Surf et baignade, les Gazaouis redécouvrent les plaisirs d'une mer propre

Sabah Abu Ghanem, une surfeuse palestinienne de 22 ans, portant sa planche de surf peinte aux couleurs du drapeau national, regarde un drone voler au large de la ville de Gaza, le 13 juin 2022. (Photo : MOHAMMED ABED / AFP)
Sabah Abu Ghanem, une surfeuse palestinienne de 22 ans, portant sa planche de surf peinte aux couleurs du drapeau national, regarde un drone voler au large de la ville de Gaza, le 13 juin 2022. (Photo : MOHAMMED ABED / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 24 juin 2022

Surf et baignade, les Gazaouis redécouvrent les plaisirs d'une mer propre

  • La pollution marine s'est aggravée ces dernières années dans la bande de Gaza, micro-territoire de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien
  • Grâce à la mise en place de pompes de relevage connectées à l'usine, au filtrage de l'eau et à un meilleur raccordement électrique, avec des générateurs et des panneaux solaires, la qualité de l'eau s'est nettement améliorée

GAZA : Sabah Abou Ghanem a récemment retrouvé un plaisir que la pollution lui avait dérobé: cette surfeuse palestinienne de la bande de Gaza a remis sa planche à l'eau, la mer étant désormais propre et adaptée à la baignade, d'après les autorités locales.

"Dès que j'entre dans l'eau et que je prends les vagues, je me sens libre et heureuse, je remplace toute l'énergie négative en énergie positive", s'enthousiasme la jeune femme de 22 ans. "Depuis des années je n'avais pas surfé".

La pollution marine s'est aggravée ces dernières années dans la bande de Gaza, micro-territoire de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien, où la mer Méditerranée était devenue le réceptacle des eaux usées faute de suffisamment d'usines de traitement efficaces.

Celles-ci, trop petites face à l'ampleur du problème, dépendent en outre de l'alimentation en électricité de l'unique centrale locale, endommagée par des frappes israéliennes lors de guerres avec le Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza.

Mais l'an dernier, une grande usine financée par l'Allemagne a commencé à opérer dans le centre du territoire, traitant environ 60 000 mètres cubes d'eaux usées par jour, un volume qui correspond à la moitié des rejets de l'enclave, d'après Mohamed Masleh, un responsable au ministère de l'Environnement à Gaza.

Grâce à la mise en place de pompes de relevage connectées à l'usine, au filtrage de l'eau et à un meilleur raccordement électrique, avec des générateurs et des panneaux solaires, la qualité de l'eau s'est nettement améliorée, en attestent des échantillons d'eau récemment prélevés en mer et analysés par les autorités locales, explique M. Masleh.

Désormais, 65% des plages de Gaza sont adaptées à la baignade, d'après lui.

Echappée

L'usine de traitement, située à Bureij, a clairement changé la donne dans le territoire palestinien où 300 millions de dollars (283 millions d'euros) de projets ont été financés depuis 10 ans pour répondre au problème des eaux usées, selon Maher Najjar, directeur adjoint de l'autorité en charge des eaux côtières.

Après filtrage de l'eau à Bureij, 60 tonnes de déchets sont récupérés chaque jour, autant de résidus qui ne finissent pas dans la Méditerranée, note-t-il, espérant une eau entièrement saine à Gaza d'ici deux ans.

Avec les vacances scolaires ayant récemment débuté et les températures estivales, la fréquentation des plages, une des seules bouffées d'air dans ce territoire miné par la pauvreté et coincé entre la Méditerranée, Israël et l'Egypte, est montée en flèche.

Si Sabah Abou Ghanem a décidé de remonter sur sa planche de surf depuis que les autorités ont annoncé, début juin, que la mer était de nouveau propre, elle avoue rechigner à y envoyer ses enfants qui "ont la peau sensible et pourraient attraper des infections".

Assise sur la plage de la ville de Gaza avec ses enfants et petits-enfants, Oum Ibrahim Sidr est, elle, aussi sur la réserve.

"J'avais dit que personne ne devait se baigner mais nous n'avons pas pu contrôler les enfants quand ils ont vu tous ces gens dans l'eau et ils y sont allés quand même", dit cette Palestinienne de 64 ans.

L'un de ses petits-fils, Ibrahim, 13 ans, insiste pour rester dans l'eau malgré ses yeux rougis par le sel. "Ca m'avait manqué de me baigner en mer".


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Short Url
  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Short Url
  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

Short Url
  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.