qui sévit désormais dans tout le pays, la liberté d'expression réduite et les droits des femmes et des filles qui diminuent progressivement, les Afghans, las de la guerre, sont de plus en plus pessimistes.

En réaction aux événements survenus depuis août dernier, les États-Unis et les institutions financières mondiales ont gelé les avoirs de l'Afghanistan, ont retenu l'aide et les prêts et ont essayé d’isoler le régime des talibans.

Selon un rapport de l'ONU publié récemment, l'IS-K compte entre 1 500 et 4 000 combattants, «concentrés dans des zones éloignées» des provinces de Kunar, Nangarhar et probablement Nuristan. (Photo, AFP)

En conséquence, le gouvernement afghan est perpétuellement au bord de l'effondrement économique et, dans certaines régions du pays, le spectre de la famine plane. Selon un rapport publié en mai sous l'égide des Nations unies, près de la moitié de la population, soit 20 millions de personnes, souffre d'une famine sévère.

Ce mercredi, le pays a été confronté à une nouvelle crise humanitaire lorsqu'un séisme de magnitude 5,9 a frappé l'est du pays, faisant plus de 1 000 morts et 1 500 blessés. La plupart des décès ont eu lieu dans les provinces de Paktika, Khost et Nangarhar.

En outre, les talibans sont aux prises avec une violente insurrection menée par la branche locale de Daesh, l'État islamique au Khorasan, ou l’IS-K, qui, ces derniers mois, a pris pour cible à plusieurs reprises les membres des communautés minoritaires, notamment les chiites, les sikhs et les soufis.

Selon un rapport des Nations unies publié récemment, l'IS-K compte entre 1 500 et 4 000 combattants, «concentrés dans les zones éloignées» des provinces de Kunar, Nangarhar et probablement Nuristan. Selon l'étude, des cellules plus petites et secrètes se trouvent dans les provinces du nord et du nord-est, notamment à Badakhshan, Takhar, Jowzjan, Kunduz et Faryab.

Alors que les talibans se contentent de mettre en place une politique islamique en Afghanistan, l'objectif de l'IS-K est de créer un État unique pour l'ensemble du monde musulman, selon les spécialistes de l'islam politique.

L'IS-K cherche à exploiter les dissensions dans les rangs des talibans pour savoir si le groupe doit adopter le pragmatisme ou la pureté idéologique. Les tensions sont aggravées par le méli-mélo d'organisations présentes en Afghanistan, dont Daesh, les talibans pakistanais et Al-Qaïda.

EN CHIFFRES

* 20 millions d'Afghans souffrent de la faim.

* Plus de 1 000 morts lors du séisme du 22 juin.

* L'ONU estime à plus de 1 500 le nombre de combattants de l'IS-K en Afghanistan.

Le dilemme des talibans, qui tentent de gouverner un pays qui a connu 20 ans de modernisation menée par l'Occident, a été prédit par Kamran Bokhari dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal le 27 août 2021.

«Les talibans afghans doivent changer mais ne le peuvent pas, pas sans provoquer une rupture interne», écrit-il. «De tels changements... nécessitent un processus long et tortueux, et même dans ce cas, la transformation reste insaisissable.»

«Le risque de fracture est particulièrement élevé lorsqu'un mouvement doit changer brusquement de comportement pour des raisons géopolitiques», a-t-il averti.

D'une part, le nombre d'attentats à la bombe en Afghanistan a diminué depuis août dernier et les talibans 2.0 ne peuvent être accusés de parrainer directement le terrorisme. D'autre part, l'effondrement de l'autorité de l'État qui s'en est suivi dans certaines zones rurales et la perte du soutien aérien occidental pour les opérations anti-insurrectionnelles ont été une bénédiction pour les groupes extrémistes.

«La prise de pouvoir des talibans a été bénéfique aux groupes militants de plusieurs façons», a déclaré à Arab News, Michael Kugelman, directeur adjoint du programme Asie et associé principal pour l'Asie du Sud au Wilson Center.

«Cette prise de pouvoir a encouragé et dynamisé un réseau extrémiste islamiste pour lequel l'expulsion des troupes américaines du sol musulman et l'élimination des gouvernements alignés sur les États-Unis sont des objectifs fondamentaux. Elle a également porté au pouvoir un groupe ayant des liens idéologiques et opérationnels étroits avec un large éventail de groupes militants», a-t-il ajouté.

«Cela signifie au moins que les talibans n'essaieront pas d'expulser ces groupes du territoire afghan et, dans le cas du seul groupe qu'ils ciblent, l'IS-K, ils n'ont ni la discipline ni la capacité d'entreprendre des tactiques antiterroristes prudentes et efficaces», a avisé Kugelman.

