Pas de coalition, le Parlement débattra sur des textes au «  cas par cas  », disent les oppositions à Macron

Aurore Berge (C), députée et présidente nouvellement nommée du groupe parlementaire du parti au pouvoir de la Renaissance (anciennement LREM) pose avec les députés du parti pour une photo de famille à l'Assemblée nationale française (Assemblée nationale), à ​​Paris, le 22 juin 2022. (AFP).
Aurore Berge (C), députée et présidente nouvellement nommée du groupe parlementaire du parti au pouvoir de la Renaissance (anciennement LREM) pose avec les députés du parti pour une photo de famille à l'Assemblée nationale française (Assemblée nationale), à ​​Paris, le 22 juin 2022. (AFP).
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Publié le Jeudi 23 juin 2022

Pas de coalition, le Parlement débattra sur des textes au «  cas par cas  », disent les oppositions à Macron

  • Le sénateur PS et porte-parole du parti Rachid Temal a plaidé pour "la vie démocratique, la vie parlementaire"
  • A l'extrême droite, le président par intérim du RN Jordan Bardella a estimé que c'est à M. Macron de "faire le premier pas" car "c’est lui qui a été battu dans les urnes dimanche dernier"

PARIS: Les oppositions ont refusé jeudi l'idée d'une coalition de gouvernement mise sur la table par Emmanuel Macron la veille, l'enjoignant à "faire le premier pas" et proposer des mesures "très claires" pour les Français qui seront débattues au Parlement "au cas par cas".

A gauche, la députée Nupes-PS Valérie Rabault a estimé sur France Inter que "c'est lui qui est au pied du mur, pas nous (...) S'il reste sur son projet, il n'a pas de majorité absolue, et c'est lui qui est coincé, c'est lui qui va bloquer la France".

Le chef de l'Etat doit donc "poser des caps très clairs" au lieu de "renverser les rôles". "Il connaît parfaitement nos engagements. Nous voulons des choses très claires. Nous voulons le Smic à 1.500 euros net. Est-ce que oui ou non, il veut le rajouter dans son projet?", a-t-elle demandé, soulignant que le projet de loi sur le pouvoir d'achat qui doit être voté à l'été "ne peut pas être que des rustines rajoutées: ça doit être un vrai changement de cap là-dessus".

Le sénateur PS et porte-parole du parti Rachid Temal a plaidé pour "la vie démocratique, la vie parlementaire". Si Emmanuel Macron et la Première ministre Elisabeth Borne "veulent faire un accord avec la droite, qu'ils fassent un accord avec la droite. Sinon qu'ils viennent avec des textes devant le Parlement", notamment sur le pouvoir d'achat, et ensuite députés et sénateurs seront en mesure "de trouver des compromis", comme c'est déjà le cas aujourd'hui, a-t-il dit sur Public Sénat.

A droite, LR "refuse" un contrat de coalition "parce que non seulement c'est un non-sens au regard de nos idées et de nos valeurs, mais en plus, c'est ce qui nous amènera encore un peu plus vers l'abîme", a justifié le député LR et secrétaire général des Républicains Aurélien Pradié sur Public Sénat.

Kéké reconnaît d'anciens messages de soutien à Le Pen, assure avoir changé

La députée Nupes-LFI Rachel Kéké a reconnu avoir partagé il y a plusieurs années des messages de soutien à Marine Le Pen ou au régime syrien mais qui "ne reflètent absolument pas" son "combat politique" d'aujourd'hui.

Dans un message sur sa page Facebook mercredi soir, la nouvelle députée du Val-de-Marne, ancienne porte-parole de la longue grève des femmes de chambre à l'hôtel Ibis des Batignolles, qui a battu dimanche l'ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu, dit subir depuis quelques jours "des attaques sur les réseaux sociaux, venant en particulier de l'extrême droite, visant à (la) déstabiliser et (la) décrédibiliser".

Elle lui est notamment reproché, selon des captures d'écran, d'avoir republié des messages de soutien à la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen, ou au régime du président Syrien Bachar al-Assad, accusé de "crimes contre l'humanité", après le conflit en Syrie en 2011 qui a fait un demi-million de morts.

