LA NOUVELLE ORLEANS, ETATS-UNIS : Un homme « déterminé » à commettre un « carnage » pour le Nouvel An à La Nouvelle-Orléans a foncé sur la foule mercredi dans le quartier français de cette ville du sud des États-Unis, faisant au moins dix morts et 35 blessés, a annoncé la police qui enquête sur un possible « acte terroriste ».
Cette attaque survient moins de trois semaines avant la passation de pouvoir entre le président démocrate Joe Biden et son successeur républicain élu Donald Trump, dans un climat politique électrique.
L'auteur présumé de l'attaque du Nouvel An, qui avait pris la fuite après des échanges de tirs au cours desquels deux policiers ont été blessés, est également décédé, a précisé le FBI, la police fédérale américaine.
Vers 3 h 15 (9 h 15 GMT), le conducteur d'un pick-up a foncé dans la foule qui déambulait dans le « Vieux Carré », le quartier français de la ville de La Nouvelle-Orléans, en essayant « d'écraser le plus de personnes qu'il pouvait », a déclaré à la presse Anne Kirkpatrick, cheffe de la police locale.
« Il était farouchement déterminé à provoquer un carnage », a-t-elle insisté.
- Trump dénonce l'immigration.
Au crépuscule de son mandat, qui s'achève le 20 janvier, le président Biden a condamné l'attaque : « Rien ne justifie la violence, quelle qu'elle soit, et nous ne tolérerons aucune attaque contre les populations de notre pays », a-t-il fait savoir dans un communiqué de la Maison Blanche.
Son ennemi politique, Donald Trump, 45^e et bientôt 47^e président, qui a fait campagne sur la dénonciation de l'immigration illégale, a fait le lien entre les millions de clandestins aux États-Unis et l'attaque. Il a répété sans preuve sur son réseau Truth Social que « les criminels qui arrivent (aux États-Unis) sont bien pires que les criminels que nous avons dans notre pays ».
L'attaque a eu lieu dans le « French Quarter » de la Nouvelle-Orléans, quartier qui ne dort jamais tout au long de l'année, a fortiori la nuit du Nouvel An, entre le Canal et Bourbon Street.
Renommé pour ses restaurants, ses bars et ses clubs de jazz, ce quartier à l'architecture de petite ville coloniale française abrite aussi des cabarets et des lieux où se retrouvent des personnes LGBT+.
Jeff Landry, le gouverneur de cet État conservateur, a dénoncé « un acte de violence atroce » et annoncé que les familles des victimes pouvaient se rendre dans un centre médical pour être informées au plus vite.
- Panique dans la rue -
Jim Mowrer, un témoin, a raconté sur CBS News que le véhicule avait foncé à « grande vitesse » dans la foule, avant que son conducteur n'en sorte et n'ouvre le feu, provoquant une riposte de la police, dont deux agents ont été blessés.
« Nous étions au milieu de la rue. Nous avons couru jusqu'au trottoir et nous nous sommes réfugiés dans l'entrée d'un immeuble », a raconté M. Mowrer.
« Une fois qu'il nous a dépassés, nous avons entendu des coups de feu, nous avons vu la police courir dans cette direction », a-t-il ajouté.
« Quand les coups de feu ont cessé, nous sommes ressortis dans la rue et nous avons vu beaucoup de personnes touchées ; nous voulions voir ce que nous pouvions faire pour les aider », mais certaines étaient « malheureusement décédées », a-t-il relaté.
Après que la police locale a écarté la piste terroriste dans un premier temps, le FBI a déclaré sur son compte X qu'il traitait l'attaque comme un « acte terroriste ».
Une responsable de cette police fédérale a indiqué à la presse sur place que les enquêteurs avaient retrouvé un possible engin explosif artisanal dont on ignore s'il était opérationnel.
La Nouvelle-Orléans est l'une des destinations les plus prisées du pays. L'attaque s'est produite peu de temps avant l'accueil de la ville d'un grand match de football américain, le Sugar Bowl, qui opposera les équipes de l'université de Géorgie et de Notre-Dame.
Selon la municipalité, les effectifs des forces de l'ordre avaient été augmentés pendant la période du Nouvel An en prévision d'une forte affluence dans les rues.
Le service de police de la ville avait ainsi annoncé que tous les effectifs seraient déployés, avec l'aide de 300 agents supplémentaires provenant d'organismes partenaires chargés de l'application de la loi, notamment à cheval ou patrouillant dans des unités banalisées.