 «Dans le même contexte, les talibans n'ont pas la capacité d'exploiter la puissance aérienne, qui était le principal moyen utilisé par les forces de l'OTAN et l'armée afghane pour gérer la menace de l’IS-K. En outre, les talibans ne sont pas en mesure d'atténuer une crise économique sévère, et les privations généralisées favorisent un environnement propice à la radicalisation, ce qui est avantageux à l'IS-K», a-t-il souligné.

Le 22 juin, l'un des séismes les plus meurtriers depuis des décennies est venu s'ajouter aux malheurs de l'Afghanistan. (Photo, AFP)

Depuis le retrait américain d'Afghanistan, la patience de la communauté internationale a diminué et l'attention s'est portée sur la guerre en Ukraine et la perspective alarmante d'une confrontation directe entre la Russie et les États de l'OTAN.

Kugelman estime que les menaces terroristes émanant de l'Afghanistan ont disparu du radar politique bien avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine en février.

«Je dirais que le monde laissait s'envenimer la menace terroriste en Afghanistan bien avant la guerre en Ukraine, principalement parce que les États-Unis avaient du mal à se doter des capacités nécessaires pour surveiller et cibler les menaces terroristes en Afghanistan depuis l'extérieur du pays», a-t-il expliqué à Arab News.

Kugelman a signalé que «cela n'est pas un gros problème actuellement, étant donné que la menace n'est plus ce qu'elle était auparavant. Mais si cette négligence permet à la menace terroriste mondiale de reprendre progressivement de l'ampleur en Afghanistan et que les États-Unis et leurs partenaires n'ont toujours pas de plan, alors tous les paris sont ouverts et il pourrait y avoir de gros problèmes».

Certes, la situation en Afghanistan est encore très différente de celle d'avant 2001, lorsque l'ensemble des dirigeants d'Al-Qaïda étaient installés dans le pays en tant qu'invités du mollah Omar, fondateur et chef des talibans.

Al-Qaïda et son chef de l'époque, Oussama ben Laden, avaient initialement été accueillis en Afghanistan par Abdul Rasul Sayyaf, un chef des moudjahidin, après l'expulsion de ben Laden du Soudan en 1996.

Dans l'isolement politique et géographique de l'Afghanistan hérité des talibans, Al-Qaïda a pu librement préparer ses attaques contre les États-Unis.

En avril 2001, quelques mois à peine avant le 11 septembre et son assassinat aux mains d'agents d'Al-Qaïda, Ahmad Shah Massoud s'était adressé au Parlement européen à Strasbourg, avertissant que l'Occident paierait un lourd tribut s'il continuait à laisser l'extrémisme se développer en Afghanistan.

Ce discours fatidique a-t-il un rapport avec la situation actuelle ?

Des résidents afghans et des membres des familles des victimes se rassemblent à côté d'un véhicule endommagé à l'intérieur d'une maison, au lendemain d'une frappe aérienne de drone américain à Kaboul, le 30 août 2021. (Photo, AFP)

«Bien qu'il ne faille jamais se reposer sur ses lauriers, on peut affirmer que la menace terroriste mondiale émanant de l'Afghanistan n'est pas aussi grave aujourd'hui qu'elle ne l'était lorsque Massoud a lancé son avertissement en 2001», a souligné Kugelman.

Il a poursuivi: «Al-Qaïda s'est considérablement affaibli et le seul autre groupe en Afghanistan ayant des objectifs mondiaux est une section de Daesh qui ne peut actuellement projeter une menace au-delà de la région immédiate.»

Kugelman a ainsi prévenu: «Cela dit, soyons clairs: avec les forces de l'OTAN hors d'Afghanistan et un régime allié d'Al-Qaïda maintenant au pouvoir, le terrain est fertile à moyen terme pour que les groupes terroristes internationaux se reconstituent, surtout si nous voyons de nouveaux afflux de combattants étrangers en Afghanistan qui peuvent fournir des troupes de choc, des armes, de l'argent et une expertise tactique à ces groupes.»

En exil en Europe, Ahmad Wali Massoud est convaincu que les deux administrations Trump et Biden ont commis une grave erreur en décidant de négocier avec les talibans et en se retirant d'Afghanistan.

Selon lui, permettre au groupe de reprendre le pouvoir transformerait inévitablement l'Afghanistan en un foyer de terreur, une évolution dont il est convaincu, tout comme son frère l'avait prévenu, qu'elle reviendrait hanter l'Occident.

«Je crois qu'à présent, elles doivent avoir réalisé, après presque un an, qu'elles ont fait une erreur, car elles savent maintenant que les talibans sont hors de contrôle», a affirmé Massoud à Arab News.

«Je pense que si la situation reste telle quelle, Washington paiera un prix très élevé. Certainement, l'Afghanistan a déjà payé un prix très élevé. Mais je suis presque sûr que les États-Unis paieront aussi un prix très élevé», a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.