Mme Kéké ne nie pas ces messages, mais affirme avoir changé.

"Il y a quelques années, j'ai repartagé sur Facebook des posts qui ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd'hui dans mon combat politique", écrit celle qui entend porter la voix des travailleurs "invisibles" à l'Assemblée.

"J'ai beaucoup appris de mon engagement syndical et de la lutte à l'Ibis Batignolles", ajoute-t-elle.

Elle affirme, "en tant qu'élue de La France insoumise et de la Nupes", partager "pleinement les combats et les valeurs de ces organisations qui ont composé cette belle union de la gauche".

"Il n'y a aucun terrain possible avec l'extrême droite. Les idées racistes, sexistes et LGBT-phobes doivent être combattues sans relâche. La lutte continue", conclut-elle.

Contactée par l'AFP, Mme Kéké n'a pas répondu.

Rachel Kéké "avoue avoir soutenu le régime d'El Assad (sic) et Mme Le Pen à la présidentielle en 2017. Elle a partagé des publications racistes et homophobes. Je rappelle que c’est un délit", a réagi sur Twitter son adversaire battue aux législatives Roxana Maracineanu.

"Mais elle nous assure avoir changé. Tout va bien. Ses électeurs jugeront", poursuit l'ancienne ministre.

Une coalition, "bien sûr que c'est non: nos députés ont été élus avec un mandat clair par leurs électeurs", qui est de "siéger dans l'opposition. On ne peut pas les trahir", a abondé le sénateur LR Bruno Retailleau. "Donc ce sera pour nous le cas par cas" sur le vote de textes à l'Assemblée nationale, a-t-il indiqué.

A l'extrême droite, le président par intérim du RN Jordan Bardella a estimé que c'est à M. Macron de "faire le premier pas" car "c’est lui qui a été battu dans les urnes dimanche dernier". "C’est donc à lui de dire aujourd’hui quel chemin est-il prêt à prendre, sur quels axes de son programme est-il prêt à reculer ou à renoncer pour faire un chemin vers les partis d’opposition qui ont été portés de manière démocratique à l’Assemblée nationale", a enjoint M. Bardella.


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.


Mercosur: les syndicats rencontrent Macron à l'Elysée, la dermatose en toile de fond

Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron reçoit les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dont la signature a été reportée, mais les tensions restent fortes malgré les concessions évoquées par le gouvernement
  • La rencontre se déroule sur fond de crise sanitaire liée à la dermatose bovine et de blocages agricoles persistants, avec une remobilisation annoncée début janvier

PARIS: Emmanuel Macron reçoit mardi après-midi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur auquel ils sont opposés mais le sujet de la dermatose bovine sera difficile à éviter au regard des blocages routiers qui persistent sur le terrain.

La FNSEA, les Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale et la Confédération paysanne sont reçus à 16H30, ont-ils annoncé à l'AFP.

C'est la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'est aussi la première depuis l'annonce jeudi dernier du report de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur, après une mobilisation de plusieurs milliers d'agriculteurs avec leurs tracteurs à Bruxelles.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées qui affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes, notamment environnementales et sanitaires, que les produits européens.

Il permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Emmanuel Macron s'était félicité du report de la signature, demandant que les "avancées" réclamées par la France, mais aussi l'Italie, se concrétisent afin que "le texte change de nature".

Les syndicats agricoles sont remontés depuis des mois et demandaient au président de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.

Emmanuel Macron avait rencontré des représentants de différents syndicats à Toulouse mi-novembre, des manifestations ayant changé le programme d'un déplacement qui devait être consacré aux réseaux sociaux et au spatial.

- "Mercosur = NON" -

"Le message de la FNSEA au Président de la République restera inchangé, ferme et clair: Mercosur = NON", a indiqué mardi le syndicat dominant dans une déclaration à l'AFP. Son président Arnaud Rousseau fera une déclaration à la presse à l'issue. Il avait déjà rencontré le président mi-novembre.

