Séisme en Afghanistan: les secouristes s'activent dans des conditions difficiles

Des villageois, aidés par des secouristes, examinent l'étendue des dégats dans la province de Paktika, en Afghanistan (Photo, AFP).
Des villageois, aidés par des secouristes, examinent l'étendue des dégats dans la province de Paktika, en Afghanistan (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 24 juin 2022

Séisme en Afghanistan: les secouristes s'activent dans des conditions difficiles

  • Le tremblement de terre, d'une magnitude de 5,9, est survenu aux premières heures de mercredi cette région rurale pauvre et difficile d'accès, frontalière du Pakistan
  • Déjà aux prises avec une crise économique et humanitaire, l'Afghanistan est frappé par une nouvelle tragédie, qui constitue un lourd défi pour les talibans, au pouvoir depuis la mi-août

SHARAN: Les sauveteurs tentaient désespérément jeudi de venir en aide aux victimes du séisme qui a fait au moins un millier de morts dans le sud-est de l'Afghanistan, mais leurs efforts étaient entravés par le manque de moyens, le terrain montagneux et les pluies abondantes.

Le tremblement de terre, d'une magnitude de 5,9, est survenu aux premières heures de mercredi dans cette région rurale pauvre et difficile d'accès, frontalière du Pakistan.

Déjà aux prises avec une crise économique et humanitaire, l'Afghanistan est frappé par une nouvelle tragédie, qui constitue un lourd défi pour les talibans, au pouvoir depuis la mi-août 2021.

Il s'agit du séisme le plus meurtrier qu'ait connu l'Afghanistan en plus de deux décennies.

Au moins un millier de personnes ont péri et 1.500 ont été blessées dans la seule province de Paktika, la plus affectée, avaient indiqué mercredi les autorités, qui continuent à craindre que le bilan ne s'élève.

"Actuellement, le bilan est le même, mais il y a des chances qu'il augmente", a déclaré jeudi soir à l'AFP le porte-parole adjoint du gouvernement, Bilal Karimi.

"J'étais réveillé quand le tremblement de terre s'est produit (...) Quand je suis sorti de ma maison, tout était silencieux, parce que les gens étaient ensevelis sous leurs maisons", a raconté jeudi à l'AFP Zaitullah Ghurziwal, un habitant du district de Bermal, à Paktika.

"Il n'y a pas de couvertures, pas de tentes, pas d'abris (...). Nous avons besoin de nourriture et d'eau. Tout notre système de distribution d'eau est détruit. Tout est dévasté, les maisons sont détruites. Les gens ne peuvent que retirer des morts (des décombres) et les enterrer", a-t-il ajouté.

Manque de moyens 

"Il est difficile d'accéder aux sites touchés" d'autant que "la zone a été frappée la nuit dernière par des inondations causées par de fortes pluies", a souligné le chef du service de l'Information et de la Culture de la province de Paktika, Mohammad Amin Huzaifa.

Ces pluies ont provoqué des glissements de terrain qui ralentissent les secours et ont endommagé les lignes téléphoniques et électriques.

Le gouvernement taliban a fait appel à l'armée, mais il n'a que peu de moyens.

Ses ressources financières sont très limitées, après le gel de milliards de dollars d'avoirs détenus à l'étranger et l'arrêt brutal de l'aide internationale occidentale, qui portait le pays à bout de bras depuis vingt ans et ne revient plus qu'au compte-gouttes depuis le retour au pouvoir des islamistes.

L'Afghanistan ne dispose que d'un nombre très limité d'hélicoptères et d'avions.

L'ONU, qui a souligné qu'au moins 2.000 maisons avaient été détruites - chacune étant habitée selon elle par au moins sept ou huit personnes -, a aussi mis en exergue le manque d'engins de déblaiement.

Des images montrent des gens déblayant à mains nues les débris des maisons à la recherche de corps.

Le gouvernement taliban a dit faire au mieux de ses capacités et appelé à l'aide la communauté internationale - qui a refusé de le reconnaître jusqu'ici - et les organisations humanitaires.

Mais l'aide internationale est difficile à mobiliser, les ONG et agences onusiennes étant moins présentes sur place que par le passé depuis le retour au pouvoir des talibans.

 Aide d'urgence 

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tout de même assuré que l'ONU était "pleinement mobilisée" pour aider l'Afghanistan.

L'ONG Save the Children a jeudi estimé que plus de 118.000 enfants étaient touchés par la catastrophe. "Beaucoup d'enfants n'ont très probablement maintenant plus accès à de l'eau potable, de la nourriture et un endroit sûr où dormir", a-t-elle déclaré.

La population a besoin en priorité d'abris, en raison des pluies et du froid inhabituel en cette saison, mais aussi d'aide alimentaire et non alimentaire et d'une assistance en services d'eau, hygiène et assainissement, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.

Les talibans ont annoncé jeudi avoir reçu deux avions chargés d'aide venus d'Iran, et un du Qatar. Huit camions chargés de nourriture et de produits de premier secours fournis par le Pakistan voisin sont aussi arrivés dans la province de Paktika.

L'Union européenne s'était aussi dite mercredi prête à "fournir une aide d'urgence". "Profondément attristés", les Etats-Unis ont annoncé examiner leurs "options de réponse" humanitaire.

Sévèrement sous-équipé, le système de santé afghan est aussi sous forte pression. "Notre pays est pauvre et manque de ressources. C'est une crise humanitaire. C'est comme un tsunami", a déclaré à l'AFP Mohammad Yahya Wiar, le directeur de l'hôpital de Sharan, capitale de Paktika.

L'Afghanistan est fréquemment frappé par des séismes, en particulier dans la chaîne montagneuse de l'Hindu Kush, qui se trouve à la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne. Ces catastrophes peuvent être particulièrement destructrices en raison de la faible résistance des maisons rurales afghanes.

Le séisme le plus meurtrier de l'histoire récente de l'Afghanistan (5.000 morts) avait eu lieu en mai 1998 dans les provinces de Takhar et Badakhshan (nord-est).


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.