COUTANCES : Trois salariés de la SNCF ainsi que SNCF Réseau ont été relaxés, mercredi par le tribunal correctionnel de Coutances, pour avoir aspergé en trop grande quantité des produits désherbants sur la ligne Caen-Avranches en 2016, au motif que les auteurs n'ont pu être identifiés formellement.
Le tribunal a estimé que "si le constat de végétation brûlée est bien réel, l'enquête n’a pas permis de déterminer qui avait épandu le produit, d'autant qu'il n’y avait pas d’analyses du produit". Il a également jugé que "l'élément intentionnel n’était pas prouvé".
"Nous allons faire appel car la responsabilité de SNCF Réseau peut être engagée", a réagi Benoist Busson, avocat des parties civiles.
L'affaire remonte à juin 2016, lorsque l'association écologiste Manche-Nature, alertée par ses membres, constate que des arbres longeant la voie de chemin de fer Caen-Avranches ont les feuilles complètement grillées, sur des hauteurs de 4 à 5 mètres et sur plusieurs kilomètres.
L'association dépose plainte, accusant la SNCF d'avoir agi au mépris de la santé des riverains, soulignant que les zones de non-traitement à proximité des cours d'eau n'ont pas été respectées.
Trois agents opérant sur le train de désherbage étaient renvoyés en correctionnelle pour "utilisation inappropriée de produit phytopharmaceutique" de même que SNCF Réseau (ex-Réseau Ferré de France, gestionnaire de voies).
A l'audience du 27 avril, les prévenus ont nié les faits et démenti avoir été à l'origine du traitement.
Dans un courrier de réponse adressé à Manche-Nature en septembre 2016, SNCF Réseau avait toutefois confirmé l'épandage avec deux produits débroussaillants.
"Les opérateurs ont voulu traiter jusqu'aux limites d'emprise et dans ces conditions de travail compliquées ont aspergé un peu trop en hauteur sur certains endroits", expliquait SNCF Réseau dans sa lettre.
Les prévenus avaient également expliqué que le GPS présent sur le train permettait d'éviter toute pulvérisation inappropriée.
Me Benoist Busson a lui insisté sur les contradictions de la SNCF et sa stratégie "consistant à nier les faits", évoquant le passage d'un "train fantôme".
Le parquet avait requis 10 000 euros avec sursis par prévenu personne physique.