La Coordination rurale et la Confédération paysanne, fer de lance de la contestation de la gestion de la dermatose par l'Etat et opposants historiques au traité UE-Mercosur, ont ensuite confirmé à l'AFP leur venue.

Pour ces deux syndicats, c'est la première rencontre entre le président et des représentants nationaux depuis le dernier Salon de l'agriculture.

Plusieurs sources diplomatiques ont indiqué que la nouvelle échéance visée pour la signature était désormais le 12 janvier au Paraguay.

"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou qu'il ne le soit pas", a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir pour garantir la réciprocité", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.

Les agriculteurs français ont déjà prévenu qu'ils se remobiliseraient début janvier, jugeant ces réponses insuffisantes.

Mais certains sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre la stratégie gouvernementale pour lutter contre la dermatose bovine dans le Sud-Ouest, mais aussi ponctuellement plus au nord, contre le Mercosur et les autres crises qui pèsent sur le monde agricole.

En Gironde, la Coordination rurale (CR33) a annoncé organiser un "réveillon de Noël façon auberge espagnole" sur l'A63 au sud de Bordeaux.

"Le côté festif, ça permet de durer plus longtemps", résume à l'AFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, alors qu'un terrain de moto-cross a été improvisé sur le terre-plein central de l'autoroute.

Les bureaux centraux des syndicats se sont bien gardés d'appeler à lever les blocages, laissant les sections locales décider et appelant simplement au "repos" de leurs troupes et à une "trêve" pour certains pour mieux reprendre en janvier si nécessaire.

La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes) par rapport à dimanche (23 actions), mais elle est nettement en baisse comparée à la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).


Vol au Louvre: une grille de protection installée sur la fenêtre empruntée par les cambrioleurs

Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
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  • Une grille de protection a été installée sur la porte-fenêtre du Louvre utilisée lors du vol spectaculaire de bijoux du 19 octobre, dont le butin de 88 millions d’euros reste introuvable
  • Le musée renforce sa sécurité après de vives critiques : grilles supplémentaires, dispositifs anti-intrusion et vidéosurveillance accrue prévue d’ici 2026

PARIS: Une grille de protection a été installée mardi matin sur la porte-fenêtre du musée du Louvre à Paris, empruntée par les cambrioleurs lors du spectaculaire vol de bijoux du 19 octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le 19 octobre, quatre malfaiteurs ont réussi à approcher le bâtiment en camion-élévateur et à hisser deux d'entre eux jusqu'à cette fenêtre menant à la galerie d'Apollon, qui donne sur les quais de Seine, grâce à une nacelle.

Ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne de France. Le butin, estimé à 88  millions d'euros, reste introuvable.

Depuis le cambriolage, la sécurité du musée le plus visité au monde se retrouve au cœur des critiques, le braquage ayant révélé une série de défaillances.

La grille de protection "est l'une des mesures d'urgence décidées après le vol ", a précisé mardi à l'AFP Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée.

Des "réflexions" sont en cours concernant la "sécurisation sur les autres fenêtres", a ajouté le responsable.

La présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait assuré la semaine dernière devant les sénateurs français qu'une grille serait reposée "avant Noël". Elle avait précisé que la précédente avait été retirée en 2003-2004, lors d'importants travaux de restauration.

Autre chantier majeur: le renforcement de la vidéosurveillance sur les façades du palais. "Nous avons annoncé un dispositif d'une centaine de caméras positionnées autour du palais. Le marché a été signé et l'installation pourra débuter tout au long de l'année 2026 ", a précisé Francis Steinbock.

La semaine dernière, le Louvre avait également annoncé l'achèvement de la mise en place de dispositifs anti-intrusion autour du musée.

Du 15 au 18 décembre, les agents du Louvre étaient en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et des moyens supplémentaires pour la sécurité. Le mobilisation a été levée vendredi, mais les négociations se poursuivent entre les syndicats et le ministère de la Culture pour répondre aux inquiétudes des agents.